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dimanche 18 décembre 2016

« Des terroristes crucifiaient les gens ». Libérés, les habitants d’Alep témoignent

L'« opposition modérée», c’est ce terme qu’on a pris l’habitude de lire dans les médias mainstream couvrant la situation à Alep-Est occupée par des groupes armés. Mais le terme «modération» peut-il s’appliquer aux gens qui ont commis les atrocités dont témoignent les interlocuteurs de Sputnik?

Malgré le malheur que leur a apporté le terrorisme, les habitants d’Alep n’ont jamais perdu l’espoir qu’un jour un point final soit mis aux horreurs qu’ils vivaient au quotidien. Dans un entretien à Sputnik, les habitants d’Alep dressent le tableau de leur vie sous le joug des extrémistes. « Par le passé, nous menions une vie sûre et libre, et puis les terroristes sont arrivés. Ils faisaient irruption dans nos maisons et exigeaient que nos hommes coopèrent avec eux. Ils torturaient et tuaient ceux qui refusaient. Les exécutions étaient publiques, sur la place centrale de notre quartier. On était pris par la terreur », relate Bouchra as-Said Taha.

Cette jeune femme de 35 ans vit dans le quartier d’As-Soukari, qui est tombé entre les mains des terroristes dès le début de l’occupation. Sa maison a été détruite, les meubles brûlés et elle jetée à la rue.

Après toutes ces horreurs, cette femme considère que la libération de la ville a offert aux habitants une chance de retrouver une vie normale et surtout foi en l’avenir. Elle dit l’avoir espéré pendant cinq ans, le temps qu’a duré l’occupation. Alep libérée: «C’est une nouvelle vie qui commence pour nous» « Les terroristes ont privé nos enfants de leur droit à l’instruction », raconte à Sputnik Mariam Abdul Gani, mère de trois enfants et âgée aujourd’hui de 37 ans. Selon elle, les obus qui tombaient du ciel rappelaient une pluie, une pluie de feu qui emportait la vie des enfants innocents. Face à cette menace, les parents ne laissaient pas leurs enfants sortir de la maison. 5 ans d’enfance perdus.

« Ils ont détruit notre maison qui est devenue inhabitable. Pas d’eau, ni d’électricité, ni d’ailleurs de téléphones pour pouvoir contacter les proches. Et les prix ? Ils ont pris le monopole du pain et nous en vendaient à des prix exorbitants », se souvient-elle.

Les atrocités étaient monnaie courante. « Les terroristes ont introduit des châtiments pour les hommes soupçonnés de lien avec les troupes gouvernementales ou opposés à leurs actions. Il était impossible de les dissuader, ils tuaient, crucifiaient des personnes, trainaient dans les rues de la ville des gens dénudés », raconte la femme.

« La veille de sa mort, on est sorti faire une promenade. Il a voulu manger un chawarma. Pendant qu’il mangeait, et je me suis mis à le prendre en photo. À un moment donné il a regardé le ciel. Je lui ai demandé de regarder dans l’objectif de la caméra, mais il m’a répondu : « Je parle avec la Lune, je vais la rencontrer demain » », se souvient l’homme.

« Le lendemain, il est allé à l’école. Il est sorti de la voiture, a jeté un regard sur moi en me montrant qu’il m’aime et… quelques secondes plus tard un sniper terroriste l’a abattu », dit Abd al-Munim.

Ce père essaye de surmonter son malheur et dit vouloir raconter au monde ce qu’ont fait les terroristes.

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mardi 15 novembre 2016

La bataille d'al-Bab et ses enjeux

Le groupe terroriste Daech occupe depuis trois ans la ville stratégique d'al-Bab au nord-est d'Alep. Il en a même fait l'un de ses "émirats". Or, la cité est aujourd'hui le théâtre de trois batailles qui se déroulent simultanément autour d'elle.

Qui en sont les principaux protagonistes? L'armée syrienne, les Kurdes et l'armée turque. 

La ville étant la porte d'entrée vers Raqqa, l'armée syrienne et ses alliés, bien en avance dans leurs combats à l'ouest d'Alep, envisagent une intensification des combats dans les semaines à venir, surtout que l'aviation russe est bien déterminée à poursuivre ses raids contre les terroristes. L'axe des combats gravitera autour des quartiers est d'Alep près desquels est située, entre autres, la ville d'al-Bab. Il y a sept mois, les forces syriennes ont lancée une vaste offensive contre l'est d'Alep qui les a conduits à une dizaine de kilomètres d'al-Bab. Une ceinture de sécurité a désormais été créée tout autour de la ville, qui est traversée par l'autoroute du Castello au nord et la route d'al-Ramoussah dans le sud. Ces avancées font d'al-Bab une cible privilégiée pour l'armée syrienne. 

Mais les Kurdes convoitent aussi cette ville : les combattants des forces démocratiques syriennes, soutenus par Washington, se battent contre les terroristes pro-Ankara dans le nord et comptent vaincre Daech à al-Bab. Que cherchent-ils à faire ? À relier leur bastion, c'est-à-dire Kobané, à la ville d'al-Bab et, de là, à faire le lien avec Hassaka et Qamechli dans l'est. 

Or, l'opération de l'armée turque dite "Bouclier de l'Euphrate" a complété la ceinture de bataille qui entoure al-Bab sur trois flancs. Sous prétexte d'éloigner le danger de Daech des frontières turques, l'armée d'Erdogan s'est emparée de Jerablus au cours d'une opération spectacle. Daech s'est retiré de cette ville sans fracas. Bien conscient de l'importance stratégique d'al-Bab, Erdogan veut avoir cette ville, car c'est par elle que passent les routes menant à Raqqa dans l'est et à Alep dans le sud. 

Une dernière information fait état de l'avancée rapide des terroristes de l'Armée syrienne libre (ASL), soutenus par Ankara, vers al-Bab, avancée facilitée par les raids récurrents des avions turcs. Là aussi, comme à Jerablus, l'entrée du premier combattant pro-Ankara à al-Bab provoquerait des défections massives dans les rangs des terroristes de Daech qui occupent la ville. Une fois la ville d'al-Bab tombée, Ankara pourrait enfin respirer, dans la mesure où verrait enfin le jour la zone tampon qu'il cherche à créer depuis 5 ans dans le nord de la Syrie, à proximité de ses frontières. 

Mais est-ce si simple? Tant s'en faut... Les stratèges militaires écartent la possibilité de voir al-Bab tomber si facilement dans l'escarcelle de la Turquie. L'axe de la Résistance s'oppose ardemment à la création d'une telle zone tampon. L'armée syrienne et ses alliés pourraient même entrer directement en conflit avec la Turquie si celle-ci finissait par franchir le Rubicon qu'est al-Bab...

Source: Press TV

dimanche 16 octobre 2016

Assad: Il faut combattre le wahhabisme pour éliminer le terrorisme

Le président de Syrie Bachar el-Assad estime que la situation actuelle dans le monde rappelle la guerre froide dont la Syrie est un acteur.

Interrogé jeudi 13-10-2016 par le quotidien russe Komsomolskaïa pravda, il a préconisé l’élimination des terroristes comme seul moyen pour en finir avec le terrorisme, et de combattre le wahhabisme, « sa racine idéologique ».

La Syrie, l’acteur important

« En ce qui concerne la Troisième Guerre mondiale, ce terme est souvent utilisé, surtout après la récente escalade, par rapport à la situation en Syrie. Mais à l’heure actuelle, nous sommes en présence d’une situation qui ressemble à la guerre froide dans son stade de développement. Cet élément est apparu tout récemment, c’est pourquoi je pense que l’Occident, et surtout les États-Unis, n’ont pas arrêté la guerre froide même après l’effondrement de l’URSS », a déclaré le dirigeant syrien  .

Selon lui beaucoup de scènes politiques sont impliquées dans ce processus, et la Syrie en est l’une des plus importantes.

Conserver l’hégémonie américaine

« Nous observons l’escalade du conflit, mais l’objectif majeur consiste à conserver l’hégémonie américaine sur le monde, à empêcher quiconque d’être partenaire (des États-Unis, ndlr) dans l’arène politique ou internationale, que ce soit la Russie ou même leurs alliés en Occident. On sent dans l’air l’odeur d’une guerre que vous (l’interviewer) avez décrite comme la Troisième Guerre mondiale, mais ce n’est pas encore une confrontation militaire directe. Bien qu’il y ait une composante politique, terroriste et militaire », a dit Bachar el-Assad.

Le président a signalé que la Russie, l’Iran et le Hezbollah étaient des alliés qui se trouvaient en Syrie sur une base légale. « Ils luttent contre les terroristes, mais il y a d’autres pays dont l’ingérence vise à soutenir les terroristes. La question principale n’est pas le nombre d’acteurs, mais le terrorisme », a conclu Bachar el-Assad.

Combattre le wahhabisme

Pour régler le conflit syrien il a indiqué qu’il importait de définir qui soutenait les terroristes.

« Peu importe qui s’ingère actuellement dans les affaires syriennes. Le plus important est de savoir qui soutient les terroristes chaque jour et chaque heure. C’est là le problème majeur. Une fois ce problème résolu, la situation embrouillée que vous (le journaliste) avez présentée n’aurait plus d’importance. La question est plutôt de savoir quels pays soutiennent les terroristes que de savoir quels pays s’ingèrent dans les affaires du pays », a-t-il expliqué.

De même, d’après le président syrien, la seule façon de lutter contre le radicalisme islamiste takfiriste est de stopper le financement de l’idéologie wahhabite et de continuer le combat contre les organisations terroristes.
« La lutte efficace contre le radicalisme islamiste exige, en premier lieu, que l’on arrête de financer l’Arabie saoudite », a-t-il signalé.

« La chose la plus importante est d’enrayer le flux d’argent que le gouvernement saoudien, ses ONG et ses institutions investissent afin de promouvoir l’idéologie wahhabite à travers le monde. Vous ne pouvez pas dire: « Je vais combattre cette idéologie », et dans le même temps permettre à leurs cheiks et imams de promouvoir dans leurs médersas (terme arabe désignant une école, ndlr) cette sombre idéologie », a ajouté  le numéro un syrien.

Eliminer les terroristes

Selon le chef d’État syrien, la seule façon de lutter contre les «terroristes idéologiques » est de les éliminer.

« Il n’y pas d’autre moyen. Ils n’ont pas besoin de dialogue. D’ailleurs, nous n’avons pas le temps de dialoguer. Nous devons protéger nos citoyens, et donc nous sommes obligés d’éliminer les terroristes. Même si cela ne suffit pas. C’est comme dans un jeu vidéo, ils surgissent à nouveau. Si on tue un combattant, dix autres font leur apparition. Et ce processus n’a pas de fin », a-t-il ajouté.

L’ASL comme les autres

Pour lui, l’Armée syrienne libre (ASL) ne diffère en rien des organisations terroristes Daech et le Front al-Nosra.

« Quand leur mouvement a commencé à croître et qu’il est devenu impossible de cacher les crimes de décapitation, l’Occident a dû reconnaître l’existence d’al-Nosra. Mais en fait, c’est l’Armée syrienne libre. Et c’est Daesh. Ils ont les mêmes racines et se déplacent d’une zone vers une autre pour une variété de raisons », a-t-il conclu.

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dimanche 18 septembre 2016

La coalition internationale bombarde le régime syrien par erreur, incident diplomatique à l'ONU

La coalition internationale antidjihadistes menée par les Etats-Unis a admis samedi avoir bombardé ce qu'elle pensait être une position du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, tuant au moins 60 soldats syriens et provoquant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les Etats-Unis ont exprimé samedi leurs "regrets" à la Russie, a dit un responsable de l'administration Obama. Les Etats-Unis vont continuer d'observer la trêve en vigueur en Syrie tout en poursuivant leurs opérations militaires contre l'organisation Etat islamique et Al Qaïda, écrit ce responsable dans un courriel.

Une trêve mise à mal

Ce bombardement meurtrier est intervenu au cinquième jour d'une fragile trêve issue d'un accord entre les Etats-Unis et la Russie. Dans la foulée, Moscou a accusé samedi soir l'"opposition modérée" syrienne, soutenue par les Etats-Unis, d'avoir "fait échouer" ce cessez-le-feu.

Cette trêve avait déjà été mise à mal vendredi avec de violents combats et des civils tués dans des bombardements alors que l'aide humanitaire qui devait être livrée à des villes assiégées n'a pu être acheminée, Moscou et Washington se rejetant mutuellement la responsabilité des accrocs à ce cessez-le-feu.

Le ton s'est encore aigri samedi après le bombardement qui a tué des dizaines de soldats syriens, alliés de Moscou, dans l'est de la Syrie. "Des avions de la coalition américaine ont frappé l'une des positions de l'armée syrienne (...) près de l'aéroport de Deir Ezzor" vers 17H00 locales (14H00 GMT), a affirmé l'armée syrienne.

Au moins 80 soldats syriens sont morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation disposant d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre, Moscou évoquant 62 tués et une centaine de blessés.

Selon l'OSDH, une vingtaine de jihadistes de l'EI ont péri et des dizaines d'autres ont été blessés par des frappes russes dans la même zone.

Plus tard dans la soirée, la coalition a reconnu qu'elle avait bombardé ce qu'elle pensait être une position de l'EI avant de mettre fin à l'opération dès que Moscou l'a prévenue qu'il s'agissait peut-être de militaires syriens.

'Explications complètes et détaillées'

"Les forces de la coalition pensaient qu'elles frappaient une position de combat de l'EI qu'elles suivaient depuis un certain temps avant le bombardement", a expliqué un communiqué du commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom). "La coalition ne ciblerait jamais intentionnellement une unité militaire syrienne", a-t-il ajouté en précisant que la coalition allait se pencher "sur les circonstances de cette frappe".

A la demande de Moscou, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence samedi soir. "Nous exigeons de Washington des explications complètes et détaillées, et elles doivent être données devant le Conseil de sécurité de l'ONU", avait déclaré à Moscou la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Damas a exigé de son côté que "le Conseil de sécurité condamne l'agression américaine et force les Etats-Unis à ne pas recommencer et à respecter la souveraineté de la Syrie".

La Russie accusée de vouloir "monter un coup"

L'ambassadrice américaine Samatha Power a réitéré les regrets de Washington pour la frappe menée contre une position militaire syrienne mais a accusé la Russie de vouloir "monter un coup" en convoquant le Conseil de sécurité. Elle a également fait valoir "que le régime syrien frappait volontairement des cibles civiles avec une régularité effrayante" et que la Russie ne faisait rien pour l'en empêcher. "La réunion de ce soir est une diversion par rapport à ce qui se passe sur le terrain en Syrie", avait estimé Mme Power, indiquant que jamais la Russie n'avait demandé de convocation du conseil pour les violences perpétrées par le régime Assad contre les populations civiles.

En réaction a ces déclarations, l'ambassadeur russe auprès des Nations Unies a quitté la réunion d'urgence du Conseil de sécurité. "Je n'avais encore jamais vu un tel manque de tact de la part des Américains", a déclaré l'ambassadeur russe Vitaly Churkin en quittant la réunion. Selon le diplomate, son homologue américaine Samantha Power a indiqué "ne pas être intéressée" par ce qu'il avait à expliquer, car la réunion n'était qu'un "canular". Le représentant du Kremlin a dès lors quitté la réunion en colère.

Moscou accuse Washington

La Russie a ensuite accusé "l'opposition modérée" en Syrie d'avoir fait échouer la trêve en Syrie.

Le ministère russe de la Défense a également informé les Etats-Unis d'un "important groupement des militants armés dans le nord de la province de Hama (centre) et de leurs éventuelles tentatives de lancer une offensive". Moscou "a demandé à ses collègues américains de faire pression sur les dirigeants de l'opposition afin de les empêcher d'agir de manière imprudente", souligne le ministère. La Russie avait jugé plus tôt que Washington serait "responsable" en cas d'échec de la trêve.

De son côté, la Maison Blanche a fait état de la "profonde préoccupation" du président américain Barack Obama sur le fait que "le régime syrien continue de bloquer" l'acheminement de l'aide humanitaire. Les 250 000 habitants des quartiers rebelles d'Alep n'ont ainsi toujours pas reçu l'aide promise alors qu'ils manquent de tout depuis qu'ils sont assiégés par les forces du régime syrien.

L'ONU comptait faire entrer vendredi dans ces quartiers des camions chargés de vivres et de médicaments mais faute de garanties de sécurité suffisantes, les véhicules restent bloqués dans une zone tampon entre Turquie et Syrie.

Une zone majoritairement sous contrôle djihadiste

La province de Deir Ezzor est tenue par l'EI qui contrôle aussi la majorité de la capitale provinciale éponyme, à l'exception de l'aéroport militaire et de quartiers aux alentours aux mains du régime. L'agence de propagande de l'EI Amaq a affirmé que le groupe djihadiste avait pris le contrôle de la colline où a eu lieu la frappe aérienne.

Les zones contrôlées par les djihadistes, aussi bien du groupe EI que du Front Fateh al-Cham (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda), sont exclues du cessez-le-feu. Mais dans certaines zones, les rebelles sont alliés au Front Fateh al-Cham et Moscou reproche aux Etats-Unis de ne pas faire assez pression pour que les insurgés se désolidarisent des djihadistes.

SOURCE