dimanche 25 décembre 2016

Noël à Bethléem en images

Quelques images de Noël de la ville natale de Jésus, Bethléem, en Palestine.

La dictature intellectuelle en Occident

Pour Antoine Charpentier, analyste des questions internationales, les médias au service d’un impérialisme outrancier soumettent les opinions publiques occidentales à une dictature intellectuelle.

Depuis six ans, les médias de masse au service d’un impérialisme outrancier soumettent les opinions publiques occidentales à une propagande médiatique prenant la forme d’une dictature intellectuelle.

L’Histoire regorge d’exemples de personnes qui, malgré la dictature physique, tentaient de défendre avec acharnement leur liberté de penser. De nos jours, les masses, notamment occidentales, sont soumises physiquement et intellectuellement au nom de la liberté, des droits de l’homme et de la démocratie.

Actuellement le corps, l’âme et l’esprit occidentaux sont piégés par des dirigeants ne voyant dans leurs peuples que les serviteurs de leurs intérêts les plus particuliers.

Croyez-vous que la propagande menée aujourd’hui par une partie des médias occidentaux contre la Russie et la Syrie ainsi que la guerre menée dans ce pays servent les peuples occidentaux, mobilisés psychologiquement et émotionnellement par une terreur répandue par tous les moyens de communications ? Quels sont les intérêts des peuples occidentaux dans tout cela ?

La propagande que subissent actuellement les opinions publiques occidentales est équivalente à celle qui a précédé l’attaque de l’Irak en 2003. Le scénario est toujours le même. Lorsque les impérialistes ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs, ils enclenchent une énorme campagne médiatique afin de justifier la démolition d’un pays, sans manquer par la suite de s’excuser de s’être trompés, comme ce fut le cas en Irak, qui depuis n’arrive plus à se reconstruire.

Le scénario de la campagne médiatique mensongère et outrancière de 2003 en Irak se reproduit aujourd’hui en Syrie. Il convient de préciser que dans Alep, il n’y a pas que les quartiers est où se trouvent 250 000 personnes, dont environ quatre mille terroristes. Les civils de l'est d'Alep font tout leur possible pour rejoindre les quartiers ouest d’Alep et nul mouvement de civils n’a été détecté dans le sens inverse. La question doit être posée : pourquoi les civils s’efforcent-ils de sortir de la zone des rebelles modérés pour aller dans les zones d’un président, d’un système politique défini depuis six ans par la propagande médiatique comme une dictature sanguinaire ? Vraiment ces Syriens ont des excès de masochisme incompréhensible.

C’est cette image d’un président qui a été élu démocratiquement par suffrage universel que véhiculent les médias de masse occidentauxdepuis six ans. Cependant, la Syrie n’est pas uniquement un homme, mais aussi des institutions, une armée, un peuple, un modèle de vivre ensemble, une forme de laïcité et d’autonomie. 

La propagande occidentale oublie volontairement d’informer que les snipers des rebelles modérés tirent sans scrupules sur les civils qui tentent de sortir de l'est d'Alep, alors que l’armée syrienne avance vers eux. La propagande mensongère peut-elle nous éclairer sur qui prend réellement les civils comme boucliers humains ? 

Toutefois, la propagande médiatique ignore volontairement le sort de presque un million et demi de Syriens à l'ouest d'Alep, qui subissent quotidiennement les bombardements des soi-disant rebelles modérés. Ces bombardements causent tous les jours la mort de femmes et d'enfants que les adeptes et les manipulateurs du concept des droits de l’homme refusent de voir et de mentionner. Uniquement car cela ne sert pas leurs intérêts stratégiques. Ceci est un bon exemple qui révèle comment la propagande médiatique assassine les Syriens soit en les ignorant de manière volontaire et en les abandonnant à la merci des terroristes, soit en exploitant leurs morts pour émouvoir les opinions publiques et justifier une guerre qui ne sert qu’à remplir les poches de certains.  

Les peuples occidentaux n’ont que les retombées négatives dues aux guerres que leurs dirigeants mènent dans le monde. Quant au concept des droits de l’homme, il est devenu, dans la pensée impérialiste, une manipulation politique au service de la pensée unique et de la soumission d’autrui. Les illusionnistes des droits de l’homme ne s’émeuvent pas face aux morts de l'ouest d'Alep, tués par les terroristes. Pour eux, les habitants de l'ouest d'Alep sont moins humains que les autres, puisqu’ils vivent dans les régions de l’État syrien. Voilà comment les amoureux de la démocratie trient les gens.

Enfin, que penserait l’Occident si les rebelles modérés l’attaquaient de la même façon que la Syrie ? Dans ce cas, ils deviendraient subitement des terroristes et les opinions publiques, telles des girouettes, changeraient leur mode de réflexion. Quelle aberration ! Ils se disent tous manipulés par les médias, mais ils les croient lorsque l’émotionnel est mobilisé. L’Occident se sert de ces mercenaires pour dominer le monde extérieur à ses frontières tandis qu’avec la propagande médiatique mensongère, il s’emploie à dominer celles et ceux qui sont à l’intérieur de ses frontières.

Toutefois, une partie de l’establishment occidental a prouvé en Syrie qu’elle ne supporte pas le langage de la démocratie et de la liberté qu’elle ne cesse de prêcher, ni les solutions politiques. Certains dirigeants occidentaux ne connaissent que l’expression de la guerre. Mais actuellement ce sont les derniers mots que l’impérialisme est en train de prononcer dans ce jargon. 

Source

Fausses nouvelles par omission — bientôt interdit de les dénoncer ?

Des gradés israéliens prétendent que le Hezbollah utilise des transporteurs de troupes blindés en Syrie, une affirmation correcte des transporteurs de troupes qu’il a reçus des Forces armées libanaises (FAL), un mensonge. Les transporteurs en question sont de très très vieux véhicules à chenilles et les FAL ont reçu une seule fois des véhicules un peu plus perfectionnés des États-Unis. Israël fait ce genre de déclaration régulièrement.

Mais comme cela a été dit les fois précédentes, le Hezbollah a pris ces APC à l’Armée Libanaise du Sud (ALS) qui était une force de procuration israélienne pendant l’occupation israélienne du Liban. Lorsque, en 2000, le Hezbollah a finalement expulsé Israël du Liban, l’ALS s’est dissoute et toutes les armes qu’Israël lui avait livrées ont été ajoutées aux stocks du Hezbollah. Il les a utilisées depuis pour combattre Israël et les différents états du Golfe, les Djihadistes par procuration au Liban et en Syrie.

Mais vous n’apprendrez pas cela du principal organe de presse israélien aux États-Unis, le New York Times. Son article ne mentionne pas la source originale des APC:

TEL AVIV – Un haut responsable militaire israélien a déclaré mercredi que les militants du Hezbollah qui combattent en Syrie utilisent des véhicules de transport blindés américains qui ont été initialement fournis à l’armée libanaise.

Si des A.P.C. passaient de l’armée libanaise, assistée par les Etats-Unis, au Hezbollah, cela pourrait indiquer une fuite plus large d’armes à des groupes hostiles, et une coopération entre les forces armées libanaises et le Hezbollah.

L’officier israélien, qui a parlé sous conditions d’anonymat comme les lois militaires l’exigent, a montré une photo d’un certain nombre de véhicules militaires, y compris ce qu’il a dit être des A.P.C. fournis par les Américains, lors d’un briefing à des journalistes, au quartier général militaire de Tel Aviv. Il a dit qu’Israël avait transmis cette information à des responsables américains, il y a quelques semaines.

L’officier n’a pas précisé combien d’APC seraient tombés aux mains du Hezbollah ni quand ni comment cela se serait produit, mais il a estimé qu’ils auraient pu faire « partie d’un accord » entre l’armée libanaise et le Hezbollah.


Il s’agit manifestement d’une campagne de diffamation israélienne contre les FAL et le très modeste soutien matériel qu’elles reçoivent des États-Unis sous formes d’armes obsolètes. C’est de la calomnie. La semaine dernière, Israël a reçu deux avions de chasse F-35 des États-Unis et des dizaines d’autres vont lui être livrés aux frais des contribuables américains. Pendant ce temps, un vieux poudreur de cultures Cessna avec un minimum d’équipement militaire a été livré aux Forces armées libanaises mal équipées. Ce n’est en aucune façon une menace pour Israël.

Les États-Unis ont un peu contesté les assertions israéliennes:

John Kirby, le porte-parole du Département d’Etat, a déclaré mercredi: « Lorsque cette allégation a été faite en novembre dernier, le ministère de la Défense a procédé à une analyse structurelle des transporteurs de troupes blindés en question et a conclu que ces véhicules ne provenaient pas des Forces armées libanaises. Notre évaluation n’a pas changé. »


Ces mots sont cités dans le NYT, mais il n’est pas mentionné qu’Israël est la véritable source des APC. Maintenant, comparez ça avec ce paragraphe d’un rapport de l’AFP publié à peu près au même moment:

[L]e mois dernier, des officiels ont indiqué que le Hezbollah aurait capturé des véhicules blindés de l’ex armée sud-libanaise, une milice chrétienne soutenue par Israël qui s’est dissoute en 2000.


Un rapport ultérieur reprend ce point:

Les responsables américains ont déclaré en privé à Defense News que les APC déployés par le Hezbollah en Syrie étaient très vieux et pouvaient très bien provenir des stocks de guerre israéliens via leur ancien allié au Liban, l’armée libanaise du Sud. Lorsqu’Israël a soudainement retiré ses forces de sa zone de sécurité dans le sud du Liban en 2000, le Hezbollah a saisi tout un éventail de véhicules et d’armes laissés par Israël et ses forces par procuration de l’ALS.


Israël accuse les FAL de soi-disant transférer des armes alors que ces armes proviennent d’un stock, appartenant à sa force de procuration, qui est resté sur place après l’échec de son occupation du Liban. C’est de la chutzpah* caractérisée ou plutôt de la calomnie et de la diffamation venimeuse.

Mais le soi-disant journal de référence dont la devise est « toutes les nouvelles qu’il est nécessaire de publier » ne trouve pas nécessaire de rétablir la vérité en disant pour que les responsables israéliens font des allégations clairement fausses. Les « nouvelles » qu’il publie sont consciemment fausses par omission. Il ne s’agit pas de nouvelles« fabriquées de toutes pièces »  – aucun des faits imprimés n’est tout à fait faux, mais ça n’en est pas moins une fausse nouvelle qui désinforme les lecteurs en laissant de côté les faits pertinents.

On parle beaucoup en ce moment de « fausses nouvelles ». La plupart de ce que les organes de presse à la solde du gouvernement des États-Unis affirment sur ses différents « ennemis » en sont. Presque tous articles du NYT sur la guerre en Syrie n’ont peut-être pas été et ne sont pas entièrement fabriqués, mais ils demeurent des fausses nouvelles. Cependant maintenant il y a davantage de sources d’information alternatives accessibles aux gens qui veulent s’informer.

Les tentatives actuelles pour diffamer ces sources alternatives en les accusant de conspirationnisme ou de relayer la propagande russes sont les derniers soubresauts d’un combat pour arrêter le flot de la réalité qui va bientôt emporter le NYT, d’autres organes d’informations similaires, et les « officiels chevronnés »  qu’ils servent. Je pense que la violence de ce combat va s’intensifier pendant un an ou deux. Trop d’argent et trop d’egos sont menacés.

La question qui se pose maintenant est celle de la capacité de ces sources alternatives, espérons-le plus honnêtes et plus réalistes, à se protéger contre les attaques qui ne manqueront pas. Les grandes multinationales d’Internet (qui sont toutes aussi employées par le département de la Défense) commencent à supprimer des blogs et des sources alternatives d’information qu’elles accusent de publier des « nouvelles fausses ». Il va y avoir des (cyber-) attaques directes. Que peut-on faire pour contrer toutes ces attaques ?

Source: Moon of Alabama, traduit par: Arrêt sur Info

dimanche 18 décembre 2016

La du 3 janvier 1973 : des mensonges pour dissimuler l’arnaque du siècle…

« On donne des facilités pour travailler à ceux qui ne travaillent point, et des difficultés pour travailler à ceux qui travaillent. »

La loi du 3 janvier 1973 — arnaque du siècle — consiste à supprimer les facilités de trésorerie accordées à l’État par la Banque de France, contraignant ledit État à emprunter sur le marché financier.

Chacun sait que, pour se plier aux absurdes critères comptables imposés par Bruxelles (notamment le déficit budgétaire maximum de 3 % du PIB), les gouvernements successifs ont recouru massivement à l’emprunt sur les marchés financiers internationaux. En effet, sans ces concours financiers, les politiciens seraient dans l’incapacité de répondre à leurs promesses populistes pour l’élection à venir.

Or, la dette atteint désormais 2.200 milliards d’euros (6 fois le budget !) : un boulet mortel, qui augmente sans cesse. Quant aux intérêts versés chaque année, ils atteignent 45 milliards, soit les deux tiers de l’impôt sur le revenu… Le tonneau des Danaïdes. La question est, dès lors, de savoir si la loi de 1973 est condamnable. Et pourquoi. Or, les arguments avancés contre ceux qui critiquent la loi manquent souvent de sérieux.

1) On souligne d’abord que la critique de la loi de 1973 serait commune aux extrêmes (droite et gauche) et, donc, qu’elle serait irrecevable. Passons sur la légèreté de l’argument…

2) On pointe ensuite le fait que les contempteurs de la loi de 1973 seraient sournoisement racistes en raison du nom sous lequel ils dénoncent ce texte : loi Pompidou-Giscard-Rothschild. On imagine bien que, dans l’esprit de ces Torquemada, ce n’est pas le racisme anti-Auvergnat qui serait en cause.

Et qu’il serait, dès lors, à jamais impossible de dénoncer le lobby de la banque d’affaires concernée.

3) Enfin, et surtout, une critique pseudo-juridique : la loi de 1973 aurait été abrogée en 1993. La loi de 1973 fut présentée en son temps, par Giscard lui-même, comme un moyen de lutte contre l’inflation (?). Mais son but est ailleurs : son article 3 interdisait bien à la Banque de France « d’accorder des découverts ou crédits à l’État ». Or, cette règle existe encore et a été simplement transposée, par divers textes, dont le dernier est une ordonnance du 14 décembre 2010, dans l’article L. 141-3 du Code monétaire et financier : « Il est interdit à la Banque de France d’autoriser des découverts ou d’accorder tout autre type de crédit au Trésor public ou à tout autre organisme ou entreprise publics. L’acquisition directe par la Banque de France de titres de leur dette est également interdite. »

Au demeurant, cet interdit n’a même plus besoin de texte national car le traité de Lisbonne (cher à M. Fillon), qui nous opprime, dit la même chose : article 123 TFUE : « 1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées “banques centrales nationales”, d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales […] des États membres… »

Conclusion : après les banqueroutes de l’État de 1788 et 1797, la France n’a eu de cesse d’assainir les finances publiques et de se libérer de l’influence des banques privées : loi du 24 germinal an XI, loi du 17 mai 1834, décret du 17 juin 1938…

Au XVIIIe siècle déjà, Montesquieu (L’Esprit des lois, chap. « Des dettes publiques ») estimait que la dette publique a le gros défaut « d’ôter les revenus véritables de l’État à ceux qui ont de l’activité et de l’industrie, pour le transporter aux gens oisifs… on donne des facilités pour travailler à ceux qui ne travaillent point, et des difficultés pour travailler à ceux qui travaillent. » Rien de nouveau sous le smog parisien. Et Hume — philosophe et économiste écossais — voyait, dans l’endettement auprès des banques, une cause de désintégration du corps social, « car la dette profite d’abord aux prêteurs : une trop grande partie de la richesse produite est appropriée par ceux-ci, classe d’individus oisifs, détachés de l’État et de la nation ».


Source: Boulevard Voltaire

« Des terroristes crucifiaient les gens ». Libérés, les habitants d’Alep témoignent

L'« opposition modérée», c’est ce terme qu’on a pris l’habitude de lire dans les médias mainstream couvrant la situation à Alep-Est occupée par des groupes armés. Mais le terme «modération» peut-il s’appliquer aux gens qui ont commis les atrocités dont témoignent les interlocuteurs de Sputnik?

Malgré le malheur que leur a apporté le terrorisme, les habitants d’Alep n’ont jamais perdu l’espoir qu’un jour un point final soit mis aux horreurs qu’ils vivaient au quotidien. Dans un entretien à Sputnik, les habitants d’Alep dressent le tableau de leur vie sous le joug des extrémistes. « Par le passé, nous menions une vie sûre et libre, et puis les terroristes sont arrivés. Ils faisaient irruption dans nos maisons et exigeaient que nos hommes coopèrent avec eux. Ils torturaient et tuaient ceux qui refusaient. Les exécutions étaient publiques, sur la place centrale de notre quartier. On était pris par la terreur », relate Bouchra as-Said Taha.

Cette jeune femme de 35 ans vit dans le quartier d’As-Soukari, qui est tombé entre les mains des terroristes dès le début de l’occupation. Sa maison a été détruite, les meubles brûlés et elle jetée à la rue.

Après toutes ces horreurs, cette femme considère que la libération de la ville a offert aux habitants une chance de retrouver une vie normale et surtout foi en l’avenir. Elle dit l’avoir espéré pendant cinq ans, le temps qu’a duré l’occupation. Alep libérée: «C’est une nouvelle vie qui commence pour nous» « Les terroristes ont privé nos enfants de leur droit à l’instruction », raconte à Sputnik Mariam Abdul Gani, mère de trois enfants et âgée aujourd’hui de 37 ans. Selon elle, les obus qui tombaient du ciel rappelaient une pluie, une pluie de feu qui emportait la vie des enfants innocents. Face à cette menace, les parents ne laissaient pas leurs enfants sortir de la maison. 5 ans d’enfance perdus.

« Ils ont détruit notre maison qui est devenue inhabitable. Pas d’eau, ni d’électricité, ni d’ailleurs de téléphones pour pouvoir contacter les proches. Et les prix ? Ils ont pris le monopole du pain et nous en vendaient à des prix exorbitants », se souvient-elle.

Les atrocités étaient monnaie courante. « Les terroristes ont introduit des châtiments pour les hommes soupçonnés de lien avec les troupes gouvernementales ou opposés à leurs actions. Il était impossible de les dissuader, ils tuaient, crucifiaient des personnes, trainaient dans les rues de la ville des gens dénudés », raconte la femme.

« La veille de sa mort, on est sorti faire une promenade. Il a voulu manger un chawarma. Pendant qu’il mangeait, et je me suis mis à le prendre en photo. À un moment donné il a regardé le ciel. Je lui ai demandé de regarder dans l’objectif de la caméra, mais il m’a répondu : « Je parle avec la Lune, je vais la rencontrer demain » », se souvient l’homme.

« Le lendemain, il est allé à l’école. Il est sorti de la voiture, a jeté un regard sur moi en me montrant qu’il m’aime et… quelques secondes plus tard un sniper terroriste l’a abattu », dit Abd al-Munim.

Ce père essaye de surmonter son malheur et dit vouloir raconter au monde ce qu’ont fait les terroristes.

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l'Arabie Saoudite prend la défense du Qatar

Un attentat a été perpétré, le dimanche 11 décembre 2016, dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul du Caire, tuant 23 personnes et en en blessant gravement une cinquantaine.

 

L’Égypte a décrété 3 jours de deuil national.

Sous la présidence du Frère Mohamed Morsi, les Frères musulmans avaient librement saccagé de nombreuses églises et évêchés coptes et s’étaient livrés à divers lynchages. Mais depuis son renversement, le président Abdel Fattah al-Sissi s’est engagé à défendre les chrétiens comme tous les Égyptiens.

Selon le ministre de l’Intérieur, cet attentat aurait été perpétré par des membres de la Confrérie et mis au point par eux au Qatar. Daech a immédiatement répliqué en le revendiquant.

Les principaux leaders de Daech sont membres des Frères musulmans. Tandis que les dirigeants de la Confrérie résident principalement en Turquie, au Qatar et au Royaume-Uni.

Le 15 décembre, le Conseil de coopération du Golfe (organisme dominé par l’Arabie saoudite) a déploré les accusations visant l’un de ses membres (le Qatar).

En 2014, le président al-Sissi avait transmis à l’Arabie saoudite des documents trouvés dans les archives de son prédécesseur et attestant que le Qatar préparait un coup d’État contre la famille des Saoud avec l’aide d’une faction de la Confrérie. Riyad avait alors soutenu financièrement l’Égypte et menacé d’envahir le Qatar.

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samedi 17 décembre 2016

Officiers capturés à Alep

ON COMPREND MIEUX LES PLEURNICHAGES OCCIDENTAUX !

Quand Alep a été libérée des djihadistes, la merdiacratie occidentale a aussitôt poussé des cris de vierge effarouchée, réclamant à corps et à cris un cessez le feu immédiat pour porter une assistance humanitaire à la population…

« A la population » ? rien n’est moins sûr car l’armée syrienne vient de débusquer dans une cave de la ville où ils s’étaient planqués tels des rats, une brochette d’officiers des émirats arabes, d’Israël… et de l’OTAN (étasunien, turc et vraisemblablement français (déclaré « marocain » ) ! :

PREMIÈRE LISTE DES OFFICIERS CAPTURÉS À ALEP

« Suite à mon précédent post voici les officiers qui ON été attrapé par l Armee syrienne, ont comprends mieux leur volonté de cessez le feu demande par les entités occidentales….. 
1ère liste des officiers occidentaux prisonniers de l’armée syrienne (via Gérard Luçon) : 
voici une 1ère liste … Moataz Augusto Lacan oglu – turc 
David Scott weiner – américain 
David Shlomo Aram – israélien 
Mohamed Cheikh de l’islam al tamimi. – national 
Mohamed Ahmed – saoudien 
Abdel Moneim Fahd Al Ḩryj – Saoudien 
Salem Al Islam zahran – saoudien 
Ahmad Ibn Nawfal Aldridge-Saoudien 
Mohamed Hassan Al-Sebaiei – Saoudien 
Hamid Fahd Dosari – Saoudien 
Amjad Kassem Tirawi – jordanien 
Kassem Saad Al Shammari – Saoudien 
Ayman Kassem Thâalbi – Saoudien 
Mohamed Shafeiei El Idrissi – Marocain »

Bref du très lourd qui va certainement faire du bruit ces prochains jours !

L’info est sérieuse et vérifiée par plusieurs sources autorisées comme Said Hilal Alcharifi journaliste qui est sur place.

La presse occidentale aura du mal à étouffer l’affaire et il y a des ambassadeurs et des ministres des affaires étrangères qui vont sérieusement transpirer dans les prochaines heures.

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dimanche 11 décembre 2016

Une enquête de la BBC révèle que des migrants syriens mineurs travaillent dans les ateliers de grandes marques européennes en Turquie.

Une enquête de la BBC révèle que des migrants syriens mineurs travaillent dans les ateliers de grandes marques européennes en Turquie.

Au bout de la route, des conditions de travail déplorables et un salaire de misère. Selon une enquête diffusée lundi par la BBC, de nombreux réfugiés syriens, dont des mineurs, travaillent dans les ateliers textiles de sous-traitants de grandes marques occidentales en Turquie. 

Parmi les enseignes épinglées par le reportage : Zara, Asos, Mango ou encore Marks and Spencer.

"Emplois" toxiques 

12 heures de travail chaque jour pour un euro. Les images prises en caméra cachée par le journaliste Darragh MacIntyre font froid dans le dos. 

Chez Marks and Spencer, il affirme avoir repéré plusieurs jeunes Syriens - dont un âgé de seulement 15 ans - dans les ateliers de repassage des vêtements, une des dernières étapes avant leur livraison vers le Royaume-Uni. Idem sur un site de la marque Asos : la direction a finalement admis avoir dénombré 14 réfugiés Syriens dont trois âgés de moins de 16 ans.

"Je n'étais pas préparé à cette réalité, ou du moins à son ampleur. J'ai trouvé un sous-sol d'atelier presque entièrement rempli d'enfants qui ne devaient pas avoir plus de sept ou huit ans", explique Darragh MacIntyre.

Chez Mango et Zara, les conditions de travail sont encore plus dantesques : les réfugiés sont utilisés pour la décoloration des jeans, au moyen de produits chimiques extrêmement toxiques. Les "ouvriers", dont la plupart ne disposent pas de permis de travail, ne portent même pas de masques de protection.

Cynisme des multinationales

Alertées par la BBC, les enseignes visées par l'enquête affirment découvrir ces situations dramatiques. Marks and Spencer et Asos ont promis dans la foulée que les travailleurs syriens seraient régularisés et que la scolarité des mineurs seraient en partie financée. Le cynisme est sans limite : la marque Mango a expliqué que l'usine impliquée était gérée par un sous-traitant dont elle n'avait pas connaissance et que l'enquête interne n'avait pas permis d'établir la présence de Syriens sur ce site.

"Quand les contrôleurs arrivent, les responsables cachent les enfants. Une fois qu'ils sont partis, ils repartent travailler. C'est aussi simple que ça", ironise le reporter de la BBC, cité par "L'Express".

Comme le rappelle "Le Monde", Marks and Spencer, Asos, Mango et Zara n'ignorent pourtant rien du problème que représente le travail des enfants et des réfugiés dans leurs ateliers enTurquie. Début 2016, l'ONG "Business and Human rights resource centre" avait adressé un questionnaire à 28 grandes multinationales pour les alerter sur la question mais aucune des quatre enseignes visées par l'enquête de la BBC n'avaient pris la peine de donner suite. A l'époque, seules dix d'entre elles avaient accepté de répondre et quatre avaient admis - dont H&M et la chaîne britannique Primark - la présence de réfugiés dans les usines de certains de leurs sous-traitants. 

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jeudi 8 décembre 2016

Les médicaments du nord testés dans le sud !

Économies, gain de temps... Les fabricants de médicaments délocalisent toujours plus leurs tests vers des pays pauvres. Certaines pratiques sont problématiques, estime l’organisation Public Eye. En Égypte, les deux géants suisses Roche et Novartis représentent à eux deux près de la moitié des essais qui s’y déroulent.

 

Impossible d’envisager la commercialisation d’un médicament sans l’avoir testé chez l’homme au préalable. Historiquement réalisés dans les pays occidentaux, les essais cliniques sont toutefois de plus en plus délocalisés dans des pays aux revenus plus modestes tels que l’Égypte, l’Inde ou l’Ukraine.

Observé depuis plusieurs années, le phénomène a récemment fait l’objet d’une conférence organisée à Genève par l’organisation Public Eye (ex-Déclaration de Berne), afin de faire la lumière sur cette pratique et notamment sur les questions éthiques qu’elle soulève.

Mener des essais cliniques à l’étranger ? Les pharmas ont commencé à y songer au début des années 2000, notamment dans l’espoir de se positionner dans de nouveaux marchés en pleine croissance. Novartis, Roche, Sanofi, Merck… les plus grands industriels ont ouvert des bureaux dans les pays du Sud afin d’y lancer de grandes études précédant une éventuelle commercialisation de leurs futurs produits. En 2000, à peine 10% des essais de médicaments étaient réalisés dans les pays du Sud, contre environ 40% aujourd’hui, estime Public Eye.

 

Participer à un essai, un moyen de survivre

Pour ces laboratoires ou pour leurs sous-traitants, les avantages sont nombreux. Ils s’implantent à moindre coût dans des pays très peuplés qui leur assurent un accès à une immense réserve de malades potentiels, le tout dans un cadre réglementaire moins contraignant – lorsqu’il existe. Ce ne sont pas les plus pauvres qui sont visés, mais plutôt des pays dont le niveau de vie s’améliore. La raison : « Ils se dotent d’hôpitaux et d’universités qui intéressent les industriels, sans oublier que les gens qui y vivent contractent peu à peu des maladies chroniques que nous connaissons bien ici : diabète, maladies cardiovasculaires, etc. qui requièrent des traitements longs, onéreux, et donc très lucratifs pour ces entreprises », détaille Patrick Durisch, qui a mené une étude approfondie sur le sujet pour Public Eye.

Un tel changement de pratique pose des questions éthiques. Venu à Genève, Ayman Sabae, spécialiste en santé publique et membre de l’ONG Egyptian Initiative for Personal Rights, s’est alarmé de la situation de son pays. « L’Égypte constitue un terreau fertile pour les essais cliniques. Il y a beaucoup d’universités et d’hôpitaux, une population nombreuse, les coûts en ressources humaines sont dérisoires et la législation très souple. » Mais avec 73% des soins payés directement de la poche des patients, bien peu d’Égyptiens peuvent se payer des traitements coûteux lorsqu’ils sont gravement malades. « 54% des Égyptiens disent avoir une assurance maladie, mais elles sont tellement inutiles que seuls 8% parmi eux s’en servent réellement », regrette Ayman Sabae. Si bien qu’une grande partie de la population voit les essais cliniques comme un moyen, parfois le seul, de se faire soigner.
Ce phénomène se vérifie d’ailleurs dans le type d’études réalisées en Égypte, où plus de 70% sont des essais dits de phase III : des tests coûteux qui s’adressent à de larges panels de patients malades. En filigrane de cette statistique apparaît le marché implicitement conclu entre les deux parties. D’un côté l’Égypte, qui accueille à bras ouverts les labos étrangers et permet ainsi à sa population malade d’espérer un traitement normalement hors de portée. De l’autre les industriels profitent du manquement de procédures de validation éthique des protocoles expérimentaux pour gagner un temps précieux. « À partir de la découverte de la molécule et du dépôt de brevet, c’est une course contre la montre qui s’engage, explique Patrick Durisch. Un brevet est valable durant vingt ans. Plus ils peuvent commercialiser leur produit tôt, plus les labos en tireront du profit avant que la concurrence ne sorte des génériques. »

 
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L'aéroport de Damas bombardé par Israël ?

Selon des sources d’information, le régime israélien a frappé l’aéroport militaire de Mazzeh dans la province syrienne de Damas.

 

Le site d’information Elnashra, citant les sources syriennes, affirme que les frappes ont atteint la piste et le quartier général de l’aéroport militaire de Damas.

Selon cette source, les raids israéliens ont provoqué des incendies dans l’aéroport sans faire de victime. Les avions de combat israéliens ont frappé le quartier général de la 4e division de l’armée syrienne, déployée dans cette base aérienne. Sana est revenu sur les détails de ce raid, effectué à 3 heures du matin et à l’aide de plusieurs missiles sol-sol. Ces missiles ont été tirés depuis les territoires occupés à l’ouest des hauteurs de Tell Abou Nada, non loin de l’aéroport de Mazzeh, situé à l’ouest de Damas. Sana assuré que « ces tentatives désespérées de l’ennemi israélien visent à rehausser le moral des groupes terroristes ».

Il s’agit de la seconde fois en 10 jours que le régime israélien, en soutien flagrant aux terroristes takfiristes, bombarde la banlieue de Damas. Le raid d’il y a quelques jours n’avait causé ni victimes ni dégâts. Au Golan occupé, le régime israélien a procédé depuis le début de la guerre en Syrie à de multiples frappes contre les positions de l’armée syrienne, en soutien aux terroristes du Front al-Nosra.

L’avancée fulgurante de l’armée syrienne dans la partie est d’Alep et la perspective de la libération imminente de cette ville ont provoqué une réelle panique au sein de l’état-major de l’armée israélienne.

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Un jeune Palestinien abattu à Naplouse

Les militaires du régime israélien ont abattu un jeune palestinien à Naplouse en Cisjordanie. Ils le soupçonnaient de vouloir mener un attentat.

29 ans après la première intifada palestinienne (commencée en 1987), la troisième intifada entre dans sa deuxième année, ce qui n'empêche toujours pas Israël de poursuivre ses politiques de répression et sa colonisation à l'encontre du peuple palestinien.

La première intifada de 1987(ou la guerre des pierres) a débuté depuis le camp de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, après qu'un camion israélien a écrasé une voiture qui transportait quatre Palestiniens.

Le premier soulèvement populaire des Palestiniens a atteint son paroxysme en février 1988 lorsqu'un photographe israélien a publié des images montrant des soldats israéliens molester des Palestiniens. Elle a pris fin en 1993 après la signature des accords dits d'Oslo. De 1987 à 1988, 1.162 Palestiniens dont 241 enfants ont été tués, 90.000 autres blessés, 60.000 arrêtés, 1228 maisons détruites, 140.000 arbres déracinés en Cisjordanie, à Qods, à Gaza ainsi que dans les territoires occupés de 1948. 

Source: Press TV

mardi 6 décembre 2016

Où va Erdogan ?

Alors qu ’on le croyait calmé, entre autres par Poutine et les revers qu’il a essuyé cette année, l’insensé Erdogan, tel le chien qui retourne à son vomi, est retourné à sa folie (Proverbes, 26:11).

 

Après avoir envoyé cet été, suite à la tentative de putsch, des mots (creux) d’amitiés au président syrien Bachar el-Assad, le voilà qui déclare, alors que l’armée turque manœuvre sur le territoire syrien, le 29 novembre 2016 : « Nous sommes entrés en Syrie pour en finir avec le règne du tyran Assad » [1].

Au-delà de la dimension pathologique du comportement erratique et irrationnel d’Erdogan, qui réclamerait une analyse psychanalytique, nous allons essayer de comprendre ici la cohérence – difficile à percevoir – entre les objectifs et la stratégie du président turc, au regard de l’histoire idéologico-politique de la Turquie moderne. La politique expansionniste : un projet néo-ottoman ou kémaliste ?

Erdogan n’est pas un accident de l’histoire turque – si tant est qu’il existe des accidents dans l’Histoire –, mais il est, par ses aspirations et sa vision de la Turquie le résultat de l’histoire moderne de son pays.

S’il fantasme effectivement sur un élargissement des frontières turques se rapprochant de celles de l’empire de jadis, du moins au Proche-Orient, Erdogan n’en est pas moins un héritier du kémalisme.

Mais pour le comprendre, un rappel historique s’impose… Comme je l’ai déjà écrit, l’acte fondateur de la Turquie moderne est la révolution maçonnique des Jeunes Turcs ; une révolution de rupture totale qui a fondé un Etat jacobin centralisé, ethnocentrique, laïque et athéiste, alors que l’Empire ottoman était, notamment à partir du XIXe siècle, décentralisé (ce qui a précipitée sa chute), multi-ethnique et appuyé sur la religion.

Pour ceux qui imaginent aussi que les Kémalistes n’auraient pas de liens avec les Jeunes-Turcs, voici le témoignage d’Ömer Kâzim, un observateur turc avisé qui a assisté à la révolution Jeunes-Turcs et à leur retour au pouvoir sous l’étiquette de « Kémalistes ». Ainsi, il écrivait en 1921 :

« Au fond, les kémalistes et les Jeunes-Turcs sont bien d’une seule et même essence : la plupart des hommes d’Angora sont des anciens membres du Comité « Union et Progrès » (l’organisation politique de type maçonnique fondée par les Jeunes-Turcs en 1889) et ce sont bien eux, qui, pendant la guerre mondiale, ont déployé une activité néfaste. Les cadres de tous les services publics d’Angora, surtout ceux de l’armée, sont recrutés parmi les Jeunes-Turcs. Les membres du Gouvernement sont, pour la plupart, des Jeunes-Turcs : le président du parti de la Défense nationale, fondé récemment par Kemal lui-même, est Serif Bey, l’homme de confiance de Talaat, et le bourreau de milliers d’Arméniens. Il est actuellement, et pour ainsi dire, le pivot du gouvernement d’Angora. La plupart des membres de l’Assemblée d’Angora sont des personnalités qui se sont plus ou moins distinguées depuis 1908. Tous ceux des Jeunes-Turcs qui, reconnus coupables, ont été expédiés et retenus à Malte, se trouvent aujourd’hui à Angora. Ils travaillent en première ligne. C’est ainsi que l’ex-ministre des Finances, Djavid Bey devint la main droite de Bekir Sami à la Conférence de Londres. Il s’en est fallu de peu pour qu’il retrouve son poste d’autrefois du Gouvernement actuel. Younous Nadi Bey, qui fit aussi partie de la mission Bekir Sami, à Londres, est aussi un des coryphées de l’Unionisme ; ancien rédacteur de Malumat (Information), et député de Smyrne, il dirige actuellement le Yeni Gün (Nouveau Jour), le principal organe kémaliste. Le célèbre « Père » du néoturquisme, le Dr Zia Nour, est le conseiller particulier de Youssouf Kemal, ministre des Affaires étrangères. Il se trouve en mouvement perpétuel, car c’est lui qui est chargé de la transmission des lettres confidentielles fréquemment échangées entre Moscou et Angora. Ahmet Nessimi Bey, ministre des Affaires étrangères sous le ministère Talaat, se trouve, aussi, parmi les éligibles d’Angora. Sami Bey, après avoir figuré à Malte, parmi les coupables de la guerre, dirige maintenant les services des postes et télégraphes de l’Etat d’Angora. Hadji Adil Bey, qui présida la première Chambre turque, vient de se rendre à Angora où il est appelé à occuper un poste de confiance. Enfin l’homme qui dirige la politique extérieure, le fameux Youssouf Kemal, est aussi une des sommités de l’ancien Comité « Union et Progrès ». Ex-député de la première Chambre turque, aussitôt après la Révolution de 1908, il fut l’un des plus ardents défenseurs de l’idée de l’entrée de la Turquie en guerre, aux côtés de l’Allemagne. En général, il n’y a pas de poste important à Angora qui ne soit occupé par un ancien membre influent du Comité « Union et Progrès ». » [2]


Erdogan, qui est un des principaux soutien politique et géopolitique de Frères Musulmans, est la personnification de la fusion entre Kémalisme et Frérisme, puisque, comme je l’ai déjà écrit, Hassan Al-Banna (1906-1949), le fondateur de l’organisation des Frères musulmans (fondée en 1928), a structurée la confrérie sur le modèle de la Franc-Maçonnerie – et ce jusqu’au rite initiatique, d’ailleurs similaire à celui de l’organisation de type maçonnique des Jeunes Turcs, le Comité Union et Progrès [3] –, étant lui-même, ainsi que son père, le disciple d’une lignée de Francs-Maçons déguisés en religieux tels que Jamal Eddine al-Afghani (1838-1897) et Mohamed Abduh (1849-1905) [4].

Quoi de plus logique que de voir Erdogan soutenir à la fois les objectifs révolutionnaires et internationalistes des Frères Musulmans et poursuivre ceux des kémalistes qui, il faut le souligner avec insistance, voulaient dès 1921, comme Erdogan aujourd’hui, élargir les frontières de la Turquie jusqu’aux limites de ceux de l’Empire ottoman [5].

Cette information avait été rapportée notamment par le journal français de Constantinople Le Bosphore sous la plume de M. de la Jonquière le 1er juillet 1921 :

« Les Turcs se posaient en victimes, cherchant à rejeter sur des causes fortuites, occasionnelles, les responsabilités d’une politique dont ils auraient largement profité si elle avait réussi. Ce n’était pas sur Smyrne seulement et sur Andrinople que portaient leurs revendications territoriales ; elles embrassaient toutes les contrées qui avaient fait partie de l’Empire Ottoman, avant la guerre… Au nom de principe des nationalités, ils ont réclamé le maintien de la souveraineté ottomane, non seulement sur la Thrace, l’Anatolie et l’Asie Mineure, mais sur tout le territoire au-delà du Taurus et sur tous les pays arabes. Les nationalistes ont encore renchéri sur ce programme. Les imprudentes contre-propositions qu’ils ont adressées au Gouvernement français, à propos de la Cilicie, sont un coup de cloche avertisseur. N’affichent-ils pas la prétention que le Traité de Londres soit révisé, non moins que celui de Sèvres ! Ce n’est plus la Turquie d’avant 1914 à laquelle ils postulent ; c’est celle d’avant la guerre balkanique ! Pour un peu, ils prétendraient restaurer l’Empire de Suleïman-el-Kanoun. Voilà ce qu’ils entendent par « frontières nationales ». » [6]


 

Le putsch, la purge et le repositionnement stratégique

Qu’Erdogan ait laissé faire le putsch pour mieux le faire avorter ou qu’il ait été prévenu par les russes dans un contexte où le président turc, affaiblit, ne pouvait que se tourner vers Poutine qui venait de lui pardonner (en juin 2016) sa trahison de novembre 2015 (lorsqu’un chasseur turc a abattu un bombardier russe), le résultat reste le même. En effet, le putsch a été une formidable opportunité pour Erdogan de raffermir son pouvoir en se servant du prétexte du complot Guleniste pour faire une très large purge en Turquie.

L’écrivain et analyse politique Israël Shamir, qui s’est rendu en Turquie pendant la purge, rapporte (en octobre 2016) :

« Après le putsch, Erdogan a entrepris la purge des Gulenistes ou Fethullistes comme on appelle les partisans de Fethullah Gülen, le père de l’islam politique turc modéré et le créateur d’un vaste réseau d’écoles qui s’étend sur 160 pays. Ils étaient censés être les initiateurs du coup d’Etat. Ce n’est en fait pas très clair, si Gülen et ses partisans étaient bien derrière l’opération, mais il ne fait pas de doute que ce sont des ennemis d’Erdogan. La purge n’est pas sanglante mais douloureuse : les proscrits ne sont pas abattus, mais perdent leur travail et atterrissent souvent en prison. Quelque soixante-dix ou quatre-vingt mille personnages sont passées à la trappe, 35 000 sont à l’ombre. Ils sont juges, officiers de l’armée, fonctionnaires, et souvent enseignants. 500 personnes ont été chassées du ministère des Affaires étrangères, certains avaient refusé de rentrer chez eux quand l’ordre de se replier avait été donné. L’état d’urgence a été déclaré juste après le putsch, et vient d’être prolongé pour trois mois de plus. » [7]


Depuis le putsch du 15 juillet 2016, Erdogan n’a plus d’autre choix que de se tourner définitivement vers la Russie. J’écrivais déjà dans un article (Le destin de la Turquie moderne et la politique suicidaire d’Erdogan) paru le 2 juillet 2016, 13 jours avant la tentative de coup d’Etat, dans ces mêmes colonnes, qu’Erdogan, frappé par la folie des grandeurs, s’est aussi aliéné ses maîtres étasuniens qui voyaient d’un très mauvais œil les libertés que prenait le dirigeant turc qui a trop tiré sur la laisse en allant bien au-delà de ses prérogatives de vassal. J’expliquais qu’il était devenu pour les Américains un allié gênant, car de leur point de vue, la Turquie est au Moyen Orient ce que l’Allemagne est à l’Europe, à savoir une puissance régionale qui n’est tolérée qu’à condition qu’elle applique l’agenda politique des Etats-Unis en toute soumission. J’avais ajouté qu’Erdogan étant devenu orphelin, en difficulté sur le plan de la politique intérieure, tentait une réconciliation avec la Russie. J’avais conclu l’article en émettant l’hypothèse d’une destitution à venir d’Erdogan.

Mon analyse a été confirmée moins de deux semaines plus tard. D’ailleurs l’on a appris que les Américains n’étaient pas étrangers à cette tentative de putsch.

Comme l’explique Israël Shamir dans son article d’octobre 2016 :

« On découvre que l’administration américaine avait décidé de faire son affaire à l’indocile Erdogan, il y a déjà quelque temps, et d’installer l’homme de Gülen, Ahmet Davutoglu, à sa place. Michael Rubin, le néoconservateur très écouté et spécialiste de la Turquie, demandait la tête d’Erdogan depuis longtemps. En mars 2016, il avait lancé un appel au putsch… » La multitude des forces – d’origines ethno-religieuses et idéologiques – opposées en Turquie, auxquelles s’ajoutent les manœuvres très imprudentes, pour ne pas dire stupides, d’Erdogan, le mettent dans une situation très précaire ; car il ne suffit pas d’envoyer des dizaines de milliers de personnes au trou pour régler des problèmes politiques si profonds. Si la purge consolide son pouvoir politique, en le raidissant, Erdogan se met au-devant d’un danger, une cassure d’un pouvoir sans aucune souplesse qui ne pourrait absorber la force de soulèvements de populations, manipulées ou non. Si Erdogan s’entête à vouloir réaliser le rêve kémaliste aux dépends de la Syrie et de l’Irak, s’en sera fini de lui et de la Turquie dans ses frontières actuelles. Peut-être s’imagine-t-il que la Russie le laissera réaliser ses rêves de conquêtes territoriales sur fond d’une très floue guerre antiterroriste, en échange de son repositionnement stratégique, en délaissant – par dépit – l’Amérique et l’Union européenne (qui lui ont tourné le dos) au profit de l’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï) qu’il a l’intention de rejoindre comme il l’a annoncé le 20 novembre 2016 [8].


Les Russes ne sont visiblement pas disposés à le laisser faire, et ce même après un accord gazier et un accord de coopération militaire. Après la déclaration anti-Assad d’Erdogan (citée en début d’article), le porte-parole de Vladimir Poutine, Dimitri Peskov, a immédiatement réagit :

« Cette déclaration a eu lieu. La déclaration a été entendue partout dans le monde car la Turquie est notre partenaire et nos chefs d’Etats on un contact très intense et confiant. Cette déclaration est tout à fait nouvelle. Voilà pourquoi nous attendons avec impatience une explication de cette nouvelle position avant de prendre toute décision. », et il a ajouté, pour remettre Erdogan à sa place : « Cette déclaration est discordante par rapport à notre compréhension de la situation, comme Etat dont les forces armées sont les seules à se trouver légitimement sur le territoire de la République arabe syrienne à la demande des autorités légitimes, il est très important d’avoir cela en vue » [9]


Toutes les décisions politiques d’Erdogan depuis juin dernier relèvent de manœuvres de survies pour essayer de rattraper ses graves erreurs de jugements et son positionnement géopolitique en faveur du plan israélo-américain de remodelage du monde musulman, en particulier contre la Libye et la Syrie. Tout cela risque de le rattraper tôt ou tard, comme feu Saddam Hussein, qui a fini par payer de sa vie sa guerre contre l’Iran et le piège américain qui l’a conduit à tenter d’annexer le Koweït.

Youssef Hindi | 4 novembre 2016

 

4 agences de presse manipulent toute la population mondiale

« Les agences de presse sont rarement le point de mire du public. Pourtant, elles sont parmi les catégories de médias les plus influentes et en même temps parmi les moins connues. Ce sont des institutions clé avec une importance substantielle pour chaque système de médias. Elles sont le centre nerveux invisible qui relie toutes les parties de ce système. » (Wolfang Vyslozil, ancien gérant d’APA)

C'est l’un des aspects les plus importants de notre système médiatique – et, pourtant, presque inconnu du public ; la plus grande partie des nouvelles internationales dans tous les médias principaux provient de quatre agences de presse seulement : New York, Londres, Paris et Berlin. La position de monopole de ces agences a plusieurs conséquences : elles déterminent le choix des reportages, elles décident de quoi on parle et de quoi on ne parle pas, et il est évident que les reportages sont très uniformes et ils sont souvent simplement copiés.

Ainsi, par exemple, les médias principaux n’ont pas parlé de la procession de paix en Ukraine et du voyage de paix à Moscou, puisque selon la radio-télévision suisse SRF les grandes agences de presse n’en ont rien dit. Kla.tv au contraire a donné l’information sur la procession de paix et était même présent lors du départ du voyage de paix à Berlin et à l’arrivée du convoi de paix à Moscou. A la fin de l’émission, vous trouverez encore une fois les liens des émissions sur la procession et les témoignages du voyage de paix.

Mais regardons encore une fois de plus près la procession de paix en Ukraine :

Le 27 juillet 2016 la procession de paix organisée par l’église orthodoxe russe arrivait au centre de Kiev. Le but était d’inciter le gouvernement de Kiev à mettre fin à la guerre dans le Donbass. Des participants parlent d’environ 100 000 personnes qui seraient arrivées à Kiev. D’autres parlent de chiffres allant jusqu’à un million de personnes qui ont passé la nuit dans Kiev et autour de Kiev dans de nombreux camps de tentes, chez des milliers de particuliers, dans des institutions religieuses et des hospices et qui, après la procession, sont rentrées chez elles dans des cars et des trains en grand nombre. Le gouvernement de Kiev s’est bien gardé de révéler le vrai chiffre. La procession de paix a été minimisée par les médias principaux occidentaux ou n’a pas du tout été mentionnée bien que les images en disent long. Le 25 juillet 2016 il a été demandé à la radio-télévision suisse pourquoi ils n’informaient pas de la procession de paix. Leur réponse a été la suivante :

« A ce jour, nous n’avons reçu des agences indépendantes, dont nous recevons des images (Reuters, AP, A.F.P.), aucune information et aucun matériel vidéo concernant cette marche. Selon les recherches de notre correspondant, la marche n’est pas aussi importante que prétendu. »


Femme : Ainsi, pour les Ukrainiens humiliés, les médias principaux portent à juste titre le nom de Presse de mensonges ! Mais qui se trouve exactement derrière ces agences de presse ? Pour voir cela nous passons l’antenne à notre studio de Coblence :

Merci bien au studio de Dresde ! Oui, qui se trouve derrière ces grandes agences de presse… ?

1.) L’agence américaine Associated Press (AP) Avec plus de 4 000 employés dans le monde entier, AP appartient aux entreprises de médias des Etats-Unis et a sa rédaction principale à New York. Les informations de l’AP sont utilisées par environ 12 000 médias et atteignent ainsi chaque jour plus de la moitié de la population mondiale.

2.) L’Agence France Presse (A.F.P.), qui est quasiment publique, a son siège à Paris et emploie également environ 4 000 personnes. Chaque jour l’A.F.P. expédie plus de 3 000 informations et 2 500 photos à des médias dans le monde entier.

3.) L’agence britannique Reuters à Londres, est une agence privée, et emploie un peu plus de 3 000 personnes. En 2008 Reuters a été acheté par Thomson le patron canadien des médias – une des 25 personnes les plus riches du monde – et a fusionné en Thomson Reuters dont le siège est à New York.

 

4.) L’agence de presse allemande (DPA) emploie environ 1 000 journalistes dans environ cent pays. La DPA possède des maisons d’édition de médias allemands et des stations de radiodiffusion. Sa rédaction principale est depuis 2010 dans la maison d’Axel Springer à Berlin. La DPA collabore étroitement avec l’AP américaine et possède la licence pour la commercialisation des services de l’AP dans l’espace germanophone.

Si ce sont seulement ces quatre agences qui diffusent les informations des actualités mondiales, cela signifie que le droit de la population mondiale à la liberté de la presse et à la liberté d’opinion est bafoué.

A côté des quatre grandes agences de presse, il y a encore diverses agences nationales plus petites. En Autriche et en Suisse ce sont :

• L’Agence de Presse autrichienne (APA) avec environ 165 rédacteurs. L’APA possède des journaux quotidiens autrichiens et l’ORF.

• L’Agence de Presse Suisse (SDA) avec environ 150 employés, possède des maisons d’édition de médias suisses, dont Tamedia et la groupe NZZ ainsi que SRG.

Le SDA et l’APA ne disposent d’aucun réseau propre de correspondants à l’étranger. Au lieu de cela ils collaborent avec la DPA et les grandes agences pour avoir accès aux nouvelles internationales et informer leurs médias nationaux sur l’actualité mondiale. C’est pourquoi finalement le choix et la direction tendancieuse des reportages d’Autriche et de Suisse sont déterminés presque exclusivement par les grandes agences de presse.

Mesdames et messieurs, ces faits n’indiquent-ils pas clairement que la population n’est pas informée de manière équilibrée sur les intentions des gouvernements et la situation réelle et que nous ne pouvons plus parler d’un journalisme libre et indépendant ? Ainsi – et exactement pour cette raison – soutenez, vous aussi, les nouveaux médias et plates-formes indépendants, comme par exemple AZK (www.anti-zensur.info) et Kla.tv (www.kla.tv).

Source: Wikistrike

lundi 5 décembre 2016

Le lait: le 2 ème criminel qui se cache dans votre réfrigérateur

Pourquoi une femme sur 10 est atteinte d’un cancer du sein en occident en comparaison avec 1 sur 10 000 en Chine ?

Les Chinois ne consomment pas de produits laitiers. Le nom familier du cancer du sein en Chine est « La maladie des femmes riches » car elles mangent de la glace ou du fromage comme à Hong Kong.

Les études en épidémiologie commencent également à mettre en évidence le lien entre lait et cancer.
Alors comment les produits laitiers, tant aimés et adulés par les occidentaux, sans parler des américains dont le régime en contient 40%, peuvent-ils avoir des effets si néfastes ?

Le lait maternel est un aliment parfait pour le bébé mammifère. Il ne peut  pas manger la nourriture des adultes. Mais lelait contient un élément chimique puissant – le facteur de croissance insuline ou IGF-1 – qu’on trouve naturellement chez les filles pubères car il favorise le développement des seins. Cette substance chimique, conçue pour stimuler la croissance, pourrait aussi favoriser la croissance anarchique des cellules.

Plus de 70% de la population mondiale ne digère pas le sucre du lait, le lactose. L’intolérance au lactose pourrait être le signal d’alarme de la nature : peut-être la nature essaie-t-elle de nous dire que cet aliment n’est pas fait pour nous. L’homogénéisation apparemment permettrait seulement aux éléments chimiques cancérigènes de passer plus vite dans le sang.

Les études épidémiologiques montrent une corrélation positive entre la consommation de produits laitiers et le cancer du sein depuis une vingtaine d’années. Les chercheurs commencent à trouver une augmentation du risque de cancer du sein et de la prostate chez les personnes qui consomment du lait. Il y a aussi les dioxines et autres éléments chimiques très toxiques, certains cancérigènes, souvent solubles dans les graisses, qu’on trouve en concentration particulièrement élevée dans le lait.

Une autre question est maintenant soulevée : le lait que nous buvons depuis les années 1960 n’est plus le même que celui d’avant ; en effet auparavant les vaches mangeaient de l’herbe, ce qui est rarement le cas de nos jours.

Comment savoir : facile ! Vérifiez par vous-même : stoppez le lait pendant quelques semaines et observez l’effet sur votre bien être. Si vous vous sentez mieux, face à des petits maux comme l’acné, une allergie, des ballonnements, etc. cela vous encouragera à appliquer le principe de précaution contre toutes ces nouvelles maladies qui apparaissent avec le développement du mode de vie occidental.

Source

Le gouvernement Hollande: encenser les criminels et rejeter Chomsky

« Quand l’Assemblée nationale remballe Noam Chomsky » titrait le 30 novembre 2016 le journal en ligne Philosophie magazine. Le journal précise dans le préambule : « Le philosophe Noam Chomsky, figure mondialement réputée de la linguistique et intellectuel engagé, devait recevoir, ce mercredi, une distinction scientifique à l’Assemblée nationale, à Paris. L’International Society of Philology (« société internationale de philologie ») qui honore tous les cinq ans un grand grammairien ou un grand critique littéraire devait lui remettre, après Roman Jakobson ou Umberto Eco, une médaille d’or spéciale. Avant que le philosophe américain n’assiste à la séance hebdomadaire de questions au gouvernement ». Et rajoute : « Est-ce parce que la prestigieuse institution craignait de recevoir un hôte qui a l’habitude d’être très critique avec le monde politique ? L’Assemblée nationale n’a donné aucune explication pour son annulation de dernière minute ».

Au fond, tout est dit. En substance la France ne veut pas recevoir celui qui fut considéré comme le « plus grand intellectuel vivant » à la suite d’un sondage organisé et publié en 2005 par les magazinesProspect Magazine (britannique) et Foreign Policy (américain). Ce n’est pas sans rappeler le refus de François Hollande d’accorder l’asile à Snowden et à Assange

Il nous a donc semblé instructif de revenir sur cinq cas d’individus des plus contestables, qui eux furent vantés, décorés voire même reçus en grande pompe par ceux-là mêmes qui viennent de tourner le dos à Noam Chomsky.

Les mauvaises fréquentations

Lors d’un dîner officiel à Jérusalem, François Hollande accompagné du chef d’Etat Israélien Benyamin Netanyahou a entonné un « chant d’amour pour Israël ». Pourtant Benjamin Netanyahou est un criminel de guerre. En 2014, le bilan de l’opération militaire israélienne « Bordure Protectrice » (Protective Edge) à Gaza a dépassé celui de l’opération « Plomb durci » (Cast Lead) en 2009. Plus de 1500 Palestiniens ont trouvé la mort. Parmi les victimes figurent 550 enfants. Selon Amnesty International, en 2015/2016, en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, les forces israéliennes ont tué  des civils palestiniens hors de toute légalité, y compris des enfants, et ont arrêté des milliers de Palestiniens qui ont protesté contre l’occupation militaire israélienne et qui s’y sont opposés. La torture et autres mauvais traitements sont restés courants et ont été commis en toute impunité.

En mars 2014, Laurent Fabius, alors Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Hollande-Ayrault, échange cordialement une poignée de main avec le leader de Svoboda Oleh Tyahnybok qui a déclaré entre autre : « il faut purger 4000 juifs en Ukraine“. Le quotidien israélien Haaretz rapportait que Pravy Sektor et Svoboda distribuaient des traductions de Mein Kampf et des Protocoles des Sages de Sion sur la place Maïdan. En somme deux écrits symboliques qui ont un lien direct avec la théorie du complot et l’antisémitisme. Cet article d’Haaretz est corroboré par le leader du parti Svoboda Oleh Tyahnybok lui même qui affirmait sans complexe : « une mafia juive moscovite dirige l’Ukraine.

Le 2 mai 2014, le djihadiste Abdelhakim Belhadj fut reçu par le Quai d’Orsay (le ministère des Affaires étrangères). Chassé de Libye, Belhadj est devenu un combattant islamiste dans la guerre soviéto-afghane en 1988. En Irak, il combat aux côtés de Abou Moussab Al-Zarqaoui, le responsable d’Al-Qaïda à Bagdad. En 2002, après les attentats du 11 septembre et la réconciliation de Kadhafi avec l’Occident, un mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de Belhadj par les autorités libyennes. Dans un document il a été allégué par le gouvernement Kadhafi que Belhadj avait développé des « relations étroites » avec al-Qaïda et le Mollah Omar, chef des talibans. Une note d’Interpol stipule qu’Abdelhakim Belhadj est le chef de la filiale maghrébine de l’Etat Islamique (Daesh).

François Hollande a remis, le vendredi 4 mars 2016, la Légion d’honneur au prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Nayef, qui est également ministre de l’intérieur. Dès lors, un prince saoudien est décoré de la plus haute distinction honorifique française alors même que la plupart des spécialistes s’accordent à dire que l’Arabie Saoudite est le premier sponsor du salafisme wahhabite à l’origine de l’endoctrinement des jihadistes qui terrorisent la Libye, la Syrie, l’Irak et maintenant l’Europe. Pour rappel : l’Arabie saoudite est un pays pratiquant la peine de mort. Selon The Death Penalty Worldwide, il y a eu en Arabie Saoudite 26 ou 27 exécutions en 2010, au moins 82 en 2011, au moins 76 au 2012, au moins 79 en 2013, au moins 90 en 2014 et au moins 153 exécutions en 2015. Et en 2016, il y a eu au moins 134 exécutions. Les motifs étaient : l’homicide, la sorcellerie, l’adultère, l’homosexualité et le renoncement à l’islam.  

En septembre 2016, François Hollande s’est dit « très honoré » de recevoir un prix des mains d’Henry Kissinger. Par ailleurs, François Hollande déclara « Docteur Kissinger, adolescent je suivais vos initiatives pour la paix au Viêt Nam ». Il est absolument sidérant que le président d’un gouvernement dit « socialiste » accepte de recevoir un prix d’un criminel de guerre avéré, et qu’ensuite il puisse tenir de tels propos. Rappelons qu’en pleine guerre du Viêt Nam, Henry Kissinger fut secrétaire d’État (ministre des affaires étrangères) du gouvernement républicain de Richard Nixon. Selon le CACCF américain (Combined Action Combat Casualty Filel) l’intervention américaine en Asie du Sud-Est a causé des millions de morts. A la question : « Le Tribunal Khmer Rouge maintient plusieurs dirigeants Khmer Rouge en détention. Un procès sous l’autorité des Nations Unies était-elle la meilleure solution, ou était-il au contraire préférable de laisser faire les Cambodgiens ? » En substance Noam Chomsky répondit « Après tout si c’est un procès international pourquoi ne pas prendre en compte Henry Kissinger, et les autres responsables des bombardements américains, ou ceux qui ont soutenu les KR bien après leur défaite. C’est une farce, d’autant plus que nous en savons désormais plus sur le bombardement du Cambodge, les enregistrements Kissinger-Nixon ont été rendu publics ainsi que bien d’autres documents qui ont déclassés sous le mandat Clinton ». Par ailleurs, le coup d’état le 11 septembre 1973 qui renversa le président socialiste démocratiquement élu Salvador Allende fut fomenté par la CIA, Kissinger et Nixon.

Requiem pour un néocon

On peut donc conclure que la France « OTANisée » de François Hollande est plus encline à honorer des criminels internationaux qu’un intellectuel socialiste libertaire comme Noam Chomsky. Aussi cette dernière pleutrerie sera à la fois le point d’orgue et le son du glas de la gouvernance Hollande. Le choix des mots n’est jamais anodin. Bruno Le Roux le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale a confié au Huffington Post. « On a finalement décidé d’annuler la rencontre avec le groupe socialiste, compte tenu de certaines déclarations polémiques que Noam Chomsky a tenues, notamment sur Ben Laden”, nous explique-t-on. Il est vrai que l’homme a versé ces dernières années vers le complotisme ou a pris la défense de négationnistes au nom de la liberté d’expression ». Rappelons simplement que le terme « complotisme » fut détourné par les théoriciens néoconservateurs et islamophobes tels que Daniel Pipes. Quant à la défense de la liberté d’expression de négationnistes, évidemment cette dernière question se discute. Mais il est clair par contre que le groupe socialiste est bien mal placé pour faire la morale à qui que ce soit alors que nous savons parfaitement que le gouvernement français a noué des liens étroits avec le nouveau pouvoir ukrainien, qui lui utilise sans la moindre retenue des structures paramilitaires ouvertement antisémites pour asseoir son pouvoir par la force et l’intimidation.

Souvenez-vous du slogan « Le changement, c’est maintenant ! » proféré pendant la campagne électorale de François Hollande en 2012. Cinq ans plus tard, nous pouvons constater qu’en plus d’avoir parachevé le triste bilan de Nicolas Sarkozy en matière de politique étrangère, François Hollande à totalement droitisé le Parti socialiste sur le plan économique et social. 

Source: Observatoire du néoconservatisme

jeudi 1 décembre 2016

Une palestinienne porte plainte contre Ayelet Shaked pour esclavage domestique

Une palestinienne de 24 ans à porté plainte mardi contre la ministre de la justice Israélienne Ayelet Shaked pour esclavage domestique. 

C'est cette ministre qui ont s'en rappelle avait appelé à faire tuer toutes les mères Palestiniennes en  2014. 

L'accusation porte sur une forme de séquestration qu'aurait eu la jeune fille dès ses 17 ans, en effet orpheline elle a eu un "emploi mineur" chez elle en 2010 et à été embauchée à ses dix huit ans pour un CDI avec une clause lui interdisant sous peine de rebrousser des sommes si loin de ses possibilité qu'elle était sure d'aller en prison si elle devait les payer, de travailler ou que ce soit ailleurs. 

Elle a ainsi eue pour sa fonction une sorte de petit Bungalow, au fond de la cour de chez la ministre, qui n'était dit l'avocate de la jeune Palestinienne nullement au norme, avec des prises en très mauvais état et pas d'eau chaude et une douche à même le sol,

Ses horaires de travailles étaient bien supérieur à ceux indiqués par le contrat mais elle savait intimidait et faisait croire à la jeune femme qu'elle était légalement obligée de faire tout ce qu'elle voulait.

L'avocate Asma Mezzen poursuit en racontant qu'elle la faisait parfois travailler jusqu'à 17h dans une journée. Il semble que souvent elle devait faire des travaux inutiles pour l'occuper. Elle lui en demandé toujours plus et "parfois elle lui faisait disposer une chambre en déplaçant des meubles puis ensuite elle devait tout remettre en place".

Elle devait la masser parfois deux ou trois heures de suite, elle lavait le linge et la vaisselle à la main et Ayelet insistait pour qu'il en soit ainsi, elle devait tondre la pelouse avec un sécateur.

Il y a aussi le sujet de l'isolement, l'avocate va porter une accusation de séquestration par l'esprit. En effet la pauvre fille ne pouvait pas avoir de portable, elle en achètera plusieurs fois, mais Ayalet qui fouille dans ses affaires lui vole, en tout cas ils disparaîtrons tous jusqu'au dernier qu'elle portera sur elle.

Celui là aucun mystère alors qu'elle montait une commode Ayalet pris vers le haut de l'escalier le téléphone et le brisa sur le sol.

Même son intimité n'était pas respectée, le verrou de sa porte était cassé dès qu'il était installés, impossible de rester chez elle protégée de toutes irruption. Et sa porte ne pouvant pas fermé Ayelet semblait prendre plaisir et la reveiller dans ses rares heures de someil. 

Mais il y a pire puisque la jeune femme était battu. Ou qu'elle n'obéissait pas ou qu'elle répondait ou bien n'allait pas assez vite Ayelet rentrait sa bague à l'intérieur de sa main et frappait violemment. Une fois même, pour des toilettes mal lavés Ayelet aurait mit la tête de la jeune femme avant de tirer la chasse. 

C'est en 2014 suite aux propos d'Ayelet sur les femmes arabes que la jeune fille à fuit sa fonction. Elle avait alors 16 mois de retard de salaire;

 

Plusieurs voix de la magistratures ont qualifier ces accusations de ridicule et nier le titre d'avocat de Maitre Mazen, mais quoi d'étonnant puisque Ayelet Shakked est ministre de la justice

 
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mercredi 30 novembre 2016

l'Amérique face à son destin

Au lendemain de l’élection présidentielle américaine – quelque soit le candidat élu –, les dirigeants étasuniens devront faire un choix décisif pour l’avenir de la puissance mondiale déclinante et celui du monde.

Les Etats-Unis vont-ils, en cas d’élection d’Hillary Clinton, poursuivre leur destructrice (et autodestructrice) course folle pour le monde, poussée par l’hybris, jusqu’à nous mener à une guerre mondiale ? Ou bien, si Donald Trump est élu, vont-ils se recentrer sur eux-mêmes dans une logique isolationniste afin de se régénérer (à commencer par leur économie) et renoncer à l’idéologie messianiste de la Destinée manifeste – qui a muée après la Seconde Guerre mondiale pour devenir un projet impérialiste globale  ?

La fin d’un empire

En 2002, l’historien Emmanuel Todd publiait un livre sur la décomposition du système américain[i] qui eut un fort retentissement. Il y développait une thèse à contre-courant à l’époque : bien loin d’être une hyperpuissance invincible comme semblerait l’exprimer leur politique extérieure, les Etats-Unis sont en déclin ; l’examen des forces démographiques et culturelles, industrielles et monétaires, idéologiques et militaires qui transforment la planète ne confirme pas la vision d’une Amérique invulnérable. Le monde est trop vaste, disait Emmanuel Todd, trop divers, trop dynamique pour accepter la prédominance d’une seule puissance.

Il écrivait dans l’ouverture de son ouvrage à propos des représentations de la puissance américaine :

« Elles présupposent une Amérique exagérée, dans la dimension du mal parfois, dans celle de la puissance de toujours. Elles nous interdisent de percer le mystère de la politique étrangère américaine parce que la solution doit être recherchée du côté de la faiblesse et non de la puissance. Une trajectoire stratégique erratique et agressive, bref la démarche d’ivrogne de la « superpuissance solitaire », ne peut être expliquée de façon satisfaisante que par la mise à nu de contradictions non résolues ou insolubles, et des sentiments d’insuffisance et de peur qui en découle.

La lecture des analyses produites par l’establishment américain est plus éclairante. Au-delà de toutes leurs divergences, nous trouvons, chez Paul Kennedy, Samuel Huntington, Zbigniew Brzezinski, Henry Kissinger ou Robert Gilpin, la même vision mesurée d’une Amérique qui, loin d’être invincible, doit gérer l’inexorable réduction de sa puissance relative dans un monde de plus en plus peuplé et développé. »[ii]

Si l’on se penche sur les écrits du plus éminent de ces stratèges de l’impérialisme américain, Zbigniew Brzezinski, il apparaît clairement – dans son livre Le grand échiquier (1997) – qu’il était effectivement conscient de cet état de fait ; mais il avait conçu une nouvelle stratégie pour maintenir la prééminence mondiale des Etats-Unis malgré la relative faiblesse de son système impériale.

Brzezinski proposait, pour contrôler l’Eurasie et par suite le monde, à la fois de maintenir un certain nombre de pays dans un état de vassalité et d’empêcher l’émergence en Eurasie d’un rival potentiel de l’Amérique. Ainsi il explique que :

« Pour les Etats-Unis, la définition d’une orientation géostratégique pour l’Eurasie exige d’abord de la clarté dans la méthode : il est nécessaire de mettre sur pied des politiques résolues à l’égard des Etats dotés d’une position géostratégique dynamique et de traiter avec précaution les Etats catalyseurs. Sur le fond, cette approche n’a de sens qu’autant qu’elle sert les intérêts de l’Amérique, c’est-à-dire, à court terme, le maintien de son statut de superpuissance planétaire et, à long terme, l’évolution vers une coopération mondiale institutionnalisée. Dans la terminologie abrupte des empires du passé, les trois grands impératifs géostratégiques se résumeraient ainsi : éviter les collusions entre vassaux et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés ; empêcher les barbares de former des alliances offensives. »[iii]

On l’a vu ces dernières années, cette stratégie consistant à prévenir l’émergence d’une puissance eurasiatique – en l’occurrence la Russie – et à neutraliser les vassaux en empêchant leur alliance, a échoué (si l’on exclu l’Europe et les pays en périphérie de la Russie et de la Chine).

En effet, l’on a assisté, parallèlement à la réémergence de la Russie, à l’agrégation successive autour de celle-ci et de ses alliés, d’un certain nombre de pays (à des degrés divers) : les BRICS réunissant la Russie, le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Indonésie, constituent, dans le cadre d’une coopération économique, une alternative à l’ordre économico-financier des Etats-Unis via notamment ses relais que sont les institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, OMC, Union européenne…) ; et sur le plan purement géostratégique, dans la seule année 2016, le Maroc (allié et vassal des Etats-Unis) s’est tourné vers la Russie (et la Chine), le gros pion otanesque turc a été habilement retourné et ramené (peut-être temporairement compte tenu de l’instabilité d’Erdogan) dans le giron russe et le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a officialisé sa rupture avec les Etats-Unis tout en annonçant son rapprochement d’avec la Chine (et la Russie), auxquels s’ajoutent les alliés traditionnels de la Russie.

Par ailleurs, la stratégie proposée par Brzezinski en 1997 consistant à séparer la Russie de l’Ukraine a non seulement été un échec, mais la tentative s’est conclue par la récupération, par les Russes, de la Crimée.

Nous avons là les conséquences de ce qu’Emmanuel Todd pointait du doigt en 2002, à savoir l’inquiétude touchant les alliés et clients traditionnels des Etats-Unis, suscité par la politique follement agressive de Washington, laquelle est diamétralement opposée à celle des vieux empires.

Avec le recul, si l’on compare la planification géostratégique de Brzezinski faite en 1997 et l’étude prospectiviste d’Emmanuel Todd en 2002, il est évident que l’histoire récente a donné raison au second. Il y a 14 ans Todd écrivait :

« Face à la question russe, la stratégie américaine avait deux objectifs dont le premier n’est déjà plus accessible et dont le second apparaît de plus en plus difficile à atteindre.

Premier objectif : une désintégration de la Russie, qui pouvait être accélérée par la stimulation des indépendantismes au Caucase et par une présence militaire américaine en Asie centrale. Ces démonstrations de force devaient encourager les tendances provinciales centrifuges à l’intérieur même de la partie ethniquement russe de la Fédération de Russie. C’était sous-estimer gravement la cohésion nationale russe.

Deuxième objectif : le maintien d’un certain niveau de tension entre Etats-Unis et Russie devait empêcher le rapprochement entre Europe et Russie – la réunification de la partie ouest de l’Eurasie – en préservant le plus longtemps  l’antagonisme hérité de la guerre froide. Mais le désordre et l’incertitude engendrés par la politique américaine au Moyen-Orient ont à l’inverse fini par créer les conditions optimales d’une réinsertion de la Russie dans le jeu international, situation dont Vladimir Poutine a immédiatement profité.

Celui-ci a offert à l’Occident, dans un impressionnant discours prononcé pour l’essentiel en allemand au Bundestag, le 25 septembre 2001, la vraie fin de la guerre froide. Mais quel Occident ?

Aider à court terme les Etats-Unis dans leurs opérations micromilitaires et médiatiques en Afghanistan, pays du fantasme stratégique, n’est pour les Russes que l’apparence des choses. L’essentiel, c’est de se rapprocher de l’Europe, première puissance industrielle de la planète. La mesure des flux d’importations et d’exportations permet de définir les enjeux réels du subtil jeu à trois qui se dessine entre la Russie, les Etats-Unis et l’Europe.

En 2001, la Russie et les Etats-Unis ont échangé pour 10 milliards d’euros de biens, la Russie et l’Union européenne pour 75 milliards, soit 7,5 fois plus. La Russie propose implicitement à l’Europe un contrepoids à l’influence américaine sur le plan militaire et la sécurité de ses approvisionnements énergétiques. Le marché est tentant.

Quelle que soit l’intelligence du livre de Brzezinski, il y avait dans la métaphore de l’échiquier de son titre un je-ne-sais-quoi d’acte manqué, au sens freudien, comme un pressentiment de ratage : on ne devrait pas jouer aux échecs avec les Russes dont c’est le sport national. Ils sont intellectuellement bien entrainés à ne pas faire l’erreur que l’adversaire attend d’eux, en l’occurrence réagir sottement à des provocations sans substance stratégique réelle, en Géorgie ou en Ouzbékistan. Refuser un échange, refuser une prise, refuser un affrontement local mineur proposé par l’adversaire, c’est le b.a.-ba des échecs. Surtout lorsque l’on est en état de faiblesse. Peut-être évoquera-t-on un jour dans les manuels de diplomatie une « défense Poutine » dont la formulation théorique serait quelque chose du style : comment obtenir, dans le contexte d’une chute de puissance, un basculement des alliances ? »[iv]

Nous sommes aujourd’hui arrivés à la fin d’une séquence d’affrontement, d’une partie d’échec que les Russes sont en train de remporter irrémédiablement face aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, il reste aux dirigeants étasuniens deux solutions : renverser l’échiquier par une guerre mondiale ou renoncer (du moins partiellement et intelligemment) à l’empire.

Le moment décisif : la fin de la politique impériale ou la conflagration mondiale

ce qui explique l’extrême fébrilité et les déclarations ultra-agressives de certains dirigeants américains. L’exemple le plus récent et frappant est celui du chef d’état-major de l’Armée américaine, le Général Mark Milley, qui lors d’un discours public donné lors de la réunion annuelle de l’Association of the United States Army à Washington D.C., le 4 octobre 2016, a menacé directement la Russie, la Chine et leurs alliés :
« La volonté stratégique de notre nation, les Etats-Unis, est remise en cause et nos alliances testées comme elles ne l’ont pas été depuis de très nombreuses décennies. Mais je veux être clair ; je veux être sans ambiguïté. Je veux être clair avec ceux qui tentent de s’opposer aux Etats-Unis… nous allons vous stopper et nous allons vous battre plus durement que vous ne l’avez jamais été auparavant… nous détruirons n’importe quel ennemi, n’importe où, n’importe quand… Je mets en garde les ennemis de l’Amérique…
Nous sommes de plus en plus contestés par des adversaires potentiels très compétents qui agissent clairement en s’opposant à nos intérêts. Mais si la dissuasion échoue, nous, en tant qu’armée, nous, en tant que nation, devons être prêts à nous battre ! D’autres pays, Russie, Iran, Chine et Corée du Nord ont appris de nous… Ils ont étudié notre doctrine, nos tactiques, nos équipements, notre organisation, notre entraînement et nos dirigeants. Et en retour ils ont révisé leurs propres doctrines et ils modernisent rapidement leurs armées aujourd’hui pour déjouer nos forces, dans l’espoir d’arriver à nous vaincre un jour…
A ce stade nous pouvons développer quelques points que nous avons appris au cours de l’étude que nous avons menée intensément cette année sur la guerre future de haute intensité entre des Etats-nations de grande puissance. Et le premier est sans surprise qu’elle sera hautement mortelle, très hautement mortelle, contrairement à tout ce que notre armée a connu au moins depuis la Seconde Guerre mondiale… »[v]
Ce discours belliciste quasi-hystérique – qui masque mal la faiblesse et l’anxiété des impérialistes américains – est la traduction verbale de la politique qu’à l’intention de mener Hillary Clinton.
Zbigniew Brzezinski, bien plus mesuré, a cette année même été contraint, face à la réalité, de renoncer purement et simplement à ses espoirs de domination impériale sans partage.
Il a publié le 17 avril 2016 dans la revue The American Interest un texte au titre explicite « Toward a Global Realignment »[vi] (Vers un réalignement global). Lorsque l’on se penche sur cette nouvelle stratégie proposée par Brzezinski, il apparaît qu’elle a pour objectif d’éviter une conflagration mondiale, maintenir l’influence américaine dans le monde ainsi que ses positions stratégiques.
Avec réalisme et froideur il débute son analyse par le constat suivant :
« Les Etats-Unis sont toujours l’entité politique, économique et militaire la plus puissante au monde mais, étant donné les complexes changements géopolitiques régionaux, elle n’est plus la puissance impériale globale. ».
Partant de ce constat, il propose une nouvelle stratégie en plusieurs points et commence par proposer que l’Amérique forge une coalition impliquant, à divers degrés, la Russie et la Chine, pour traiter la crise proche-orientale, en échange de concessions russes – plus diplomatiques que stratégiques à proprement parler – en Ukraine, en Géorgie et dans les Etats baltes.
Il envisage par ailleurs un rapprochement plus franc avec la Chine et ainsi la découpler de la Russie – à laquelle il propose implicitement de lui laisser la porte de l’Europe ouverte, afin de détourner son regard de l’Est – en misant sur l’apparition de futures tensions sino-russes ; ainsi il écrit :
« Le futur de la Russie dépend de son habilité à devenir la Nation-Etat majeure et d’influence qui est une partie de l’Europe unificatrice. En ne le faisant pas, cela pourrait avoir des conséquences négatives et dramatiques dans la capacité de la Russie à résister à la pression territoriale et démographique de la Chine, qui est de plus en plus encline, à mesure que sa puissance augmente, à reconsidérer les traités « inégaux » que Moscou à imposé à Pékin dans le passé. La meilleure perspective pour la Chine dans un futur proche est de devenir le principale partenaire de l’Amérique en contenant le chaos global qui émane (y compris pour le nord-est) du Moyen-Orient… Le rapprochement entre la Chine et les nouvelles républiques d’Asie centrale, les Etats musulmans post-britannique dans le sud-ouest asiatique (notamment le Pakistan) et spécialement l’Iran (donnant des atouts stratégiques et économiques significatifs), sont les objectifs naturelles à atteindre dans la perspective géopolitique régionale de la Chine. Mais ils peuvent être aussi les objectifs d’une accommodation globale sino-américaine. »
Cette stratégie pourrait ressembler à celle que pourrait appliquer Donald Trump si il était élu – et ainsi préserver sa propre personne et son mandat présidentiel d’éventuelles représailles d’une partie de l’oligarchie américaine qui est derrière Brzezinski. En s’alignant sur la nouvelle stratégie de Brzezinski, Trump pourrait alors mener une nouvelle politique internationale, sans affrontement avec la Russie, en ménageant l’oligarchie américaine et en tenant une bonne partie de ses promesses de campagne faite au peuple américain, mais en abandonnant l’idée d’un isolationnisme pur et simple.
Car Brzezinski, qui demeure un impérialiste ontologique, s’oppose aux isolationnistes américains dont fait partie Trump. Les arguments de Brzezinski, si l’on se place du point de vue de l’establishment américain, ne manquent pas de pertinence (même s’il force évidemment les traits négatifs des conséquences d’une politique isolationniste) :
« Un retrait compréhensif des U.S. du monde musulman, favorisé par les isolationnistes américains, pourrait donner naissance à de nouvelles guerres (par exemple, Israël vs Iran, Arabie Saoudite vs Iran, une intervention majeure de l’Egypte en Libye) et pourrait générer une crise de confiance plus profonde quant au rôle de l’Amérique en tant que stabilisateur global. D’une manière différente mais radicalement imprévisible, la Russie et la Chine pourraient être les bénéficiaires géopolitiques de ce type de développement et l’ordre mondial lui-même en serait la victime géopolitique immédiate. Last but not least, dans de telles circonstances une Europe inquiète et divisée verraient ses Etats membres actuels rechercher des patrons et rivaliser les uns les autres dans des arrangements alternatifs mais séparés parmi le plus puissant trio (il fait allusion à la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne) »
En somme, Brzezinski a fini par accepter le monde multipolaire et propose en conséquence de partager le monde avec la Russie et la Chine ; une sorte de Conférence de Yalta II mais sans guerre mondiale, pour sauver les murs et la face des Etats-Unis.

Source: Arrêt sur Info