Sept écoliers ont trouvé la mort et dix autres ont été blessés jeudi dans une nouvelle attaque terroriste contre des quartiers de la ville syrienne d’Alep. Or, la plupart des médias occidentaux n’ont pas jugé nécessaire d’y prêter l’attention. Serait-ce dû au fait que cette attaque s’inscrit mal dans la théorie défendue par cette presse ?
C'est à 8 heures du matin, l'heure où les gamins se rendent à l'école, que les terroristes ont pilonné au mortier le quartier de Souleymanieh. Plusieurs obus sont tombés à l'entrée de l'école. Sept écoliers sont morts sur place et dix autres ont été blessés.
Les combattants extrémistes assiégés dans les quartiers orientaux de la ville pilonnent quasi-quotidiennement les quartiers du reste de la ville et les tirs augmentent lorsque l'armée intensifie son offensive contre leurs positions.
Suite à cette attaque, certaines familles ont perdu plusieurs enfants — les gamins se rendaient ensemble à l'école. Ainsi, une fillette est morte sur place, tandis que son frère a été grièvement blessé. Actuellement, les médecins tentent de le sauver.
« L'obus a explosé près de lui. Il a reçu plusieurs blessures, son cerveau est gravement touché, il y a des éclats dans sa tête et dans son poumon… Les chances sont minimes, mais tant que son cœur battra on poursuivra la lutte pour sa vie », a déclaré le médecin Jean Fattouh au correspondant de l'agence Rossiya Segodnya présent sur place.
Au total, près de 130 enfants ont trouvé la mort depuis le début du mois de septembre dans les attaques lancées par les extrémistes contre les quartiers d'Alep, indiquent les médecins. La plupart des décès sont dus à des blessures par éclats.
Une tragédie passée inaperçue
En dépit de l'envergure de la tragédie, elle n'a pratiquement pas eu d'écho dans la presse occidentale. Et pourtant, les journalistes ont accès aux hôpitaux dans lesquels ont été placés les enfants blessés.
« Aujourd'hui, j'ai regardé le journal télévisé et lu la presse. Personne n'en parlait », relate Nikolaï Pakhomov, employé du New York Consulting Bureau travaillant aux États-Unis.
« Il se trouve que les médias américains véhiculent pour la population les points de vue compatibles avec les intérêts des élites locales. En Syrie, ces dernières ont une position bien claire. Bachar el-Assad est le principal coupable de la situation en Syrie et c'est un criminel. Quant à la Russie, elle contribue aux monstruosités qu'Assad commet. La dépêche en question ne s'inscrit pas dans le cadre de cette théorie, c'est pour cela qu'elle n'est pas diffusée », explique-t-il.
Or, on ne peut pas dire qu'aucun avis alternatif ne pénètre dans la presse. « Les informations attestant que les choses sont beaucoup plus complexes et que les adversaires d'Assad commettent de nombreux crimes. Ceci est mentionné dans des rapports des défenseurs des droits de l'homme, dans les propos d'experts et dans les médias. Mais si l'on examine l'image informationnelle dans son ensemble, elle est telle que je vous l'avais décrite », a conclu M. Pakhomov.
L'Onu cherche une solution à la crise d'Alep
600 personnes, dont 400 mineurs, doivent être évacuées d'urgence d'Alep. Or, l'Onu ne possède pas pour l'heure une liste exhaustive, a fait savoir jeudi l'envoyé spécial adjoint des Nations unies pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy.
Et de préciser que l'évacuation médicale ne pouvait avoir lieu tant que le régime de cessez-le-feu n'était pas rétabli dans la ville. La situation reste complexe, mais l'Onu ne perd pas espoir et continue à déployer ses efforts en vue de son amélioration. Ainsi, le 6 octobre, l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a proposé aux extrémistes du Front al-Nosra de quitter la ville. Pour l'instant, la réponse est négative, mais l'organisation espère que l'entente sera parachevée.
Pour sa part, le chef du Commandement opérationnel principal de l'état-major russe, le général Sergueï Roudskoï, a déclaré que la Russie était prête à assurer la sécurité du retrait des extrémistes et la sortie des civils des quartiers orientaux d'Alep.
Les autorités syriennes restent pourtant sceptiques et ne croient pas que les extrémistes d'al-Nosra accepteront de quitter la ville.
« Le Front al-Nosra est la force principale des hommes armés d'Alep. (…) Ils ne sortiront pas de la ville, réalisant quelles pertes ceci leur coûtera. Seuls les combats peuvent contraindre les extrémistes à quitter la ville », considère le ministre syrien de la Réconciliation nationale Ali Haïdar.
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