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dimanche 25 décembre 2016

La dictature intellectuelle en Occident

Pour Antoine Charpentier, analyste des questions internationales, les médias au service d’un impérialisme outrancier soumettent les opinions publiques occidentales à une dictature intellectuelle.

Depuis six ans, les médias de masse au service d’un impérialisme outrancier soumettent les opinions publiques occidentales à une propagande médiatique prenant la forme d’une dictature intellectuelle.

L’Histoire regorge d’exemples de personnes qui, malgré la dictature physique, tentaient de défendre avec acharnement leur liberté de penser. De nos jours, les masses, notamment occidentales, sont soumises physiquement et intellectuellement au nom de la liberté, des droits de l’homme et de la démocratie.

Actuellement le corps, l’âme et l’esprit occidentaux sont piégés par des dirigeants ne voyant dans leurs peuples que les serviteurs de leurs intérêts les plus particuliers.

Croyez-vous que la propagande menée aujourd’hui par une partie des médias occidentaux contre la Russie et la Syrie ainsi que la guerre menée dans ce pays servent les peuples occidentaux, mobilisés psychologiquement et émotionnellement par une terreur répandue par tous les moyens de communications ? Quels sont les intérêts des peuples occidentaux dans tout cela ?

La propagande que subissent actuellement les opinions publiques occidentales est équivalente à celle qui a précédé l’attaque de l’Irak en 2003. Le scénario est toujours le même. Lorsque les impérialistes ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs, ils enclenchent une énorme campagne médiatique afin de justifier la démolition d’un pays, sans manquer par la suite de s’excuser de s’être trompés, comme ce fut le cas en Irak, qui depuis n’arrive plus à se reconstruire.

Le scénario de la campagne médiatique mensongère et outrancière de 2003 en Irak se reproduit aujourd’hui en Syrie. Il convient de préciser que dans Alep, il n’y a pas que les quartiers est où se trouvent 250 000 personnes, dont environ quatre mille terroristes. Les civils de l'est d'Alep font tout leur possible pour rejoindre les quartiers ouest d’Alep et nul mouvement de civils n’a été détecté dans le sens inverse. La question doit être posée : pourquoi les civils s’efforcent-ils de sortir de la zone des rebelles modérés pour aller dans les zones d’un président, d’un système politique défini depuis six ans par la propagande médiatique comme une dictature sanguinaire ? Vraiment ces Syriens ont des excès de masochisme incompréhensible.

C’est cette image d’un président qui a été élu démocratiquement par suffrage universel que véhiculent les médias de masse occidentauxdepuis six ans. Cependant, la Syrie n’est pas uniquement un homme, mais aussi des institutions, une armée, un peuple, un modèle de vivre ensemble, une forme de laïcité et d’autonomie. 

La propagande occidentale oublie volontairement d’informer que les snipers des rebelles modérés tirent sans scrupules sur les civils qui tentent de sortir de l'est d'Alep, alors que l’armée syrienne avance vers eux. La propagande mensongère peut-elle nous éclairer sur qui prend réellement les civils comme boucliers humains ? 

Toutefois, la propagande médiatique ignore volontairement le sort de presque un million et demi de Syriens à l'ouest d'Alep, qui subissent quotidiennement les bombardements des soi-disant rebelles modérés. Ces bombardements causent tous les jours la mort de femmes et d'enfants que les adeptes et les manipulateurs du concept des droits de l’homme refusent de voir et de mentionner. Uniquement car cela ne sert pas leurs intérêts stratégiques. Ceci est un bon exemple qui révèle comment la propagande médiatique assassine les Syriens soit en les ignorant de manière volontaire et en les abandonnant à la merci des terroristes, soit en exploitant leurs morts pour émouvoir les opinions publiques et justifier une guerre qui ne sert qu’à remplir les poches de certains.  

Les peuples occidentaux n’ont que les retombées négatives dues aux guerres que leurs dirigeants mènent dans le monde. Quant au concept des droits de l’homme, il est devenu, dans la pensée impérialiste, une manipulation politique au service de la pensée unique et de la soumission d’autrui. Les illusionnistes des droits de l’homme ne s’émeuvent pas face aux morts de l'ouest d'Alep, tués par les terroristes. Pour eux, les habitants de l'ouest d'Alep sont moins humains que les autres, puisqu’ils vivent dans les régions de l’État syrien. Voilà comment les amoureux de la démocratie trient les gens.

Enfin, que penserait l’Occident si les rebelles modérés l’attaquaient de la même façon que la Syrie ? Dans ce cas, ils deviendraient subitement des terroristes et les opinions publiques, telles des girouettes, changeraient leur mode de réflexion. Quelle aberration ! Ils se disent tous manipulés par les médias, mais ils les croient lorsque l’émotionnel est mobilisé. L’Occident se sert de ces mercenaires pour dominer le monde extérieur à ses frontières tandis qu’avec la propagande médiatique mensongère, il s’emploie à dominer celles et ceux qui sont à l’intérieur de ses frontières.

Toutefois, une partie de l’establishment occidental a prouvé en Syrie qu’elle ne supporte pas le langage de la démocratie et de la liberté qu’elle ne cesse de prêcher, ni les solutions politiques. Certains dirigeants occidentaux ne connaissent que l’expression de la guerre. Mais actuellement ce sont les derniers mots que l’impérialisme est en train de prononcer dans ce jargon. 

Source

Fausses nouvelles par omission — bientôt interdit de les dénoncer ?

Des gradés israéliens prétendent que le Hezbollah utilise des transporteurs de troupes blindés en Syrie, une affirmation correcte des transporteurs de troupes qu’il a reçus des Forces armées libanaises (FAL), un mensonge. Les transporteurs en question sont de très très vieux véhicules à chenilles et les FAL ont reçu une seule fois des véhicules un peu plus perfectionnés des États-Unis. Israël fait ce genre de déclaration régulièrement.

Mais comme cela a été dit les fois précédentes, le Hezbollah a pris ces APC à l’Armée Libanaise du Sud (ALS) qui était une force de procuration israélienne pendant l’occupation israélienne du Liban. Lorsque, en 2000, le Hezbollah a finalement expulsé Israël du Liban, l’ALS s’est dissoute et toutes les armes qu’Israël lui avait livrées ont été ajoutées aux stocks du Hezbollah. Il les a utilisées depuis pour combattre Israël et les différents états du Golfe, les Djihadistes par procuration au Liban et en Syrie.

Mais vous n’apprendrez pas cela du principal organe de presse israélien aux États-Unis, le New York Times. Son article ne mentionne pas la source originale des APC:

TEL AVIV – Un haut responsable militaire israélien a déclaré mercredi que les militants du Hezbollah qui combattent en Syrie utilisent des véhicules de transport blindés américains qui ont été initialement fournis à l’armée libanaise.

Si des A.P.C. passaient de l’armée libanaise, assistée par les Etats-Unis, au Hezbollah, cela pourrait indiquer une fuite plus large d’armes à des groupes hostiles, et une coopération entre les forces armées libanaises et le Hezbollah.

L’officier israélien, qui a parlé sous conditions d’anonymat comme les lois militaires l’exigent, a montré une photo d’un certain nombre de véhicules militaires, y compris ce qu’il a dit être des A.P.C. fournis par les Américains, lors d’un briefing à des journalistes, au quartier général militaire de Tel Aviv. Il a dit qu’Israël avait transmis cette information à des responsables américains, il y a quelques semaines.

L’officier n’a pas précisé combien d’APC seraient tombés aux mains du Hezbollah ni quand ni comment cela se serait produit, mais il a estimé qu’ils auraient pu faire « partie d’un accord » entre l’armée libanaise et le Hezbollah.


Il s’agit manifestement d’une campagne de diffamation israélienne contre les FAL et le très modeste soutien matériel qu’elles reçoivent des États-Unis sous formes d’armes obsolètes. C’est de la calomnie. La semaine dernière, Israël a reçu deux avions de chasse F-35 des États-Unis et des dizaines d’autres vont lui être livrés aux frais des contribuables américains. Pendant ce temps, un vieux poudreur de cultures Cessna avec un minimum d’équipement militaire a été livré aux Forces armées libanaises mal équipées. Ce n’est en aucune façon une menace pour Israël.

Les États-Unis ont un peu contesté les assertions israéliennes:

John Kirby, le porte-parole du Département d’Etat, a déclaré mercredi: « Lorsque cette allégation a été faite en novembre dernier, le ministère de la Défense a procédé à une analyse structurelle des transporteurs de troupes blindés en question et a conclu que ces véhicules ne provenaient pas des Forces armées libanaises. Notre évaluation n’a pas changé. »


Ces mots sont cités dans le NYT, mais il n’est pas mentionné qu’Israël est la véritable source des APC. Maintenant, comparez ça avec ce paragraphe d’un rapport de l’AFP publié à peu près au même moment:

[L]e mois dernier, des officiels ont indiqué que le Hezbollah aurait capturé des véhicules blindés de l’ex armée sud-libanaise, une milice chrétienne soutenue par Israël qui s’est dissoute en 2000.


Un rapport ultérieur reprend ce point:

Les responsables américains ont déclaré en privé à Defense News que les APC déployés par le Hezbollah en Syrie étaient très vieux et pouvaient très bien provenir des stocks de guerre israéliens via leur ancien allié au Liban, l’armée libanaise du Sud. Lorsqu’Israël a soudainement retiré ses forces de sa zone de sécurité dans le sud du Liban en 2000, le Hezbollah a saisi tout un éventail de véhicules et d’armes laissés par Israël et ses forces par procuration de l’ALS.


Israël accuse les FAL de soi-disant transférer des armes alors que ces armes proviennent d’un stock, appartenant à sa force de procuration, qui est resté sur place après l’échec de son occupation du Liban. C’est de la chutzpah* caractérisée ou plutôt de la calomnie et de la diffamation venimeuse.

Mais le soi-disant journal de référence dont la devise est « toutes les nouvelles qu’il est nécessaire de publier » ne trouve pas nécessaire de rétablir la vérité en disant pour que les responsables israéliens font des allégations clairement fausses. Les « nouvelles » qu’il publie sont consciemment fausses par omission. Il ne s’agit pas de nouvelles« fabriquées de toutes pièces »  – aucun des faits imprimés n’est tout à fait faux, mais ça n’en est pas moins une fausse nouvelle qui désinforme les lecteurs en laissant de côté les faits pertinents.

On parle beaucoup en ce moment de « fausses nouvelles ». La plupart de ce que les organes de presse à la solde du gouvernement des États-Unis affirment sur ses différents « ennemis » en sont. Presque tous articles du NYT sur la guerre en Syrie n’ont peut-être pas été et ne sont pas entièrement fabriqués, mais ils demeurent des fausses nouvelles. Cependant maintenant il y a davantage de sources d’information alternatives accessibles aux gens qui veulent s’informer.

Les tentatives actuelles pour diffamer ces sources alternatives en les accusant de conspirationnisme ou de relayer la propagande russes sont les derniers soubresauts d’un combat pour arrêter le flot de la réalité qui va bientôt emporter le NYT, d’autres organes d’informations similaires, et les « officiels chevronnés »  qu’ils servent. Je pense que la violence de ce combat va s’intensifier pendant un an ou deux. Trop d’argent et trop d’egos sont menacés.

La question qui se pose maintenant est celle de la capacité de ces sources alternatives, espérons-le plus honnêtes et plus réalistes, à se protéger contre les attaques qui ne manqueront pas. Les grandes multinationales d’Internet (qui sont toutes aussi employées par le département de la Défense) commencent à supprimer des blogs et des sources alternatives d’information qu’elles accusent de publier des « nouvelles fausses ». Il va y avoir des (cyber-) attaques directes. Que peut-on faire pour contrer toutes ces attaques ?

Source: Moon of Alabama, traduit par: Arrêt sur Info

dimanche 18 décembre 2016

« Des terroristes crucifiaient les gens ». Libérés, les habitants d’Alep témoignent

L'« opposition modérée», c’est ce terme qu’on a pris l’habitude de lire dans les médias mainstream couvrant la situation à Alep-Est occupée par des groupes armés. Mais le terme «modération» peut-il s’appliquer aux gens qui ont commis les atrocités dont témoignent les interlocuteurs de Sputnik?

Malgré le malheur que leur a apporté le terrorisme, les habitants d’Alep n’ont jamais perdu l’espoir qu’un jour un point final soit mis aux horreurs qu’ils vivaient au quotidien. Dans un entretien à Sputnik, les habitants d’Alep dressent le tableau de leur vie sous le joug des extrémistes. « Par le passé, nous menions une vie sûre et libre, et puis les terroristes sont arrivés. Ils faisaient irruption dans nos maisons et exigeaient que nos hommes coopèrent avec eux. Ils torturaient et tuaient ceux qui refusaient. Les exécutions étaient publiques, sur la place centrale de notre quartier. On était pris par la terreur », relate Bouchra as-Said Taha.

Cette jeune femme de 35 ans vit dans le quartier d’As-Soukari, qui est tombé entre les mains des terroristes dès le début de l’occupation. Sa maison a été détruite, les meubles brûlés et elle jetée à la rue.

Après toutes ces horreurs, cette femme considère que la libération de la ville a offert aux habitants une chance de retrouver une vie normale et surtout foi en l’avenir. Elle dit l’avoir espéré pendant cinq ans, le temps qu’a duré l’occupation. Alep libérée: «C’est une nouvelle vie qui commence pour nous» « Les terroristes ont privé nos enfants de leur droit à l’instruction », raconte à Sputnik Mariam Abdul Gani, mère de trois enfants et âgée aujourd’hui de 37 ans. Selon elle, les obus qui tombaient du ciel rappelaient une pluie, une pluie de feu qui emportait la vie des enfants innocents. Face à cette menace, les parents ne laissaient pas leurs enfants sortir de la maison. 5 ans d’enfance perdus.

« Ils ont détruit notre maison qui est devenue inhabitable. Pas d’eau, ni d’électricité, ni d’ailleurs de téléphones pour pouvoir contacter les proches. Et les prix ? Ils ont pris le monopole du pain et nous en vendaient à des prix exorbitants », se souvient-elle.

Les atrocités étaient monnaie courante. « Les terroristes ont introduit des châtiments pour les hommes soupçonnés de lien avec les troupes gouvernementales ou opposés à leurs actions. Il était impossible de les dissuader, ils tuaient, crucifiaient des personnes, trainaient dans les rues de la ville des gens dénudés », raconte la femme.

« La veille de sa mort, on est sorti faire une promenade. Il a voulu manger un chawarma. Pendant qu’il mangeait, et je me suis mis à le prendre en photo. À un moment donné il a regardé le ciel. Je lui ai demandé de regarder dans l’objectif de la caméra, mais il m’a répondu : « Je parle avec la Lune, je vais la rencontrer demain » », se souvient l’homme.

« Le lendemain, il est allé à l’école. Il est sorti de la voiture, a jeté un regard sur moi en me montrant qu’il m’aime et… quelques secondes plus tard un sniper terroriste l’a abattu », dit Abd al-Munim.

Ce père essaye de surmonter son malheur et dit vouloir raconter au monde ce qu’ont fait les terroristes.

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jeudi 8 décembre 2016

Les médicaments du nord testés dans le sud !

Économies, gain de temps... Les fabricants de médicaments délocalisent toujours plus leurs tests vers des pays pauvres. Certaines pratiques sont problématiques, estime l’organisation Public Eye. En Égypte, les deux géants suisses Roche et Novartis représentent à eux deux près de la moitié des essais qui s’y déroulent.

 

Impossible d’envisager la commercialisation d’un médicament sans l’avoir testé chez l’homme au préalable. Historiquement réalisés dans les pays occidentaux, les essais cliniques sont toutefois de plus en plus délocalisés dans des pays aux revenus plus modestes tels que l’Égypte, l’Inde ou l’Ukraine.

Observé depuis plusieurs années, le phénomène a récemment fait l’objet d’une conférence organisée à Genève par l’organisation Public Eye (ex-Déclaration de Berne), afin de faire la lumière sur cette pratique et notamment sur les questions éthiques qu’elle soulève.

Mener des essais cliniques à l’étranger ? Les pharmas ont commencé à y songer au début des années 2000, notamment dans l’espoir de se positionner dans de nouveaux marchés en pleine croissance. Novartis, Roche, Sanofi, Merck… les plus grands industriels ont ouvert des bureaux dans les pays du Sud afin d’y lancer de grandes études précédant une éventuelle commercialisation de leurs futurs produits. En 2000, à peine 10% des essais de médicaments étaient réalisés dans les pays du Sud, contre environ 40% aujourd’hui, estime Public Eye.

 

Participer à un essai, un moyen de survivre

Pour ces laboratoires ou pour leurs sous-traitants, les avantages sont nombreux. Ils s’implantent à moindre coût dans des pays très peuplés qui leur assurent un accès à une immense réserve de malades potentiels, le tout dans un cadre réglementaire moins contraignant – lorsqu’il existe. Ce ne sont pas les plus pauvres qui sont visés, mais plutôt des pays dont le niveau de vie s’améliore. La raison : « Ils se dotent d’hôpitaux et d’universités qui intéressent les industriels, sans oublier que les gens qui y vivent contractent peu à peu des maladies chroniques que nous connaissons bien ici : diabète, maladies cardiovasculaires, etc. qui requièrent des traitements longs, onéreux, et donc très lucratifs pour ces entreprises », détaille Patrick Durisch, qui a mené une étude approfondie sur le sujet pour Public Eye.

Un tel changement de pratique pose des questions éthiques. Venu à Genève, Ayman Sabae, spécialiste en santé publique et membre de l’ONG Egyptian Initiative for Personal Rights, s’est alarmé de la situation de son pays. « L’Égypte constitue un terreau fertile pour les essais cliniques. Il y a beaucoup d’universités et d’hôpitaux, une population nombreuse, les coûts en ressources humaines sont dérisoires et la législation très souple. » Mais avec 73% des soins payés directement de la poche des patients, bien peu d’Égyptiens peuvent se payer des traitements coûteux lorsqu’ils sont gravement malades. « 54% des Égyptiens disent avoir une assurance maladie, mais elles sont tellement inutiles que seuls 8% parmi eux s’en servent réellement », regrette Ayman Sabae. Si bien qu’une grande partie de la population voit les essais cliniques comme un moyen, parfois le seul, de se faire soigner.
Ce phénomène se vérifie d’ailleurs dans le type d’études réalisées en Égypte, où plus de 70% sont des essais dits de phase III : des tests coûteux qui s’adressent à de larges panels de patients malades. En filigrane de cette statistique apparaît le marché implicitement conclu entre les deux parties. D’un côté l’Égypte, qui accueille à bras ouverts les labos étrangers et permet ainsi à sa population malade d’espérer un traitement normalement hors de portée. De l’autre les industriels profitent du manquement de procédures de validation éthique des protocoles expérimentaux pour gagner un temps précieux. « À partir de la découverte de la molécule et du dépôt de brevet, c’est une course contre la montre qui s’engage, explique Patrick Durisch. Un brevet est valable durant vingt ans. Plus ils peuvent commercialiser leur produit tôt, plus les labos en tireront du profit avant que la concurrence ne sorte des génériques. »

 
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jeudi 24 novembre 2016

Nouvelle réunion en France sur la Syrie: quels objectif poursuit Paris ?

On n'aurait pas cru la France à ce point déterminée à "singer" les Etats-Unis d'Obama! Alors que dans un récent entretien accordé au journal New York Times, le président élu américain dit "attaquer la Syrie revient à attaquer la Russie et l'Iran" et plaide pour qu'"un terme soit mis à la guerre en Syrie le plus rapidement possible", la France de Hollande affûte ses armes. 

Paris vient d'accuser le gouvernement syrien et ses alliés (iraniens et russes, ndlr) d’"avoir abusé de l’incertitude politique aux Etats-Unis" pour mener "une guerre totale  contre les régions sous contrôle des opposants".

Des "opposants" dont la France parle se revendiquent des groupes takfiristes soit ces mêmes groupes qui se trouvent à l'origine des attaques sanglantes à Paris et à Nice et ailleurs, ces deux dernières années. 

Cité par Sky News, la France n'hésite même pas à souhaiter "prendre l’initiative" et reprendre, au nom de sa " vigilance" aux États-Unis, "le leadership de la guerre contre l'Etat et l'armée syriens. 

La diplomatie de Hollande dirigée par Jean-Marc Ayrault, a annoncé même la tenue prochaine à Paris d'un sommet "entre amis" (les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie ainsi que des pays arabes, comme l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis et la Jordanie)  pour jouer "le rôle que les États-Unis n’ont pas pu jouer" en raison de ce que Paris appelle l’incertitude politique déclenchée par Trump. 

Alors que l'État syrien s'est dépouillée de ses armes chimiques en 2013, M. Ayrault a déclaré que la France continuait à plaider en faveur de l'adoption par le conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant l'usage des armes chimiques par le gouvernement de Damas.

Les analystes politiques relèvent l'obstination du gouvernement socialiste à vouloir à tout prix poursuivre " sa politique contre-productive" en Syrie, une politique qui a encouragé l'apparition puis l'extension du terrorisme d'abord en Libye et en Syrie puis en Europe et surtout en France. 

Les voix s'élèvent pour autant au sein même des milieux politiques pour dénoncer l'aveuglement socialiste dans le dossier syrien. Le favori de la droite pour la présidentielle 2017 François Fillon a ainsi plaidé pour une coopération étroite avec la Russie, l'Iran et le gouvernement de Bachar el-Assad pour combattre Daech.

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vendredi 4 novembre 2016

Syrie : « Les médias occidentaux vous mentent ! »

La journaliste indépendante d’investigation Vanessa Beeley, qui revient à peine d’Alep, dénonce la propagande des médias mainstream sur la guerre menée contre la Syrie et dévoile l’imposture des Casques blancs qui soutiennent les terroristes, financés par les Occidentaux.

Selon Vanessa Beeley, la majorité des médias occidentaux décrivent « sans réserve » Alep comme étant une ville homogène.

« Ceci n’est pas vrai », affirme-t-elle. « Il s’agit clairement de deux villes. Alep a été divisée par l’invasion terroriste en 2012. Cette invasion a mené à des actions punitives à Alep-Ouest. 600 000 civils ont fui d’Alep-Est vers Alep-Ouest, dès l’occupation de cette partie de la ville par les terroristes.

Ceux qui sont restés représentent, selon l’association médicale d’Alep que nous avons rencontrée en nous y rendant, environ 200 000, peut-être même moins à présent », raconte Vanessa Beeley qui indique qu’au moins un quart des gens demeurant encore à Alep-Est, sinon plus, sont « des terroristes avec leurs familles ».

Elle ajoute : « La majorité des civils qui restent à Alep-Est est retenue en otage. » Pour preuve, elle évoque les témoignages de Syriens dont les familles sont bloquées à Alep-Est et qui sont utilisées comme bouclier humain par les terroristes.

La journaliste, qui dénonce « l’énorme campagne de déshumanisation des Syriens » par les médias occidentaux, affirme que la description de ces derniers, concernant les gens d’Alep-Ouest, comme étant des soutiens d’Al-Assad « est un mensonge total ! ».

« 90% de la population est partie vers des zones contrôlées par le gouvernement syrien pour sa protection. C’est plus de sept millions de Syriens qui ont fui vers des zones contrôlées par le gouvernement. »


Et de souligner : « Ces gens ne sont pas nécessairement des partisans d’Al-Assad. Ils pourraient très bien être contre lui. La différence est qu’ils ne croient pas que tuer la Syrie est une méthode pour l’améliorer. »

Pour elle, ces faits « détruisent » à jamais la vieille idée sectaire. Car selon la journaliste britannique, les zones côtières comme Tartous ou Lattaquié accueillent des sunnites, des Alaouites, des chrétiens et « toute sorte de gens qui ont fui vers ces régions pour cohabiter et coexister ».

Pour ce qui est des hôpitaux situés à Alep-Est, dont la destruction est attribuée par les médias mainstream à l’armée syrienne, en avril, Vanessa Beeley se demande comment ont-ils pu être reconstruits pendant ces trois derniers mois.

Elle révèle que les hôpitaux d’Al-Dakak, d’Al-Zahra et d’Abdul-Aziz sont tous occupés par les terroristes. « Les étages supérieurs sont utilisés comme tours pour snipers. Les terroristes y sont traités en priorité, bien avant les civils. »

La journaliste a tenu à souligner que chaque habitant qu’elle a pu rencontrer durant son voyage en Syrie ne considère pas qu’il y ait de différence à faire entre terroriste, rebelle, rebelle modéré ou opposition. « Ils sont tous des criminels, tous tueurs en masse, tous violeurs, tous tortionnaires, abuseurs de ces enfants et de leurs familles. Ils sont en train de massacrer des Syriens », réitérant encore une fois : « Il n’y a pas une catégorie de personnes ou des partisans d’Al-Assad.

Il y a des Syriens, qu’ils soient chrétiens, sunnites, chiites ou alaouites. Tout ce que dirait chacun d’entre eux, c’est : « Nous sommes avant tout syriens.


Et même si nous ne sommes pas d’accord avec notre gouvernement, nous ne sommes pas ici pour tuer notre pays afin de l’améliorer ». »

Concernant les Casques blancs qui activent en Syrie, la journaliste les accuse tout simplement d’être des terroristes. « Bien qu’on dise que c’est une ONG indépendante, qu’elle ne reçoit pas de subventions de parties intéressées par le conflit en Syrie, cette organisation perçoit, probablement, environ 100 millions de dollars », atteste-t-elle. Selon elle, elle reçoit 23 millions de dollars des Etats-Unis et 32 millions de livres du Royaume-Uni. Elle cite d’autres pays qui sont impliqués dans le financement de cette ONG, tels que le Japon, le Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne qui vient de confirmer qu’elle donnerait sept millions de dollars.

La journaliste d’investigation ne s’arrête pas là. Elle accuse cette ONG de fabriquer des preuves et d’agir comme une organisation terroriste. « Nous savons, par les faits, que les Casques blancs fabriquent les preuves. Ceci est démontré dans mon rapport.

Nous savons qu’ils sont sectaires. Ils ont volé des ambulances, trois camions de pompiers, ils ont tué les membres de la vraie défense civile. Ils en ont kidnappé.


Ils en ont chassé d’Alep-Est vers Alep-Ouest. » Elle affirme que le même procédé a été appliqué à Idlib, à Deir Ez-zor, à Rakka, à travers toute la Syrie. « Cette organisation agit comme les groupes terroristes et cela en de nombreuses circonstances. A mes yeux, les Casques blancs sont des terroristes. » Pour Vanessa Beeley, la propagande de la sale guerre en Syrie est alimentée par cette organisation qui est décrite par les gouvernements occidentaux comme une organisation humanitaire de premier plan et qui est favorite pour décrocher le prix Nobel de la paix.

La journaliste n’a pas caché son inquiétude du genre d’outil que peut devenir cette ONG dans les mains du prochain président américain, notamment si c’est Hilary Clinton. « Ce serait terrifiant. Si ces types obtenaient le prix Nobel de la paix, et nous parlons là de terroristes recevant le prix Nobel de la paix, cela équivaut à une déchéance vers l’insanité. »

Source : Mali actu

mercredi 2 novembre 2016

La Russie face à son destin

Le présent texte est une actualisation de l’article rédigé par Youssef Hindi, titré « La Russie, l’Europe et l’Orient », publié en septembre 2015 par Geopolintel.

La Russie n’est pas qu’une grande puissance militaire, une vieille nation, tendant, depuis l’arrivée de Vladimir Poutine à sa tête, à équilibrer les rapports de forces géopolitiques et économiques. Elle est aussi un pont naturel, à différents degrés, entre l’Europe et l’Asie, l’Occident et l’Orient.

 

Ce pont, certains veulent le détruire depuis plus d’un siècle, notamment au moyen de cette arme que sont les idéologies de la modernité : le bolchevisme, une maladie mortelle qui s’est attaquée au cœur de la Russie, à son âme, le christianisme ; et l’ultralibéralisme des années 1990, pour l’achever. À cela se sont ajoutés les indépendantismes de régions de la Fédération russe, stimulés voire encouragés par les États-Unis pour abattre définitivement l’ours russe sur le plan géopolitique et le faire sortir de l’Histoire.

Si la Russie s’est relevée, il faut en saisir les causes profondes et comprendre son rôle ainsi que son destin.

 

Anthropologie, religion et géopolitique

Le retour « miraculeux » du christianisme en Russie n’est pas le fruit d’un accident de l’Histoire, mais bien la manifestation de lois anthropologiques fondamentales qui doit attirer l’attention des Européens. Toute société est organisée autour d’une croyance collective majoritaire ; les plus durables d’entre elles sont bien sûr les grandes religions qui, depuis l’ère industrielle en particulier, ont été remplacées progressivement par des croyances profanes, matérialistes et éphémères, comme les utopies communistes et libérales (issues du messianisme juif [1]) promettant un paradis terrestre, ou encore les idoles de l’argent, du sexe et de la violence, qui occupent une place importante dans les sociétés néolibérales. Les idéologies antireligieuses, à l’instar du communisme et du laïcisme, n’existent, par définition, qu’en opposition aux religions transcendantes, qu’arc-boutées contre la croyance en un Dieu transcendant.

Mais l’histoire et l’anthropologie nous apprennent que l’athéisme (croyance négative), lorsqu’il devient majoritaire, conduit à un inexorable effondrement de la société – n’ayant plus de religion sur laquelle s’appuyer, ni de morale stable – se traduisant par l’atomisation de la société et l’apparition d’individus [2] dépourvus de toute horizontalité (communauté, famille, ekklesia), car privé de verticalité ; les deux étant complémentaires.

La séquence historique que vient de traverser la Russie nous a montré comment l’effondrement brutal du communisme – l’idéologie dominante ne pouvant perdurer que par le maintien de la structure qui la sous-tend – fit place au retour de la religion traditionnelle en Russie (la nature ayant horreur du vide), à savoir le christianisme. Ceci nous permet d’ores et déjà d’anticiper la manifestation du même phénomène en Occident et en Europe en particulier. En effet, le système libéral et son idéologie sont visiblement en cours d’effondrement (ou plus précisément en cours de mutation, mais nous ne développerons pas cette idée ici) – depuis la crise financière de 2007-2008 – tout comme le communisme hier ; dans ce contexte, il faut s’attendre au retour imminent à la religion en Europe. Il faut toutefois craindre que ce retour incontrôlé (par ceux qui en ont la charge : la hiérarchie ecclésiale) à la croyance en Dieu ou à ce qui s’y apparentera, n’entraîne des dérives dangereuses, comme la multiplication de gourous et d’imposteurs en tous genres. La Russie elle, a réussi son retour à l’orthodoxie grâce à une église solide, faisant corps avec le peuple et l’État.

Ce qui précède nous amène à déduire que la Russie – au-delà de sa complémentarité économique avec l’Europe de l’Ouest – pourrait, dans le futur et si les conditions sont réunies, être un élément de stabilisation dans une Europe amenée à connaître de graves troubles sociaux, politiques et d’identité… Il faut ajouter à cela le rôle éminemment important que la Russie joue au Proche-Orient. Elle est un véritable pont entre l’Europe et l’Orient, le christianisme et l’islam – comme l’a très bien analysé Imran Nazar Hosein – en tant que grande nation multiethnique et multiconfessionnelle ; elle est, par son seul exemple, un remède potentiel à la stratégie du choc des civilisations, stratégie dont elle est elle-même l’une des premières cibles.

 

La stratégie antirusse israélo-américaine

Cette Russie chrétienne, cette Russie puissance continentale, tellurocratique, étend une influence naturelle sur une vaste zone géographique où vivent des populations diverses mais ayant paradoxalement, pour la majorité d’entre elles, une structure familiale de type russe, communautaire-égalitaire [3] ; c’est cette relative homogénéité anthropologique qui, sur la longue durée, a permis à la Russie de devenir cet « empire naturel », à l’inverse de son ennemi, la puissance américaine thalassocratique, héritière de l’Empire britannique et porteuse d’une idéologie différencialiste, imprégnée de darwinisme social sous couvert d’un démocratisme fondateur.

La Russie fait face à une double stratégie : une stratégie impériale américaine, dont le principal cerveau est Zbigniew Brzezinski, et de l’autre, ce qu’il faut bien appeler précisément la stratégie « sioniste ». Si la stratégie d’endiguement et de démantèlement de la Fédération de Russie élaborée par Brzezinski, dans son livre Le Grand Échiquier (1997/2002), est devenue évidente aux yeux de tous les observateurs, la stratégie sioniste, elle, est beaucoup moins limpide.

La stratégie géopolitique de Brzezinski est un demi-succès : pour ce qui est de la domination du cœur de l’Europe par la soumission totale de la France et de l’Allemagne, c’est chose faite, mais quant à l’éclatement de la Russie en provinces, permettant aux Américains de contrôler toute l’Eurasie et d’en contrôler les richesses naturelles et principalement les énergies fossiles, cela reste de l’ordre du fantasme. Les rêves de domination de Brzezinski se sont brisés sur le mur russe, sur le souverainiste Poutine. Mais la crise en Ukraine – pays auquel Brzezinski accorda une attention particulière et qu’il voulait absolument séparer de la Russie ; ainsi il écrit : « L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. » [4] – montre que les Américains n’ont absolument pas abandonné leur projet.

Jusqu’ici, la Russie de Poutine a tenu en échec les Américains à la fois en Syrie – déjà en septembre 2013 lorsque la Maison Blanche renonça in extremis à ses opérations de bombardement et tout récemment avec le déploiement par la Russie en Syrie de ses systèmes de défense antiaérienne S-300 pour empêcher toute future « erreur » de l’aviation américaine qui a bombardé des positions de l’armée syrienne (le 17 septembre 2016) – et par le retour spectaculaire de la Crimée dans la Maison russe (mars 2014) en pleine crise ukrainienne.

La stratégie sioniste pour la Russie se combine avec la stratégie américaine, mais en aucun cas elle n’oppose ouvertement ou directement Israël à la Russie, bien au contraire. Israël entretient de bons rapports diplomatiques avec la Russie tout en s’opposant à ses alliés au Proche-Orient (la Syrie, l’Iran).

Israël, via le lobby pro-israélien [5], utilise, en particulier depuis le tournant du 11 septembre 2001, les États-Unis et l’OTAN comme un outil de destruction des alliés historiques de la Russie au Proche-Orient, opposant plus encore Russes et Américains.

De ce point de vue, la situation actuelle au Proche-Orient ressemble très nettement à celle de la guerre de Six Jours en 1967 – engendrée par la stratégie israélienne de surenchère sur le front syrien – durant laquelle Tsahal conquiert la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, la bande de Gaza, le Golan syrien et la péninsule du Sinaï appartenant à l’Égypte. Alors que les États-Unis ne voulaient pas s’en mêler – du fait de la menace de l’Union Soviétique alliée de la Syrie et de l’Égypte – les Israéliens tentèrent de les y faire entrer de vive force en frappant le navire de reconnaissance américain USS Liberty qu’ils voulurent faire passer pour une attaque égyptienne contre les États-Unis, comme en 1954.

Qui veut identifier les ultimes bénéficiaires d’une guerre russo-américaine doit savoir que les premiers architectes de la guerre contre la Syrie sont les dirigeants israéliens et le lobby pro-israélien aux États-Unis, lesquelles ont commencé leur propagande anti-syrienne dans les allées du pouvoir étasunien dès 1996 [6] avec la persévérance du Diable (errare humanum est, perseverare diabolicum : l’erreur est humaine, la persévérance est diabolique).

Source: E&R

La Liste des 22 présidents africains assassinés depuis 1963

Depuis 1963, plus de 22 présidents Africains, alors au pouvoir, ont été assassinés : beaucoup d’entre eux, gênent les puissances coloniales en place et surtout la France dans notre continent d’Afrique.

Bien sur, vous connaissez le SDECE, la DGSE et la DST? Eh bien, ce sont trois services de renseignements français qui ont la réputation de faire des coups d’Etat en Afrique.

Depuis de Gaulle, les autorités françaises dénigrent les Africains de cette façon? Comptons le nombre des coups d’État et que la France a préparés, dirigés et soudoyés en Afrique, cela mérite une plainte à la cour pénale internationale contre l’état français. Pourtant les crimes français sont bien connus et les documentaires inondent les télévisions françaises et africaines pour bien se rendre compte qu’effectivement la France tue, empoisonne et pille en Afrique. Le Service de documentation extérieure et de Contre- espionnage (SDECE) a la charge de la «désinformation». Il prépare lui aussi, réussit ou manque des coups. Son territoire privilégié est l’Afrique. La DGSE est le principal service secret vers l’étranger, qui a en charge le contrôle des «gouverneurs à la peau noire». Il y a un autre la DST (Direction de la sécurité du territoire) qui s’occupe de l’intérieur et de l’extérieur de la France pour diverses raisons. D’abord parce qu’il s’agit de protéger la France des dangers de l’immigration. Ensuite, la DST, qui est une police politique, fait la coopération avec l’ensemble des polices politiques de toutes les dictatures du monde. Après la DGSE, la DST et le SDECE, il y a la Direction du renseignement militaire, le poisson- pilote de l’armée qui fait la propagande de la France lors des conflits en Afrique.

DE DE GAULLE A SARKOZY : TEL PÈRE, TEL FILS

De Gaulle a sacrifié les indépendances africaines au profit de celle de la France. Pour quatre (4) raisons : – la première, c’est le rang de la France à l’ONU avec un cortège d’Etat clients qui votent à sa suite ; – la deuxième, c’est l’accès aux matières premières stratégiques (pétrole, uranium) ou encore (l’or, le bois, le cacao…) ; – la troisième, c’est le financement de la vie politique française, à travers des prélèvements sur l’aide publique au développement ou la vente des matières premières ; – et la quatrième raison, c’est le rôle de la France comme sous-traitant des Etats-Unis auprès des pays d’Afrique. Donc, pour ces quatre raisons, la France a mis en place un système qui nie les indépendances. Et, c’est pour ces quatre raisons que le sang coulé sur le continent. Au Cameroun : L’UPC, luttait pour obtenir l’indépendance. Nyobéa été écrasé entre 1957 et 1970 dans un bain de sang qui a fait entre 100.000 et 400.000 morts. Togo Plus d’un quart de siècle de dictature avec la complicité de la France. Trois ans à peine après l’indépendance de la jeune République togolaise, ce fut l’irruption brutale de l’armée dans la vie politique.

Le 13 janvier 1963, Sylvanus Olympio, le premier président démocratiquement élu est assassiné par le sergent Etienne Eyadema à la tête d’une clique d’anciens soldats, après la guerre du Vietnam. Ils ont fait un coup d’Etat avec l’appui de l’officier français qui était soi-disant chargé de la sécurité d’Olympio : ils ont assassiné ce président le 13 janvier 1963. Eyadema Etienne a passé plus de quarante ans au pouvoir. Il a fait un règne digne de Ceausescu et laissa un pays qui a sombré dans le chao et dans la pauvreté. Décédé en 2005, son fils Faure Eyadema le remplace et cela aussi n’a été possible qu’avec l’appui de la France. Centrafrique Il y avait un homme d’Etat prometteur, Barthélemy Boganda mort dans un accident d’avion extrêmement curieux.

Il ne connaitra pas l’indépendance, la vraie qu’il réclame pour son pays. Barthélemy Boganda trouve la mort le 29 mars 1959, dans une catastrophe aérienne entre Berberati et Bangui, alors qu’il était en campagne à l’intérieur de son pays. Abel Goumba, médecin diplômé d’outre- mer, ministre d’Etat et président du Conseil de gouvernement, est chargé de l’intérim. David Dacko, jeune instituteur et héritier spirituel de Barthélemy Boganda et, avec l’appui des milieux français de Bangui, réussit à écarter Abel Goumba de la succession. En juillet 1959, l’Assemblée lui refuse les pleins pouvoirs. Il fait démissionner Abel Goumba resté au gouvernement.

Celui-ci fonde alors un parti d’opposition le MEDAC (Mouvement d’évolution démocratique de l’Afrique centrale). Le MEDAC n’aura qu’une courte durée. David Dacko dissout le parti et emprisonne ses dirigeants. La République centrafricaine de David Dacko en proie à de graves crises financières (détournements de deniers publics) au lieu de réagir et d’agir vite décide de remettre le pouvoir au chef d’Etat major le colonel Jean Bedel Bokassa le 1er janvier 1966.

La France érige le pays en Empire et pille les ressources centrafricaines. La suite ? Bokassa tombe et meurt dans la misère. Les Comores Deux chefs d’Etat assassinés et deux autres déposés par le mercenaire Bob Denard. Niger Le jour où le Nigérien Hamani Diori a voulu vendre son uranium à un autre pays, il a été déposé par un coup d’Etat militaire au cours duquel il perdit la vie.

ASSASSINES, PARCE QU’ILS ONT REFUSES D’ETRE DES «MARIONNETTES» DE LA FRANCE

Gabon Léon M’ba meurt d’un cancer à Paris à l’hôpital Claude Bernard le 26 novembre 1967. Germain M’ba parent très éloigné de Léon M’ba, Inspecteur des douanes, licencié en droit et diplômé de sciences politiques, il finit ses études à la fin des années 50, au moment où son pays obtient l’indépendance. Nationaliste comme tous les Africains qui ont usé leurs fonds de pantalons sur les bancs de l’université, il ne supporte pas l’idée que ce soit des «marionnettes» de la France qui dirigent le Gabon. M’ba entre dès 1960 dans la vie politique active et devient aussitôt «dangereux agitateur» pour les agents et politiciens français qui assurent sur place l’ordre et la sécurité.

Eloigné de Libreville par une importante nomination : secrétaire général adjoint à l’Union africaine et Malgache, il fait partie au début des années 60 du petit club des Africains francophones dont la voix compte sur la scène internationale. Le 19 Février 1964 les parachutistes français rétablissent Léon M’ba à la présidence. Le président démissionne de son poste pour marquer sa réprobation. L’affaire fait beaucoup de bruit et amplifie la campagne de presse contre l’attitude néo-colonialiste de Paris.

Germain M’ba apparaît depuis cette affaire comme l’empêcheur de tourner en rond. Rejeté par Paris et par Libreville, il entame alors son errance de paria de la communauté officielle franco- africaine. Il se réfugie d’abord à Brazzaville d’où il est expulsé peu après par les hommes dépendant des services de Jacques Foccart. Il s’installe à Kinshasa, où il est emprisonné pendant un mois. Rejeté d’Afrique, Germain M’ba revient finalement en Europe et collabore au journal Jeune Afrique dont il devient en 1965 le rédacteur en chef adjoint. Affaire Germain M’ba à Libreville 18 Septembre 1971, un diplomate gabonais est abattu. Sa femme et sa fille blessées.

Le cadavre disparaît. Tels sont les éléments d’une affaire ténébreuse qui soulève une vive émotion dans la capitale gabonaise. Dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Germain M’ba ancien ambassadeur à Bonn nommé à Tokyo, rentre du cinéma en voiture, accompagné de sa femme et de sa fillette. Mme M’ba et sa fillette descendent de la voiture et entrent dans la maison. Au moment où M’ba ferme sa portière, un homme surgit de l’ombre et tire deux coups de pistolet sur lui.

Germain M’ba s’effondre en poussant un cri. Et depuis, rien sur cette ténébreuse affaire à Libreville qui interpelle le défunt président Albert Bernard Bongo. Rappelons que c’est sur injonction du vieux Houphouët-Boigny que le président gabonais a réintégré Germain M’ba dans le jeu politique.

21 PRESIDENTS AFRICAINS, ONT ETE ASSASSINES DEPUIS 1963

Depuis 1963 : Voici la liste des 21 présidents Africains, alors au pouvoir, ont été assassinés :
– en 1963 : Sylvanus Olympio, président de la rép. du Togo – en 1966 : John-Aguiyi Ironsi, président de la rép. du Nigeria – en 1969 : Abdirachid-Ali Shermake, président de la rép. de Somalie – en 1972 : Abeid-Amani Karumé, président de la rép. de Zanzibar – en 1975 : Richard Ratsimandrava, président de la rép. de Madagascar – en 1975 : François-Ngarta Tombalbaye, président de la rép. du Tchad – en 1976 : Murtala-Ramat Mohammed, président de la rép. du Nigeria – en 1977 : Marien Ngouabi, président de la rép. du Congo-Brazzaville – en 1977 : Teferi Bante, président de la rép. d’Ethiopie
– en 1981 : Anouar el-Sadate, président de la rép. d’Egypte – en 1981 : William-Richard Tolbert, président de la rép. de Liberia – en 1987 : Thomas Sankara, président de la rép. de Burkina-Faso – en 1989 : Ahmed Abdallah, président de la rép. des Comores – en 1989 : Samuel-Kanyon Doe, président de la rép. de Liberia – en 1992 : Mohammed Boudiaf, président de la rép. d’Algérie – en 1993 : Melchior Ndadayé, président de la rép. du Burundi – en 1994 : Cyprien Ntaryamira, président de la rép. du Burundi -en 1994 : Juvénal Habyarimana, président de la rép. du Rwanda -en 1999 : Ibrahim Barré-Maïnassara, président de la rép. du Niger -en 2001 : Laurent-Désiré Kabila, président de la rép. du Congo-Kinshasa -en 2009 João Bernardo Vieira, president de Guinee-Bissau -en 2011 : Mouammar khadafi, président de la rep du Libye, assassiné par le CNT de la France.

Source: Togosity

dimanche 30 octobre 2016

Le cousin de Mouammar Kadhafi dévoile une cause principale de son renversement

5 ans après la mort du dirigeant libyen, son cousin raconte pourquoi l'Occident s'en est pris à Mouammar Kadhafi en 2011 et ce qui a mené à son renversement.

Le cousin de Mouammar Kadhafi, Ahmed Kadhafi ad-Dam, a déclaré que le projet sur la création de la devise africaine était une des causes principales de l'intervention en Libye et l'assassinat de l'ex-dirigeant du pays.

« C'était une des causes principales. L'Occident a vu comment Kadhafi menait la lutte pour la libération du continent africain et l'expulsion des pays coloniaux de l'Afrique. Il voulait obtenir l'unité des pays africains, transformer le continent en États-Unis de l'Afrique », a déclaré M. Kadhafi ad-Dam à la chaîne RT.

Selon le cousin de l'ex-dirigeant libyen, en 1999 Mouammar Kadhafi a lancé des débats sur la création d'une union africaine et d'un gouvernement africain uni dans le but de réunir les capacités du continent. Une telle politique n'allait pas sans contredire les intérêts des pays occidentaux. C'est pourquoi ils ont qualifié Mouammar Kadhafi de menace. Il a également ajouté que l'Onu devait « ouvrir une enquête concernant les évènements en Libye ».

« Tout le monde pense que le meurtre de Kadhafi est un crime de guerre, imputé à l'Occident. Nous devons exiger que l'Onu et son nouveau secrétaire général ouvrent une enquête concernant les évènements de l'année 2011. Depuis cinq ans le Conseil de sécurité n'a pas même envoyé une commission », a-t-il indiqué.

Les troubles en Libye ont dégénéré en guerre civile au début de l'année 2011. En mars 2011, le Conseil de sécurité de l'Onu a autorisé une intervention visant à protéger les civils des forces loyales au président libyen Mouammar Kadhafi. Les bombardements du territoire libyen ont été effectués tant par les forces de la coalition menée par les États-Unis que par des États comme la France ou la Grande-Bretagne. Après des frappes françaises sur la colonne automobile dans laquelle se trouvait Kadhafi, celui-ci a été capturé et assassiné par les rebelles.

Source: Sputnik

lundi 24 octobre 2016

Les terroristes: bons à Alep, mauvais à Mossoul !

La trêve humanitaire du 20 au 22 octobre offerte par le gouvernement Syrien et son allié Russe s'est terminée hier soir. Elle avait pour but de permettre l'évacuation des blessés , des civils et des terroristes par le biais de huit  couloirs. Six de ces corridors étaient exclusivement prévus pour les civils , et deux pour les terroristes , pour pouvoir quitter en toute sécurité la ville. Malheureusement , aucun civil n'a pu quitter la partie occupée par les terroristes , bloqués physiquement par ces derniers FranceInfo Aucun terroriste n'a quitté la ville non plus , et la population , malheureusement et en attendant sa libération par les troupes loyalistes , continue donc de vivre sous la terreur de ces groupes mortifères.
Les combats ont de facto , repris hier soir pour  la libération des quartiers occupés par les groupes terroristes dont Al-Nosra , soutenu par le gouvernement Français (PetitRappel).
Regarder la vidéo: Laurent Fabius veut aider les terroristes en Syrie

L'occident en fauteurs de guerre ! C'est bizarre , mais le petit gros , nous ne l'entendons pas sur une livraison d'armes pour les rebelles du Donbass pour rééquilibrer le rapport de force contre les soudards de la junte de Kiev !
Regarder la vidéo: La France et la Grande-Bretagne fournissent des aides à la "Rébellion" en Syrie

C'est toujours assez révélateur de constater la malhonnêteté des médias , en comparant le traitement médiatique sur la libération d'Alep , et celle de Mossoul en Irak. Il suffit de lire quelques articles pour avoir un constat très simple : à Mossoul , la ville est occupée par des terroristes , tandis qu'Alep , partiellement envahi par les mêmes rebuts , se voit qualifier du mot trompeur de rebelle ! Pour couvrir les futures victimes civiles des bombardements de la coalition dirigée par les USA et ses larbins  , nos journalistes accrédités , nous expliquent que les barbus se servent des civils comme boucliers humains. C'est étrange , car cet argument n'est jamais utilisé pour Alep. Idem , aucunes mentions n'est faites des exactions des terroristes à Alep , perpétrés contre les civils vivant dans les parties tenues par les troupes gouvernementales , sous forme de bombardement. D'ailleurs , nos médias ne nous parlaient quasiment jamais de la situation des civils avant le début de sa libération par l'armée arabe syrienne. Juste pour mémoire , mais ce genre de groupe terroristes n'existait pas avant les interventions officielles ou officieuses dans ces deux pays. L'occident , fauteurs de guerre , dans son éternel rôle de pompiers pyromanes pour le plus grand malheur des peuples qui n'aspirent qu'à vivre en paix ! Mieux que ça , car avecFrance24 , le journalope déplore que les civils puissent évacuer la ville d'Alep , car l'aviation russe et syrienne pourraient bombarder les terroristes sans crainte de tuer des civils ! Hallucinant ! Ils sont en forme en ce moment chez France24 (Rappel)
Selon RFI , la radio collabo de l'état Français (payée par vos impôts , via la redevance TV) , la trêve est un échec total. Pourtant , les civils ont pu recevoir de l'aide humanitaire , selon ce même journaliste. Donc , ce n'est pas un échec total. En prime , c'est plutôt surprenant , car des véhicules ont été autorisés par les "méchants Russes et Syriens , de pénétrer dans la ville pour venir en aide aux civils , mais aucun n'a pu sortir ! Ne comptez pas sur le télégraphiste de RFI pour vous le dire , mais il est clair que les barbus des groupes terroristes on empêché les gens de sortir pour s'en servir comme bouclier humain , comme à Mossoul. Courageux , mais pas téméraires les amis de fabius ! Toujours à Mossoul , mais comment se fait-il que nos bons moralistes ne demandent pas de couloirs humanitaires LePoint ? Il y a pourtant 6 fois plus de civils à Mossoul qu'à Alep pourtant. Dans ce cas là , je vous rassure , nos merdias nous diront qu'il s'agit de dommages collatéraux quand des civils se prendront une bombe Américaine sur la tronche

C'est bizarre , mais nous ne voyons jamais ce genre de témoignage à la télévision Française.
Regarder la vidéo: Les syriens accueillent l'armée arabe syrienne avec joie après la libération de leur ville

Logique en même temps , ça ne collerait pas avec la propagande officielle !
Pour que le peuple Syrien puisse de nouveau vivre en paix , il faut que les occidentaux de cette pseudo coalition internationale dégagent de Syrie , où elle n'a strictement rien à y faire .Personne ne leur a demandé de bombarder un état souverain et de tuer des civils et des soldats de l'armée loyaliste ! Le peuple Syrien ne pourra vivre qu'en paix , une fois les terroristes vaincus et chassés de leur pays. Il n'y a pas d'autres alternatives , et les rodomontades ridicules de flamby et de son gouvernement de bras cassés n'y changeront rien !

Source

lundi 17 octobre 2016

Syrie: la guerre pour le gaz et les gazoducs continue ?

Début Avril 2013 le Dr. Imad Fawzi Shueibi parlait pour la première fois sur une chaine de télévision, en l’occurrence la chaîne Al-Mayadeen, des découvertes pétro-gazières en Méditerranée orientale transformant certains pays du Moyen-Orient en États producteurs et exportateurs de gaz et de pétrole. Une véritable surprise, pour les non initiés, concernant essentiellement la Syrie, le Liban, Chypre, Israël et la Turquie. Il avait alors divulgué les documents et graphiques de deux sociétés  norvégiennes spécialisées dans l’exploration du sous-sol ayant ratissé la côte méditerranéenne sur 5000 Km2.

Ces informations expliquent en grande partie l’intensité du conflit autour et contre la Syrie dont les ressources seraient de loin les plus importantes, d’autant plus qu’il nous apprend que la société franco-américaine « CGGVeritas » est entrée sur la ligne en rachetant les deux sociétés norvégiennes qui n’avaient pas livré tous leurs petits secrets.

Aujourd’hui, les masques sont tombés et ne dissimulent plus ni les causes, ni les moyens, ni les trahisons, ni les mensonges, ni les crimes, ni les turpitudes ayant nourri cette sale guerre dite « par procuration » ; ce qui lui a fait dire que la Syrie vivait une « malédiction » là où elle aurait pu espérer le contraire.

Les masques sont tombés, mais la guerre continue malgré tout. En voici quelques raisons tout bêtement commerciales extraites d’une émission TV de la chaîne libanaise NBN [NdT].

1. Docteur Shueibi, pensez-vous que la Syrie se dirige vers une stabilisation obligée ?

Je pense que nous nous dirigeons obligatoirement vers cela, car il s’agit d’une région riche en gaz et en pétrole pour les cent années à venir, sans compter les gazoducs qui devront la traverser. J’ajoute que je vois dans les derniers évènements auxquels nous venons d’assister le règlement du conflit arabo-israélien. Ceci semble encore plus évident si nous tenons compte des récentes critiques, presque menaçantes, prononcées par Kerry à l’encontre de Netanyahou lorsqu’il lui a rétorqué : « Est-ce qu’Israël veut une troisième Intifada?» [1].

Parlant de nouvelle intifada, Kerry a sans doute signifié aux Israéliens que si depuis toujours ils agissent à leur guise en tuant et emprisonnant comme bon leur semble, c’est bien parce qu’ils sont protégés par l’ami américain. Mais voilà que les USA ainsi que la Russie veulent régler les problèmes de la région et en éteindre l’incendie. A-t-on jamais vu des guerres dans une une région gazière et pétrolière ?

2. Parlez-vous d’une paix prochaine non seulement pour la Syrie mais pour toute la région ?

Sans vraiment insister sur le mot « paix », parlons plutôt d’une sorte de stabilité ou de nouveaux équilibres entre les forces belligérantes…

3. Quand ?

Dans un délai de 10 ans.

4. Est-ce à dire que la région ne connaîtra pas de stabilité avant dix ans ?

Je pense que si Israël persiste dans son entêtement, il n’y aura pas de retour à la stabilité et cela affectera toute la région, y compris Israël. Mais peut-être que l’on arrivera à assouplir ses positions… Notez que Netanyahou, malgré sa bouderie, compte se rendre en Russie le 20 Novembre et qu’il a eu un contact téléphonique avec Poutine hier.

L’Israélien est, à ma connaissance, d’une grande intelligence lorsqu’il s’agit de rejoindre les forces ascendantes. Rappelez-vous qu’en 1956 il a vite permuté de la France et de la Grande Bretagne vers les USA. Aujourd’hui, c’est la Russie et la Chine qui montent ! N’oubliez pas non plus que la Russie a signé un accord concernant le champ gazier situé au Nord d’Israël, lequel champ est imbriqué avec celui du Liban. Par conséquent, je demande à mes frères libanais : «  Ne vous-êtes vous pas posés la question de savoir pourquoi autant de précipitations concernant le dossier pétro-gazier ? ».

 5. Précipitation des Israéliens pour voler nos ressources à nos frontières !

Cela fait un bout de temps qu’ils volent… mais ceux qui courent après ce dossier ont fini par sentir qu’il était temps de songer au partage de ces ressources.

6. Autrement dit, la part qui doit nous revenir à nous les Libanais ?

Oui, la part libanaise. Mais la question dangereuse concerne la Syrie qui, en plus du gaz et du pétrole dont elle regorge, est sur le trajet que doivent emprunter divers gazoducs. Alors de deux choses l’une ; soit le calme revient d’ici deux ans, suivi par les appels d’offre, les forages aboutissant à la production dans un délai de 7 années ; soit il y a ajournement par ceux que cela arrange de laisser brûler la Syrie pour que le prix du gaz reste élevé.

Ce prix restera élevé tant que le gaz syrien n’est pas exploité, que le gaz iranien reste pour une grande part hors circuit, que le sort du gaz qatari [à l’origine de tout ce jeu] reste indéterminé, et que le gaz de l’Arabie saoudite n’est pas rendu en mer Méditerranée. Tant qu’il en est ainsi, les prix du gaz israélien et du gaz russe resteront élevés !

7. C’est pourquoi l’on reporterait la stabilisation à plus tard ?

L’une des théories israéliennes voudrait que cette instabilité perdure tant qu’Israël n’aurait pas écoulé la moitié de son gaz. Elle implique que sur ses 20 années de réserves, il pourra vendre la moitié de son gaz à prix élevé pendant 10 ans pour ne pratiquer qu’ensuite le tarif mondial qui ira nécessairement à la baisse.

C’est une théorie que nous devons prendre en considération, tout en sachant que le problème ne dépend pas de la seule volonté d’Israël. Mais si elle devait se vérifier, une analyse à froid m’amène à penser qu’une telle situation serait toute aussi intéressante pour la Russie qui fournit 46% du gaz européen.

8. Mais n’est-il dans l’intérêt de la Russie d’exploiter le gaz de notre région ?

Bien-sûr, c'est dans son intérêt.

9. Et comme vous venez de le dire, elle exploitera le gaz des territoires occupés et participera pour une grosse part à l’exploitation du gaz syrien ?

Et dans ce cas, ce qui devient encore plus important est le prix du gaz. En effet, s’il y a entente entre la Russie, l’Europe et les USA, la théorie israélienne n’est plus valable. La Syrie en aura terminé avec cette malédiction et le problème syrien sera résolu. D’ailleurs, il me semble que la Russie et les USA accélèrent dans ce sens et qu’ils se sont déjà entendus non seulement sur les modalités d’exploitation mais aussi sur les prix.

10. Mais alors, partant de la théorie qui veut que l’exploitation des ressources pétro-gazières nécessite la stabilité de la région, pourquoi a-t-on allumé cette guerre incendiaire en Syrie, avec son cortège de sang, de morts et de destructions ? Pourquoi n’a-t-on pas commencé par profiter de la stabilité qui y régnait quitte à changer d’avis en cas d’échec ?

C’est une question de rigidité ou de souplesse des prises de position des uns et des autres, et il nous faut envisager la synthèse de tout ce qui se passe dans notre région en sachant que nous ne pouvons toujours pas en donner une image définitive. Cette image est jusqu’ici incertaine et ne pourra être réglée qu’en fonction de la nature des conflits, l’arrêt des combats, les ententes régionales, internationales et nationales.

Si l’Arabie saoudite n’arrête pas son escalade dans la violence et persiste à refuser de suivre les USA, la guerre sera longue ! Certains disent qu’elle est totalement inféodée aux USA et qu’elle suivra leurs directives. D’autres pensent qu’elle profite de leur faiblesse et se rebiffe réclamant sa place au soleil. De nombreux centres de recherche en arrivent à la conclusion que l’Arabie saoudite peut encore mener sa « Guerre du pétrole » et que même si les USA peuvent produire 12 millions de barils de pétrole de schistes ou autres, par jour ; ils auront quand même besoin de 4 millions de barils supplémentaires par jour.  Ils devront se les procurer en grande partie du côté de cette même Arabie saoudite qui reste ainsi un facteur non négligeable de l’équation, malgré sa dépendance… Ce n’est que dans environ trois mois que nous pourrons savoir si elle s’obstine dans sa rébellion ou obtempère, à moins qu’elle ne subisse à son tour les méfaits de conflits internes. Ce que je ne lui souhaite pas.

11. Ces conflits internes n’auront peut-être pas lieu étant donné la stabilité requise pour la région ?

Rappelez-vous les paroles de Richard Perle disant que le « chaos constructif » de notre région devait commencer par l’Irak, puis passer au Liban, à la Syrie, à l’Arabie saoudite pour terminer par le grand prix censé être l’Egypte. L’Arabie saoudite était dans le collimateur… J’espère qu’elle saura raison garder.

12. Mais qui a dit que le dossier du gaz avait une telle incidence sur ce qui se passe ? Qui a dit qu’il y avait de telles ressources pétro-gazières en Syrie et au Liban ? Quelles sont les études menées dans ce cadre ?

J’ai déjà exposé une partie de ces études sur Sham FM en 2012, puis dernièrement sur la Chaîne TV Al-Mayadeen [3] [4]. C’est pourquoi, je me contenterai d’en rappeler l’essentiel avant d’apporter des données supplémentaires.

La société norvégienne Inseis a délivré à la Syrie les résultats d’une première exploration off-shore en deux dimensions [2D]. Elle révélait les 14 gisements de pétrole dont j’ai déjà parlés. Ensuite, une deuxième société toujours norvégienne, la SAGEX, a repris le travail et a rendu des résultats comparables à la précédente en se gardant de communiquer les résultats des données sismiques transformées en 3D permettant une estimation bien plus quantitative du rendement des gisements en sols marins que la 2D. Puis, ces deux sociétés ont été rachetées par « CGGVéritas » qui est une société franco-américaine basée à Londres. Cette dernière société a donc récupéré le contrat et les données concernant la Syrie. Et là, le jeu devient plus clair !

Ainsi, lorsque j’avais présenté une première image sur Al-Mayadeen j’avais dit que les premières estimations des rendements pétroliers pour les gisements [14-9-10-13] s’étendant de la frontière libanaise jusqu’à Banias seraient équivalents à ceux du Koweït. Je m’étais basé sur les données 3D prétendument non acquises par la SAGEX. En effet, ces données que j’ai pu consulter indiquent des rendements de 1,6 à 2 millions de barils de pétrole / Jour.

13. Sans parler du gaz ?

Oui, ces chiffres concernent uniquement le pétrole. Quant au gaz, j’avais dit que les gisements étaient considérables en territoire syrien avec un rendement estimé dix fois supérieur à ceux d’Israël et du Liban réunis, le centre étant localisé à Qara entre Damas et Homs.

14. Donc on-shore ?

Absolument ! Mais les sols marins sont aussi très riches en gisements gaziers, les rendements estimés augmentant sensiblement au fur et à mesure que vous remontez vers la côte syrienne. Et, pour en revenir au pétrole, si l’on additionnait les rendements des gisements syriens on arriverait à un total se situant entre ceux de l’Irak et de l’Iran !

15. Autrement dit la Syrie est nantie en pétrole et en gaz et le jeu valait son coût ?

Il le valait, d’autant plus si nous intégrons les trajets des gazoducs que j’ai déjà détaillés. Ainsi le projet de gazoduc russe South Stream qui passe par la Mer Noire et se dirige vers l’Autriche, traversant toute l’Europe, est un concurrent direct du projet Nabucco passant par la Turquie. Il a été voulu par les USA pour servir l’Europe en court-circuitant la Russie. La bataille s’est finalement soldée en faveur de la Russie pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas ici [3].

Et, à l’avenir, tout porte à croire que le secteur germanique l’emportera dans l’équation européenne et que nous assisterons à une coopération sans précédent entre la Russie ; l’Allemagne et l’Autriche. Personnellement, je vois l’Allemagne comme une future grande puissance disposant d’un droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.

16. La coopération russo-allemande est déjà bien avancée !

En effet. Tout est affaire d’intérêts commerciaux. Le gazoduc russe North Stream qui se dirige directement vers l’Allemagne via la Mer Baltique est l’un des secrets des relations particulières entre ces deux pays. Ceci dit, je pense qu’il est faux de dire que la Russie agit contre l’Europe. La Russie n’est pas l’URSS et il n’est pas interdit d’imaginer des lendemains plus ensoleillés, car ses relations avec l’Europe sont indestructibles.

De notre côté, nous avons à faire avec le gaz qatari et le gaz iranien issus d’un site d’exploitation off-shore [North Dome] situé à la frontière des deux pays. La partie iranienne [South Pars en jaune sur cliché de capture d’écran] est plus riche que la partie qatarie [en rose]. Les gazoducs respectifs doivent suivre un trajet passant par la Syrie !

17. C’est donc la fameuse nouvelle route de la soie dont vous avez parlé à plusieurs reprises ?

Exactement. Et je pense que c’est là le nœud des problèmes auxquels devra s’ajouter celui de l’acheminement des énormes quantités de gaz des régions de Rub’ Al-Khali et de Ghawar située au sud-ouest de Riad ; problème non encore résolu.

Le Qatar avait l’intention de faire passer son gazoduc par le territoire syrien [4], mais voilà que l’accord signé en Août 2011 entre l’Iran, l’Irak et la Syrie résout le problème de l’acheminement du gaz iranien vers la mer Méditerranée sans régler celui de l’acheminement du gaz qatari. Il ne lui restait plus que l’option de son transport par voie maritime qui nécessiterait une flotte de 1000 navires. Un coût exorbitant ramenant les bénéfices qataris escomptés, sur plusieurs années, de 800 milliards de dollars à 80 milliards ! Par ailleurs, il n’est pas exclu que le gaz saoudien doive suivre le même trajet en direction de la Syrie.

18. Les dossiers du gaz sont donc fondamentaux dans la crise syrienne?

Absolument. C’est pourquoi, je ne peux que répéter à mes compatriotes syriens que nous sommes face à des « conflits d’intérêts commerciaux » impliquant les multiples facteurs d’une même équation : Russie, USA, Israël, Iran, Turquie, Arabie saoudite, Qatar, etc. L’unique moyen de nous en sortir serait que chacun puisse y trouver son compte. C’est à cela que nous devons raisonnablement travailler.

Source
Vidéo NBN

vendredi 14 octobre 2016

Les enfants tués à Alep, grands oubliés des médias occidentaux

Sept écoliers ont trouvé la mort et dix autres ont été blessés jeudi dans une nouvelle attaque terroriste contre des quartiers de la ville syrienne d’Alep. Or, la plupart des médias occidentaux n’ont pas jugé nécessaire d’y prêter l’attention. Serait-ce dû au fait que cette attaque s’inscrit mal dans la théorie défendue par cette presse ?

C'est à 8 heures du matin, l'heure où les gamins se rendent à l'école, que les terroristes ont pilonné au mortier le quartier de Souleymanieh. Plusieurs obus sont tombés à l'entrée de l'école. Sept écoliers sont morts sur place et dix autres ont été blessés.

Les combattants extrémistes assiégés dans les quartiers orientaux de la ville pilonnent quasi-quotidiennement les quartiers du reste de la ville et les tirs augmentent lorsque l'armée intensifie son offensive contre leurs positions.

Suite à cette attaque, certaines familles ont perdu plusieurs enfants — les gamins se rendaient ensemble à l'école. Ainsi, une fillette est morte sur place, tandis que son frère a été grièvement blessé. Actuellement, les médecins tentent de le sauver.

« L'obus a explosé près de lui. Il a reçu plusieurs blessures, son cerveau est gravement touché, il y a des éclats dans sa tête et dans son poumon… Les chances sont minimes, mais tant que son cœur battra on poursuivra la lutte pour sa vie », a déclaré le médecin Jean Fattouh au correspondant de l'agence Rossiya Segodnya présent sur place.

Au total, près de 130 enfants ont trouvé la mort depuis le début du mois de septembre dans les attaques lancées par les extrémistes contre les quartiers d'Alep, indiquent les médecins. La plupart des décès sont dus à des blessures par éclats.

Une tragédie passée inaperçue

En dépit de l'envergure de la tragédie, elle n'a pratiquement pas eu d'écho dans la presse occidentale. Et pourtant, les journalistes ont accès aux hôpitaux dans lesquels ont été placés les enfants blessés.

« Aujourd'hui, j'ai regardé le journal télévisé et lu la presse. Personne n'en parlait », relate Nikolaï Pakhomov, employé du New York Consulting Bureau travaillant aux États-Unis.

« Il se trouve que les médias américains véhiculent pour la population les points de vue compatibles avec les intérêts des élites locales. En Syrie, ces dernières ont une position bien claire. Bachar el-Assad est le principal coupable de la situation en Syrie et c'est un criminel. Quant à la Russie, elle contribue aux monstruosités qu'Assad commet. La dépêche en question ne s'inscrit pas dans le cadre de cette théorie, c'est pour cela qu'elle n'est pas diffusée », explique-t-il.

Or, on ne peut pas dire qu'aucun avis alternatif ne pénètre dans la presse. « Les informations attestant que les choses sont beaucoup plus complexes et que les adversaires d'Assad commettent de nombreux crimes. Ceci est mentionné dans des rapports des défenseurs des droits de l'homme, dans les propos d'experts et dans les médias. Mais si l'on examine l'image informationnelle dans son ensemble, elle est telle que je vous l'avais décrite », a conclu M. Pakhomov.

L'Onu cherche une solution à la crise d'Alep

600 personnes, dont 400 mineurs, doivent être évacuées d'urgence d'Alep. Or, l'Onu ne possède pas pour l'heure une liste exhaustive, a fait savoir jeudi l'envoyé spécial adjoint des Nations unies pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy.

Et de préciser que l'évacuation médicale ne pouvait avoir lieu tant que le régime de cessez-le-feu n'était pas rétabli dans la ville. La situation reste complexe, mais l'Onu ne perd pas espoir et continue à déployer ses efforts en vue de son amélioration. Ainsi, le 6 octobre, l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a proposé aux extrémistes du Front al-Nosra de quitter la ville. Pour l'instant, la réponse est négative, mais l'organisation espère que l'entente sera parachevée.

Pour sa part, le chef du Commandement opérationnel principal de l'état-major russe, le général Sergueï Roudskoï, a déclaré que la Russie était prête à assurer la sécurité du retrait des extrémistes et la sortie des civils des quartiers orientaux d'Alep.

Les autorités syriennes restent pourtant sceptiques et ne croient pas que les extrémistes d'al-Nosra accepteront de quitter la ville.

« Le Front al-Nosra est la force principale des hommes armés d'Alep. (…) Ils ne sortiront pas de la ville, réalisant quelles pertes ceci leur coûtera. Seuls les combats peuvent contraindre les extrémistes à quitter la ville », considère le ministre syrien de la Réconciliation nationale Ali Haïdar. 

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