Affichage des articles dont le libellé est Égypte. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Égypte. Afficher tous les articles

dimanche 18 décembre 2016

l'Arabie Saoudite prend la défense du Qatar

Un attentat a été perpétré, le dimanche 11 décembre 2016, dans l’église Saint-Pierre et Saint-Paul du Caire, tuant 23 personnes et en en blessant gravement une cinquantaine.

 

L’Égypte a décrété 3 jours de deuil national.

Sous la présidence du Frère Mohamed Morsi, les Frères musulmans avaient librement saccagé de nombreuses églises et évêchés coptes et s’étaient livrés à divers lynchages. Mais depuis son renversement, le président Abdel Fattah al-Sissi s’est engagé à défendre les chrétiens comme tous les Égyptiens.

Selon le ministre de l’Intérieur, cet attentat aurait été perpétré par des membres de la Confrérie et mis au point par eux au Qatar. Daech a immédiatement répliqué en le revendiquant.

Les principaux leaders de Daech sont membres des Frères musulmans. Tandis que les dirigeants de la Confrérie résident principalement en Turquie, au Qatar et au Royaume-Uni.

Le 15 décembre, le Conseil de coopération du Golfe (organisme dominé par l’Arabie saoudite) a déploré les accusations visant l’un de ses membres (le Qatar).

En 2014, le président al-Sissi avait transmis à l’Arabie saoudite des documents trouvés dans les archives de son prédécesseur et attestant que le Qatar préparait un coup d’État contre la famille des Saoud avec l’aide d’une faction de la Confrérie. Riyad avait alors soutenu financièrement l’Égypte et menacé d’envahir le Qatar.

Source

jeudi 8 décembre 2016

Les médicaments du nord testés dans le sud !

Économies, gain de temps... Les fabricants de médicaments délocalisent toujours plus leurs tests vers des pays pauvres. Certaines pratiques sont problématiques, estime l’organisation Public Eye. En Égypte, les deux géants suisses Roche et Novartis représentent à eux deux près de la moitié des essais qui s’y déroulent.

 

Impossible d’envisager la commercialisation d’un médicament sans l’avoir testé chez l’homme au préalable. Historiquement réalisés dans les pays occidentaux, les essais cliniques sont toutefois de plus en plus délocalisés dans des pays aux revenus plus modestes tels que l’Égypte, l’Inde ou l’Ukraine.

Observé depuis plusieurs années, le phénomène a récemment fait l’objet d’une conférence organisée à Genève par l’organisation Public Eye (ex-Déclaration de Berne), afin de faire la lumière sur cette pratique et notamment sur les questions éthiques qu’elle soulève.

Mener des essais cliniques à l’étranger ? Les pharmas ont commencé à y songer au début des années 2000, notamment dans l’espoir de se positionner dans de nouveaux marchés en pleine croissance. Novartis, Roche, Sanofi, Merck… les plus grands industriels ont ouvert des bureaux dans les pays du Sud afin d’y lancer de grandes études précédant une éventuelle commercialisation de leurs futurs produits. En 2000, à peine 10% des essais de médicaments étaient réalisés dans les pays du Sud, contre environ 40% aujourd’hui, estime Public Eye.

 

Participer à un essai, un moyen de survivre

Pour ces laboratoires ou pour leurs sous-traitants, les avantages sont nombreux. Ils s’implantent à moindre coût dans des pays très peuplés qui leur assurent un accès à une immense réserve de malades potentiels, le tout dans un cadre réglementaire moins contraignant – lorsqu’il existe. Ce ne sont pas les plus pauvres qui sont visés, mais plutôt des pays dont le niveau de vie s’améliore. La raison : « Ils se dotent d’hôpitaux et d’universités qui intéressent les industriels, sans oublier que les gens qui y vivent contractent peu à peu des maladies chroniques que nous connaissons bien ici : diabète, maladies cardiovasculaires, etc. qui requièrent des traitements longs, onéreux, et donc très lucratifs pour ces entreprises », détaille Patrick Durisch, qui a mené une étude approfondie sur le sujet pour Public Eye.

Un tel changement de pratique pose des questions éthiques. Venu à Genève, Ayman Sabae, spécialiste en santé publique et membre de l’ONG Egyptian Initiative for Personal Rights, s’est alarmé de la situation de son pays. « L’Égypte constitue un terreau fertile pour les essais cliniques. Il y a beaucoup d’universités et d’hôpitaux, une population nombreuse, les coûts en ressources humaines sont dérisoires et la législation très souple. » Mais avec 73% des soins payés directement de la poche des patients, bien peu d’Égyptiens peuvent se payer des traitements coûteux lorsqu’ils sont gravement malades. « 54% des Égyptiens disent avoir une assurance maladie, mais elles sont tellement inutiles que seuls 8% parmi eux s’en servent réellement », regrette Ayman Sabae. Si bien qu’une grande partie de la population voit les essais cliniques comme un moyen, parfois le seul, de se faire soigner.
Ce phénomène se vérifie d’ailleurs dans le type d’études réalisées en Égypte, où plus de 70% sont des essais dits de phase III : des tests coûteux qui s’adressent à de larges panels de patients malades. En filigrane de cette statistique apparaît le marché implicitement conclu entre les deux parties. D’un côté l’Égypte, qui accueille à bras ouverts les labos étrangers et permet ainsi à sa population malade d’espérer un traitement normalement hors de portée. De l’autre les industriels profitent du manquement de procédures de validation éthique des protocoles expérimentaux pour gagner un temps précieux. « À partir de la découverte de la molécule et du dépôt de brevet, c’est une course contre la montre qui s’engage, explique Patrick Durisch. Un brevet est valable durant vingt ans. Plus ils peuvent commercialiser leur produit tôt, plus les labos en tireront du profit avant que la concurrence ne sorte des génériques. »

 
Source

mercredi 2 novembre 2016

La Russie face à son destin

Le présent texte est une actualisation de l’article rédigé par Youssef Hindi, titré « La Russie, l’Europe et l’Orient », publié en septembre 2015 par Geopolintel.

La Russie n’est pas qu’une grande puissance militaire, une vieille nation, tendant, depuis l’arrivée de Vladimir Poutine à sa tête, à équilibrer les rapports de forces géopolitiques et économiques. Elle est aussi un pont naturel, à différents degrés, entre l’Europe et l’Asie, l’Occident et l’Orient.

 

Ce pont, certains veulent le détruire depuis plus d’un siècle, notamment au moyen de cette arme que sont les idéologies de la modernité : le bolchevisme, une maladie mortelle qui s’est attaquée au cœur de la Russie, à son âme, le christianisme ; et l’ultralibéralisme des années 1990, pour l’achever. À cela se sont ajoutés les indépendantismes de régions de la Fédération russe, stimulés voire encouragés par les États-Unis pour abattre définitivement l’ours russe sur le plan géopolitique et le faire sortir de l’Histoire.

Si la Russie s’est relevée, il faut en saisir les causes profondes et comprendre son rôle ainsi que son destin.

 

Anthropologie, religion et géopolitique

Le retour « miraculeux » du christianisme en Russie n’est pas le fruit d’un accident de l’Histoire, mais bien la manifestation de lois anthropologiques fondamentales qui doit attirer l’attention des Européens. Toute société est organisée autour d’une croyance collective majoritaire ; les plus durables d’entre elles sont bien sûr les grandes religions qui, depuis l’ère industrielle en particulier, ont été remplacées progressivement par des croyances profanes, matérialistes et éphémères, comme les utopies communistes et libérales (issues du messianisme juif [1]) promettant un paradis terrestre, ou encore les idoles de l’argent, du sexe et de la violence, qui occupent une place importante dans les sociétés néolibérales. Les idéologies antireligieuses, à l’instar du communisme et du laïcisme, n’existent, par définition, qu’en opposition aux religions transcendantes, qu’arc-boutées contre la croyance en un Dieu transcendant.

Mais l’histoire et l’anthropologie nous apprennent que l’athéisme (croyance négative), lorsqu’il devient majoritaire, conduit à un inexorable effondrement de la société – n’ayant plus de religion sur laquelle s’appuyer, ni de morale stable – se traduisant par l’atomisation de la société et l’apparition d’individus [2] dépourvus de toute horizontalité (communauté, famille, ekklesia), car privé de verticalité ; les deux étant complémentaires.

La séquence historique que vient de traverser la Russie nous a montré comment l’effondrement brutal du communisme – l’idéologie dominante ne pouvant perdurer que par le maintien de la structure qui la sous-tend – fit place au retour de la religion traditionnelle en Russie (la nature ayant horreur du vide), à savoir le christianisme. Ceci nous permet d’ores et déjà d’anticiper la manifestation du même phénomène en Occident et en Europe en particulier. En effet, le système libéral et son idéologie sont visiblement en cours d’effondrement (ou plus précisément en cours de mutation, mais nous ne développerons pas cette idée ici) – depuis la crise financière de 2007-2008 – tout comme le communisme hier ; dans ce contexte, il faut s’attendre au retour imminent à la religion en Europe. Il faut toutefois craindre que ce retour incontrôlé (par ceux qui en ont la charge : la hiérarchie ecclésiale) à la croyance en Dieu ou à ce qui s’y apparentera, n’entraîne des dérives dangereuses, comme la multiplication de gourous et d’imposteurs en tous genres. La Russie elle, a réussi son retour à l’orthodoxie grâce à une église solide, faisant corps avec le peuple et l’État.

Ce qui précède nous amène à déduire que la Russie – au-delà de sa complémentarité économique avec l’Europe de l’Ouest – pourrait, dans le futur et si les conditions sont réunies, être un élément de stabilisation dans une Europe amenée à connaître de graves troubles sociaux, politiques et d’identité… Il faut ajouter à cela le rôle éminemment important que la Russie joue au Proche-Orient. Elle est un véritable pont entre l’Europe et l’Orient, le christianisme et l’islam – comme l’a très bien analysé Imran Nazar Hosein – en tant que grande nation multiethnique et multiconfessionnelle ; elle est, par son seul exemple, un remède potentiel à la stratégie du choc des civilisations, stratégie dont elle est elle-même l’une des premières cibles.

 

La stratégie antirusse israélo-américaine

Cette Russie chrétienne, cette Russie puissance continentale, tellurocratique, étend une influence naturelle sur une vaste zone géographique où vivent des populations diverses mais ayant paradoxalement, pour la majorité d’entre elles, une structure familiale de type russe, communautaire-égalitaire [3] ; c’est cette relative homogénéité anthropologique qui, sur la longue durée, a permis à la Russie de devenir cet « empire naturel », à l’inverse de son ennemi, la puissance américaine thalassocratique, héritière de l’Empire britannique et porteuse d’une idéologie différencialiste, imprégnée de darwinisme social sous couvert d’un démocratisme fondateur.

La Russie fait face à une double stratégie : une stratégie impériale américaine, dont le principal cerveau est Zbigniew Brzezinski, et de l’autre, ce qu’il faut bien appeler précisément la stratégie « sioniste ». Si la stratégie d’endiguement et de démantèlement de la Fédération de Russie élaborée par Brzezinski, dans son livre Le Grand Échiquier (1997/2002), est devenue évidente aux yeux de tous les observateurs, la stratégie sioniste, elle, est beaucoup moins limpide.

La stratégie géopolitique de Brzezinski est un demi-succès : pour ce qui est de la domination du cœur de l’Europe par la soumission totale de la France et de l’Allemagne, c’est chose faite, mais quant à l’éclatement de la Russie en provinces, permettant aux Américains de contrôler toute l’Eurasie et d’en contrôler les richesses naturelles et principalement les énergies fossiles, cela reste de l’ordre du fantasme. Les rêves de domination de Brzezinski se sont brisés sur le mur russe, sur le souverainiste Poutine. Mais la crise en Ukraine – pays auquel Brzezinski accorda une attention particulière et qu’il voulait absolument séparer de la Russie ; ainsi il écrit : « L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. » [4] – montre que les Américains n’ont absolument pas abandonné leur projet.

Jusqu’ici, la Russie de Poutine a tenu en échec les Américains à la fois en Syrie – déjà en septembre 2013 lorsque la Maison Blanche renonça in extremis à ses opérations de bombardement et tout récemment avec le déploiement par la Russie en Syrie de ses systèmes de défense antiaérienne S-300 pour empêcher toute future « erreur » de l’aviation américaine qui a bombardé des positions de l’armée syrienne (le 17 septembre 2016) – et par le retour spectaculaire de la Crimée dans la Maison russe (mars 2014) en pleine crise ukrainienne.

La stratégie sioniste pour la Russie se combine avec la stratégie américaine, mais en aucun cas elle n’oppose ouvertement ou directement Israël à la Russie, bien au contraire. Israël entretient de bons rapports diplomatiques avec la Russie tout en s’opposant à ses alliés au Proche-Orient (la Syrie, l’Iran).

Israël, via le lobby pro-israélien [5], utilise, en particulier depuis le tournant du 11 septembre 2001, les États-Unis et l’OTAN comme un outil de destruction des alliés historiques de la Russie au Proche-Orient, opposant plus encore Russes et Américains.

De ce point de vue, la situation actuelle au Proche-Orient ressemble très nettement à celle de la guerre de Six Jours en 1967 – engendrée par la stratégie israélienne de surenchère sur le front syrien – durant laquelle Tsahal conquiert la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, la bande de Gaza, le Golan syrien et la péninsule du Sinaï appartenant à l’Égypte. Alors que les États-Unis ne voulaient pas s’en mêler – du fait de la menace de l’Union Soviétique alliée de la Syrie et de l’Égypte – les Israéliens tentèrent de les y faire entrer de vive force en frappant le navire de reconnaissance américain USS Liberty qu’ils voulurent faire passer pour une attaque égyptienne contre les États-Unis, comme en 1954.

Qui veut identifier les ultimes bénéficiaires d’une guerre russo-américaine doit savoir que les premiers architectes de la guerre contre la Syrie sont les dirigeants israéliens et le lobby pro-israélien aux États-Unis, lesquelles ont commencé leur propagande anti-syrienne dans les allées du pouvoir étasunien dès 1996 [6] avec la persévérance du Diable (errare humanum est, perseverare diabolicum : l’erreur est humaine, la persévérance est diabolique).

Source: E&R

mardi 25 octobre 2016

En quête de finances pour 2017, le FN fait les yeux doux aux Émirats arabes unis

LE SCAN POLITIQUE - Les responsables du Front national érigent volontiers les Émirats en contre-exemple du Qatar, accusé de financer le fondamentalisme islamiste.

C'est un problème récurrent au Front national. Bien que la trésorerie du parti soit désormais assainie, il manque des fonds pour alimenter la campagne présidentielle qui s'annonce. Marine Le Pen peut actuellement compter sur 4 à 6 millions d'euros selon les sources, alors que 12 seraient nécessaires. «Je pense que l'on va régler le problème», convient ce lundi matin Florian Philippot sur LCI, qui regrette que «les banques françaises ne prêtent pas». Un souci récurrent qui avait conduit le FN à chercher le soutien d'établissements russes en 2014. Cette source semble désormais tarie, et selon Mediapart, le Front national chercherait des financements alternatifs, notamment auprès des riches Émirats arabes unis, qui regardent avec bienveillance l'ascension du parti.

«S'il faut aller emprunter à l'étranger, nous irons emprunter à l'étranger, il n'y a aucune exclusive à ça. Que ce soit en Russie en Argentine ou aux États-Unis. Et pourquoi pas au Moyen-Orient», confirmait sur France 3 Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, pendant «les estivales de Fréjus», le 18 septembre. «On cherche “worldwide”, partout sauf en France étant donné le refus des banques ici», a développé l'eurodéputé Bernard Monot, l'un des économistes du Front,auprès de Mediapart. «On a mis une douzaine de lignes à l'eau qu'on peut actionner. Nous cherchons à l'ouest - zone dollar et zone euro -, on a aussi des pistes au Moyen-Orient», ajoute ce dernier. Une piste déjà explorée en 2014, raconte l'un de ses proches, le député Rassemblement Bleu Marine (RBM) Jean-Luc Schaffhauser. En discussion avec une banque d'Abu Dhabi, il affirme avoir assuré des négociations pour un emprunt avec «un taux de 2,8 %». «Mais cela ne s'était pas fait le jour de la signature, en février 2014», précise-t-il. C'est finalement des établissements russes qui avaient pourvu aux besoins, ainsi que Cotelec, la structure de Jean-Marie Le Pen. Cette association de financement a par ailleurs déjà débloqué 6 millions d'euros pour la présidentielle de 2017.

Le FN dément le financement du voyage égyptien de Marine Le Pen

Mediapart relève que le Front national maintient depuis les meilleures relations possibles avec les Émirats arabes unis, présentés comme un modèle de pays arabe combattant le fondamentalisme, par opposition au Qatar, accusé de financer en sous-main le djihad et les Frères musulmans. Une proximité de vue affichée lorsque Marine Le Pen se rend en Égypte le 28 mai 2015: la présidente du FN fait à cette occasion un éloge appuyé du régime du président al-Sissi, implacable adversaire des Frères musulmans, soutenu par les Émirats. Le site spécialisé Intelligence Online révèle alors ce qui a convaincu les responsables égyptiens d'accepter la rencontre: «C'est sous l'amicale pression des services émiratis de renseignement que la plupart ont accepté de rencontrer la présidente du FN». Une pression également exercée sur le président égyptien en personne, selon les révélations du livre Nos très chers émirs (Michel Lafont), paru le 20 octobre, et signé des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Le voyage égyptien dans son ensemble aurait d'ailleurs été financé par des fonds émiratis.

Source