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jeudi 24 novembre 2016

Nouvelle réunion en France sur la Syrie: quels objectif poursuit Paris ?

On n'aurait pas cru la France à ce point déterminée à "singer" les Etats-Unis d'Obama! Alors que dans un récent entretien accordé au journal New York Times, le président élu américain dit "attaquer la Syrie revient à attaquer la Russie et l'Iran" et plaide pour qu'"un terme soit mis à la guerre en Syrie le plus rapidement possible", la France de Hollande affûte ses armes. 

Paris vient d'accuser le gouvernement syrien et ses alliés (iraniens et russes, ndlr) d’"avoir abusé de l’incertitude politique aux Etats-Unis" pour mener "une guerre totale  contre les régions sous contrôle des opposants".

Des "opposants" dont la France parle se revendiquent des groupes takfiristes soit ces mêmes groupes qui se trouvent à l'origine des attaques sanglantes à Paris et à Nice et ailleurs, ces deux dernières années. 

Cité par Sky News, la France n'hésite même pas à souhaiter "prendre l’initiative" et reprendre, au nom de sa " vigilance" aux États-Unis, "le leadership de la guerre contre l'Etat et l'armée syriens. 

La diplomatie de Hollande dirigée par Jean-Marc Ayrault, a annoncé même la tenue prochaine à Paris d'un sommet "entre amis" (les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie ainsi que des pays arabes, comme l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis et la Jordanie)  pour jouer "le rôle que les États-Unis n’ont pas pu jouer" en raison de ce que Paris appelle l’incertitude politique déclenchée par Trump. 

Alors que l'État syrien s'est dépouillée de ses armes chimiques en 2013, M. Ayrault a déclaré que la France continuait à plaider en faveur de l'adoption par le conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant l'usage des armes chimiques par le gouvernement de Damas.

Les analystes politiques relèvent l'obstination du gouvernement socialiste à vouloir à tout prix poursuivre " sa politique contre-productive" en Syrie, une politique qui a encouragé l'apparition puis l'extension du terrorisme d'abord en Libye et en Syrie puis en Europe et surtout en France. 

Les voix s'élèvent pour autant au sein même des milieux politiques pour dénoncer l'aveuglement socialiste dans le dossier syrien. Le favori de la droite pour la présidentielle 2017 François Fillon a ainsi plaidé pour une coopération étroite avec la Russie, l'Iran et le gouvernement de Bachar el-Assad pour combattre Daech.

Source

Monténégro : le dernier jouet de l’OTAN pour provoquer la Russie

Difficile d’avoir cette semaine un gros titre plus sensationnel que celui-ci : « Le Monténégro dit avoir déjoué le plan soutenu par la Russie de tuer le Premier ministre Djukanovic ». L’information spectaculaire a suivi l’annonce dimanche dernier par le procureur général du pays qu’une tentative de coup d’État effectuée – prétendument – par des nationalistes russes avait été déjouée pendant les élections parlementaires du mois dernier.

 

Sans fournir aucune preuve à l’appui de sa déclaration choc, le procureur général Milivoje Katnic a affirmé qu’une « organisation puissante » comprenant quelque 50 nationalistes russes, serbes et monténégrins avait comploté pour bloquer les élections tenues le 16 octobre et déclencher un coup d’État en assassinant le Premier ministre en poste depuis longtemps, Milo Djukanovic.

Il a été affirmé que le supposé coup d’État avait été déjoué par les autorités monténégrines la veille des élections. Maintenant les mêmes autorités ont conclu que le complot avait été ourdi à l’intérieur du territoire russe.

Sans dévoiler les identités des individus qui auraient été arrêtés, la version officielle manque de crédibilité.

Le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a rejeté les accusations d’interférence russe au Monténégro. Les partis politiques de l’opposition monténégrine ont quant à eux condamné ces affirmations comme de la « propagande grossière » destinée à pousser l’agenda du Premier ministre pro-OTAN et pro-européen de Djukanovic.

«  Il est évident que le procureur spécial est devenu un serviteur du Parti démocratique des socialistes [au pouvoir] », a déclaré Milutin Dukanovic, chef de l’opposition Front démocratique, cité par Radio Free Europe.

En effet, depuis que Milo Djukanovic a annoncé, il y a près d’un an, ses projets d’adhésion à l’alliance militaire dirigée par les États-Unis qu’est l’OTAN, son gouvernement s’est heurté à une vive opposition au sein de la minuscule population du Monténégro, qui compte environ 620 000 habitants.

Beaucoup de Monténégrins se souviennent que leur pays a été bombardé par l’OTAN il y a 16 ans, lorsqu’il faisait encore partie de la Serbie résultant de l’ancienne Yougoslavie. En 2006, le Monténégro est devenu indépendant de Belgrade, mais les mémoires restent marquées par le bombardement aérien de l’OTAN, dans lequel des milliers de gens ont été tués au cours d’une campagne militaire, qui servait les intérêts occidentaux emmenés par les États-Unis pour démembrer les Balkans et en faire des États pro-occidentaux. Ces États ont depuis lors renforcé l’expansion de l’OTAN vers les frontières de la Russie.

Aujourd’hui, le Monténégro se trouve être le dernier tremplin pour l’agression de l’OTAN contre la Russie.

Source

mercredi 2 novembre 2016

La Russie face à son destin

Le présent texte est une actualisation de l’article rédigé par Youssef Hindi, titré « La Russie, l’Europe et l’Orient », publié en septembre 2015 par Geopolintel.

La Russie n’est pas qu’une grande puissance militaire, une vieille nation, tendant, depuis l’arrivée de Vladimir Poutine à sa tête, à équilibrer les rapports de forces géopolitiques et économiques. Elle est aussi un pont naturel, à différents degrés, entre l’Europe et l’Asie, l’Occident et l’Orient.

 

Ce pont, certains veulent le détruire depuis plus d’un siècle, notamment au moyen de cette arme que sont les idéologies de la modernité : le bolchevisme, une maladie mortelle qui s’est attaquée au cœur de la Russie, à son âme, le christianisme ; et l’ultralibéralisme des années 1990, pour l’achever. À cela se sont ajoutés les indépendantismes de régions de la Fédération russe, stimulés voire encouragés par les États-Unis pour abattre définitivement l’ours russe sur le plan géopolitique et le faire sortir de l’Histoire.

Si la Russie s’est relevée, il faut en saisir les causes profondes et comprendre son rôle ainsi que son destin.

 

Anthropologie, religion et géopolitique

Le retour « miraculeux » du christianisme en Russie n’est pas le fruit d’un accident de l’Histoire, mais bien la manifestation de lois anthropologiques fondamentales qui doit attirer l’attention des Européens. Toute société est organisée autour d’une croyance collective majoritaire ; les plus durables d’entre elles sont bien sûr les grandes religions qui, depuis l’ère industrielle en particulier, ont été remplacées progressivement par des croyances profanes, matérialistes et éphémères, comme les utopies communistes et libérales (issues du messianisme juif [1]) promettant un paradis terrestre, ou encore les idoles de l’argent, du sexe et de la violence, qui occupent une place importante dans les sociétés néolibérales. Les idéologies antireligieuses, à l’instar du communisme et du laïcisme, n’existent, par définition, qu’en opposition aux religions transcendantes, qu’arc-boutées contre la croyance en un Dieu transcendant.

Mais l’histoire et l’anthropologie nous apprennent que l’athéisme (croyance négative), lorsqu’il devient majoritaire, conduit à un inexorable effondrement de la société – n’ayant plus de religion sur laquelle s’appuyer, ni de morale stable – se traduisant par l’atomisation de la société et l’apparition d’individus [2] dépourvus de toute horizontalité (communauté, famille, ekklesia), car privé de verticalité ; les deux étant complémentaires.

La séquence historique que vient de traverser la Russie nous a montré comment l’effondrement brutal du communisme – l’idéologie dominante ne pouvant perdurer que par le maintien de la structure qui la sous-tend – fit place au retour de la religion traditionnelle en Russie (la nature ayant horreur du vide), à savoir le christianisme. Ceci nous permet d’ores et déjà d’anticiper la manifestation du même phénomène en Occident et en Europe en particulier. En effet, le système libéral et son idéologie sont visiblement en cours d’effondrement (ou plus précisément en cours de mutation, mais nous ne développerons pas cette idée ici) – depuis la crise financière de 2007-2008 – tout comme le communisme hier ; dans ce contexte, il faut s’attendre au retour imminent à la religion en Europe. Il faut toutefois craindre que ce retour incontrôlé (par ceux qui en ont la charge : la hiérarchie ecclésiale) à la croyance en Dieu ou à ce qui s’y apparentera, n’entraîne des dérives dangereuses, comme la multiplication de gourous et d’imposteurs en tous genres. La Russie elle, a réussi son retour à l’orthodoxie grâce à une église solide, faisant corps avec le peuple et l’État.

Ce qui précède nous amène à déduire que la Russie – au-delà de sa complémentarité économique avec l’Europe de l’Ouest – pourrait, dans le futur et si les conditions sont réunies, être un élément de stabilisation dans une Europe amenée à connaître de graves troubles sociaux, politiques et d’identité… Il faut ajouter à cela le rôle éminemment important que la Russie joue au Proche-Orient. Elle est un véritable pont entre l’Europe et l’Orient, le christianisme et l’islam – comme l’a très bien analysé Imran Nazar Hosein – en tant que grande nation multiethnique et multiconfessionnelle ; elle est, par son seul exemple, un remède potentiel à la stratégie du choc des civilisations, stratégie dont elle est elle-même l’une des premières cibles.

 

La stratégie antirusse israélo-américaine

Cette Russie chrétienne, cette Russie puissance continentale, tellurocratique, étend une influence naturelle sur une vaste zone géographique où vivent des populations diverses mais ayant paradoxalement, pour la majorité d’entre elles, une structure familiale de type russe, communautaire-égalitaire [3] ; c’est cette relative homogénéité anthropologique qui, sur la longue durée, a permis à la Russie de devenir cet « empire naturel », à l’inverse de son ennemi, la puissance américaine thalassocratique, héritière de l’Empire britannique et porteuse d’une idéologie différencialiste, imprégnée de darwinisme social sous couvert d’un démocratisme fondateur.

La Russie fait face à une double stratégie : une stratégie impériale américaine, dont le principal cerveau est Zbigniew Brzezinski, et de l’autre, ce qu’il faut bien appeler précisément la stratégie « sioniste ». Si la stratégie d’endiguement et de démantèlement de la Fédération de Russie élaborée par Brzezinski, dans son livre Le Grand Échiquier (1997/2002), est devenue évidente aux yeux de tous les observateurs, la stratégie sioniste, elle, est beaucoup moins limpide.

La stratégie géopolitique de Brzezinski est un demi-succès : pour ce qui est de la domination du cœur de l’Europe par la soumission totale de la France et de l’Allemagne, c’est chose faite, mais quant à l’éclatement de la Russie en provinces, permettant aux Américains de contrôler toute l’Eurasie et d’en contrôler les richesses naturelles et principalement les énergies fossiles, cela reste de l’ordre du fantasme. Les rêves de domination de Brzezinski se sont brisés sur le mur russe, sur le souverainiste Poutine. Mais la crise en Ukraine – pays auquel Brzezinski accorda une attention particulière et qu’il voulait absolument séparer de la Russie ; ainsi il écrit : « L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. » [4] – montre que les Américains n’ont absolument pas abandonné leur projet.

Jusqu’ici, la Russie de Poutine a tenu en échec les Américains à la fois en Syrie – déjà en septembre 2013 lorsque la Maison Blanche renonça in extremis à ses opérations de bombardement et tout récemment avec le déploiement par la Russie en Syrie de ses systèmes de défense antiaérienne S-300 pour empêcher toute future « erreur » de l’aviation américaine qui a bombardé des positions de l’armée syrienne (le 17 septembre 2016) – et par le retour spectaculaire de la Crimée dans la Maison russe (mars 2014) en pleine crise ukrainienne.

La stratégie sioniste pour la Russie se combine avec la stratégie américaine, mais en aucun cas elle n’oppose ouvertement ou directement Israël à la Russie, bien au contraire. Israël entretient de bons rapports diplomatiques avec la Russie tout en s’opposant à ses alliés au Proche-Orient (la Syrie, l’Iran).

Israël, via le lobby pro-israélien [5], utilise, en particulier depuis le tournant du 11 septembre 2001, les États-Unis et l’OTAN comme un outil de destruction des alliés historiques de la Russie au Proche-Orient, opposant plus encore Russes et Américains.

De ce point de vue, la situation actuelle au Proche-Orient ressemble très nettement à celle de la guerre de Six Jours en 1967 – engendrée par la stratégie israélienne de surenchère sur le front syrien – durant laquelle Tsahal conquiert la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, la bande de Gaza, le Golan syrien et la péninsule du Sinaï appartenant à l’Égypte. Alors que les États-Unis ne voulaient pas s’en mêler – du fait de la menace de l’Union Soviétique alliée de la Syrie et de l’Égypte – les Israéliens tentèrent de les y faire entrer de vive force en frappant le navire de reconnaissance américain USS Liberty qu’ils voulurent faire passer pour une attaque égyptienne contre les États-Unis, comme en 1954.

Qui veut identifier les ultimes bénéficiaires d’une guerre russo-américaine doit savoir que les premiers architectes de la guerre contre la Syrie sont les dirigeants israéliens et le lobby pro-israélien aux États-Unis, lesquelles ont commencé leur propagande anti-syrienne dans les allées du pouvoir étasunien dès 1996 [6] avec la persévérance du Diable (errare humanum est, perseverare diabolicum : l’erreur est humaine, la persévérance est diabolique).

Source: E&R

lundi 24 octobre 2016

Les terroristes: bons à Alep, mauvais à Mossoul !

La trêve humanitaire du 20 au 22 octobre offerte par le gouvernement Syrien et son allié Russe s'est terminée hier soir. Elle avait pour but de permettre l'évacuation des blessés , des civils et des terroristes par le biais de huit  couloirs. Six de ces corridors étaient exclusivement prévus pour les civils , et deux pour les terroristes , pour pouvoir quitter en toute sécurité la ville. Malheureusement , aucun civil n'a pu quitter la partie occupée par les terroristes , bloqués physiquement par ces derniers FranceInfo Aucun terroriste n'a quitté la ville non plus , et la population , malheureusement et en attendant sa libération par les troupes loyalistes , continue donc de vivre sous la terreur de ces groupes mortifères.
Les combats ont de facto , repris hier soir pour  la libération des quartiers occupés par les groupes terroristes dont Al-Nosra , soutenu par le gouvernement Français (PetitRappel).
Regarder la vidéo: Laurent Fabius veut aider les terroristes en Syrie

L'occident en fauteurs de guerre ! C'est bizarre , mais le petit gros , nous ne l'entendons pas sur une livraison d'armes pour les rebelles du Donbass pour rééquilibrer le rapport de force contre les soudards de la junte de Kiev !
Regarder la vidéo: La France et la Grande-Bretagne fournissent des aides à la "Rébellion" en Syrie

C'est toujours assez révélateur de constater la malhonnêteté des médias , en comparant le traitement médiatique sur la libération d'Alep , et celle de Mossoul en Irak. Il suffit de lire quelques articles pour avoir un constat très simple : à Mossoul , la ville est occupée par des terroristes , tandis qu'Alep , partiellement envahi par les mêmes rebuts , se voit qualifier du mot trompeur de rebelle ! Pour couvrir les futures victimes civiles des bombardements de la coalition dirigée par les USA et ses larbins  , nos journalistes accrédités , nous expliquent que les barbus se servent des civils comme boucliers humains. C'est étrange , car cet argument n'est jamais utilisé pour Alep. Idem , aucunes mentions n'est faites des exactions des terroristes à Alep , perpétrés contre les civils vivant dans les parties tenues par les troupes gouvernementales , sous forme de bombardement. D'ailleurs , nos médias ne nous parlaient quasiment jamais de la situation des civils avant le début de sa libération par l'armée arabe syrienne. Juste pour mémoire , mais ce genre de groupe terroristes n'existait pas avant les interventions officielles ou officieuses dans ces deux pays. L'occident , fauteurs de guerre , dans son éternel rôle de pompiers pyromanes pour le plus grand malheur des peuples qui n'aspirent qu'à vivre en paix ! Mieux que ça , car avecFrance24 , le journalope déplore que les civils puissent évacuer la ville d'Alep , car l'aviation russe et syrienne pourraient bombarder les terroristes sans crainte de tuer des civils ! Hallucinant ! Ils sont en forme en ce moment chez France24 (Rappel)
Selon RFI , la radio collabo de l'état Français (payée par vos impôts , via la redevance TV) , la trêve est un échec total. Pourtant , les civils ont pu recevoir de l'aide humanitaire , selon ce même journaliste. Donc , ce n'est pas un échec total. En prime , c'est plutôt surprenant , car des véhicules ont été autorisés par les "méchants Russes et Syriens , de pénétrer dans la ville pour venir en aide aux civils , mais aucun n'a pu sortir ! Ne comptez pas sur le télégraphiste de RFI pour vous le dire , mais il est clair que les barbus des groupes terroristes on empêché les gens de sortir pour s'en servir comme bouclier humain , comme à Mossoul. Courageux , mais pas téméraires les amis de fabius ! Toujours à Mossoul , mais comment se fait-il que nos bons moralistes ne demandent pas de couloirs humanitaires LePoint ? Il y a pourtant 6 fois plus de civils à Mossoul qu'à Alep pourtant. Dans ce cas là , je vous rassure , nos merdias nous diront qu'il s'agit de dommages collatéraux quand des civils se prendront une bombe Américaine sur la tronche

C'est bizarre , mais nous ne voyons jamais ce genre de témoignage à la télévision Française.
Regarder la vidéo: Les syriens accueillent l'armée arabe syrienne avec joie après la libération de leur ville

Logique en même temps , ça ne collerait pas avec la propagande officielle !
Pour que le peuple Syrien puisse de nouveau vivre en paix , il faut que les occidentaux de cette pseudo coalition internationale dégagent de Syrie , où elle n'a strictement rien à y faire .Personne ne leur a demandé de bombarder un état souverain et de tuer des civils et des soldats de l'armée loyaliste ! Le peuple Syrien ne pourra vivre qu'en paix , une fois les terroristes vaincus et chassés de leur pays. Il n'y a pas d'autres alternatives , et les rodomontades ridicules de flamby et de son gouvernement de bras cassés n'y changeront rien !

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lundi 17 octobre 2016

Syrie: la guerre pour le gaz et les gazoducs continue ?

Début Avril 2013 le Dr. Imad Fawzi Shueibi parlait pour la première fois sur une chaine de télévision, en l’occurrence la chaîne Al-Mayadeen, des découvertes pétro-gazières en Méditerranée orientale transformant certains pays du Moyen-Orient en États producteurs et exportateurs de gaz et de pétrole. Une véritable surprise, pour les non initiés, concernant essentiellement la Syrie, le Liban, Chypre, Israël et la Turquie. Il avait alors divulgué les documents et graphiques de deux sociétés  norvégiennes spécialisées dans l’exploration du sous-sol ayant ratissé la côte méditerranéenne sur 5000 Km2.

Ces informations expliquent en grande partie l’intensité du conflit autour et contre la Syrie dont les ressources seraient de loin les plus importantes, d’autant plus qu’il nous apprend que la société franco-américaine « CGGVeritas » est entrée sur la ligne en rachetant les deux sociétés norvégiennes qui n’avaient pas livré tous leurs petits secrets.

Aujourd’hui, les masques sont tombés et ne dissimulent plus ni les causes, ni les moyens, ni les trahisons, ni les mensonges, ni les crimes, ni les turpitudes ayant nourri cette sale guerre dite « par procuration » ; ce qui lui a fait dire que la Syrie vivait une « malédiction » là où elle aurait pu espérer le contraire.

Les masques sont tombés, mais la guerre continue malgré tout. En voici quelques raisons tout bêtement commerciales extraites d’une émission TV de la chaîne libanaise NBN [NdT].

1. Docteur Shueibi, pensez-vous que la Syrie se dirige vers une stabilisation obligée ?

Je pense que nous nous dirigeons obligatoirement vers cela, car il s’agit d’une région riche en gaz et en pétrole pour les cent années à venir, sans compter les gazoducs qui devront la traverser. J’ajoute que je vois dans les derniers évènements auxquels nous venons d’assister le règlement du conflit arabo-israélien. Ceci semble encore plus évident si nous tenons compte des récentes critiques, presque menaçantes, prononcées par Kerry à l’encontre de Netanyahou lorsqu’il lui a rétorqué : « Est-ce qu’Israël veut une troisième Intifada?» [1].

Parlant de nouvelle intifada, Kerry a sans doute signifié aux Israéliens que si depuis toujours ils agissent à leur guise en tuant et emprisonnant comme bon leur semble, c’est bien parce qu’ils sont protégés par l’ami américain. Mais voilà que les USA ainsi que la Russie veulent régler les problèmes de la région et en éteindre l’incendie. A-t-on jamais vu des guerres dans une une région gazière et pétrolière ?

2. Parlez-vous d’une paix prochaine non seulement pour la Syrie mais pour toute la région ?

Sans vraiment insister sur le mot « paix », parlons plutôt d’une sorte de stabilité ou de nouveaux équilibres entre les forces belligérantes…

3. Quand ?

Dans un délai de 10 ans.

4. Est-ce à dire que la région ne connaîtra pas de stabilité avant dix ans ?

Je pense que si Israël persiste dans son entêtement, il n’y aura pas de retour à la stabilité et cela affectera toute la région, y compris Israël. Mais peut-être que l’on arrivera à assouplir ses positions… Notez que Netanyahou, malgré sa bouderie, compte se rendre en Russie le 20 Novembre et qu’il a eu un contact téléphonique avec Poutine hier.

L’Israélien est, à ma connaissance, d’une grande intelligence lorsqu’il s’agit de rejoindre les forces ascendantes. Rappelez-vous qu’en 1956 il a vite permuté de la France et de la Grande Bretagne vers les USA. Aujourd’hui, c’est la Russie et la Chine qui montent ! N’oubliez pas non plus que la Russie a signé un accord concernant le champ gazier situé au Nord d’Israël, lequel champ est imbriqué avec celui du Liban. Par conséquent, je demande à mes frères libanais : «  Ne vous-êtes vous pas posés la question de savoir pourquoi autant de précipitations concernant le dossier pétro-gazier ? ».

 5. Précipitation des Israéliens pour voler nos ressources à nos frontières !

Cela fait un bout de temps qu’ils volent… mais ceux qui courent après ce dossier ont fini par sentir qu’il était temps de songer au partage de ces ressources.

6. Autrement dit, la part qui doit nous revenir à nous les Libanais ?

Oui, la part libanaise. Mais la question dangereuse concerne la Syrie qui, en plus du gaz et du pétrole dont elle regorge, est sur le trajet que doivent emprunter divers gazoducs. Alors de deux choses l’une ; soit le calme revient d’ici deux ans, suivi par les appels d’offre, les forages aboutissant à la production dans un délai de 7 années ; soit il y a ajournement par ceux que cela arrange de laisser brûler la Syrie pour que le prix du gaz reste élevé.

Ce prix restera élevé tant que le gaz syrien n’est pas exploité, que le gaz iranien reste pour une grande part hors circuit, que le sort du gaz qatari [à l’origine de tout ce jeu] reste indéterminé, et que le gaz de l’Arabie saoudite n’est pas rendu en mer Méditerranée. Tant qu’il en est ainsi, les prix du gaz israélien et du gaz russe resteront élevés !

7. C’est pourquoi l’on reporterait la stabilisation à plus tard ?

L’une des théories israéliennes voudrait que cette instabilité perdure tant qu’Israël n’aurait pas écoulé la moitié de son gaz. Elle implique que sur ses 20 années de réserves, il pourra vendre la moitié de son gaz à prix élevé pendant 10 ans pour ne pratiquer qu’ensuite le tarif mondial qui ira nécessairement à la baisse.

C’est une théorie que nous devons prendre en considération, tout en sachant que le problème ne dépend pas de la seule volonté d’Israël. Mais si elle devait se vérifier, une analyse à froid m’amène à penser qu’une telle situation serait toute aussi intéressante pour la Russie qui fournit 46% du gaz européen.

8. Mais n’est-il dans l’intérêt de la Russie d’exploiter le gaz de notre région ?

Bien-sûr, c'est dans son intérêt.

9. Et comme vous venez de le dire, elle exploitera le gaz des territoires occupés et participera pour une grosse part à l’exploitation du gaz syrien ?

Et dans ce cas, ce qui devient encore plus important est le prix du gaz. En effet, s’il y a entente entre la Russie, l’Europe et les USA, la théorie israélienne n’est plus valable. La Syrie en aura terminé avec cette malédiction et le problème syrien sera résolu. D’ailleurs, il me semble que la Russie et les USA accélèrent dans ce sens et qu’ils se sont déjà entendus non seulement sur les modalités d’exploitation mais aussi sur les prix.

10. Mais alors, partant de la théorie qui veut que l’exploitation des ressources pétro-gazières nécessite la stabilité de la région, pourquoi a-t-on allumé cette guerre incendiaire en Syrie, avec son cortège de sang, de morts et de destructions ? Pourquoi n’a-t-on pas commencé par profiter de la stabilité qui y régnait quitte à changer d’avis en cas d’échec ?

C’est une question de rigidité ou de souplesse des prises de position des uns et des autres, et il nous faut envisager la synthèse de tout ce qui se passe dans notre région en sachant que nous ne pouvons toujours pas en donner une image définitive. Cette image est jusqu’ici incertaine et ne pourra être réglée qu’en fonction de la nature des conflits, l’arrêt des combats, les ententes régionales, internationales et nationales.

Si l’Arabie saoudite n’arrête pas son escalade dans la violence et persiste à refuser de suivre les USA, la guerre sera longue ! Certains disent qu’elle est totalement inféodée aux USA et qu’elle suivra leurs directives. D’autres pensent qu’elle profite de leur faiblesse et se rebiffe réclamant sa place au soleil. De nombreux centres de recherche en arrivent à la conclusion que l’Arabie saoudite peut encore mener sa « Guerre du pétrole » et que même si les USA peuvent produire 12 millions de barils de pétrole de schistes ou autres, par jour ; ils auront quand même besoin de 4 millions de barils supplémentaires par jour.  Ils devront se les procurer en grande partie du côté de cette même Arabie saoudite qui reste ainsi un facteur non négligeable de l’équation, malgré sa dépendance… Ce n’est que dans environ trois mois que nous pourrons savoir si elle s’obstine dans sa rébellion ou obtempère, à moins qu’elle ne subisse à son tour les méfaits de conflits internes. Ce que je ne lui souhaite pas.

11. Ces conflits internes n’auront peut-être pas lieu étant donné la stabilité requise pour la région ?

Rappelez-vous les paroles de Richard Perle disant que le « chaos constructif » de notre région devait commencer par l’Irak, puis passer au Liban, à la Syrie, à l’Arabie saoudite pour terminer par le grand prix censé être l’Egypte. L’Arabie saoudite était dans le collimateur… J’espère qu’elle saura raison garder.

12. Mais qui a dit que le dossier du gaz avait une telle incidence sur ce qui se passe ? Qui a dit qu’il y avait de telles ressources pétro-gazières en Syrie et au Liban ? Quelles sont les études menées dans ce cadre ?

J’ai déjà exposé une partie de ces études sur Sham FM en 2012, puis dernièrement sur la Chaîne TV Al-Mayadeen [3] [4]. C’est pourquoi, je me contenterai d’en rappeler l’essentiel avant d’apporter des données supplémentaires.

La société norvégienne Inseis a délivré à la Syrie les résultats d’une première exploration off-shore en deux dimensions [2D]. Elle révélait les 14 gisements de pétrole dont j’ai déjà parlés. Ensuite, une deuxième société toujours norvégienne, la SAGEX, a repris le travail et a rendu des résultats comparables à la précédente en se gardant de communiquer les résultats des données sismiques transformées en 3D permettant une estimation bien plus quantitative du rendement des gisements en sols marins que la 2D. Puis, ces deux sociétés ont été rachetées par « CGGVéritas » qui est une société franco-américaine basée à Londres. Cette dernière société a donc récupéré le contrat et les données concernant la Syrie. Et là, le jeu devient plus clair !

Ainsi, lorsque j’avais présenté une première image sur Al-Mayadeen j’avais dit que les premières estimations des rendements pétroliers pour les gisements [14-9-10-13] s’étendant de la frontière libanaise jusqu’à Banias seraient équivalents à ceux du Koweït. Je m’étais basé sur les données 3D prétendument non acquises par la SAGEX. En effet, ces données que j’ai pu consulter indiquent des rendements de 1,6 à 2 millions de barils de pétrole / Jour.

13. Sans parler du gaz ?

Oui, ces chiffres concernent uniquement le pétrole. Quant au gaz, j’avais dit que les gisements étaient considérables en territoire syrien avec un rendement estimé dix fois supérieur à ceux d’Israël et du Liban réunis, le centre étant localisé à Qara entre Damas et Homs.

14. Donc on-shore ?

Absolument ! Mais les sols marins sont aussi très riches en gisements gaziers, les rendements estimés augmentant sensiblement au fur et à mesure que vous remontez vers la côte syrienne. Et, pour en revenir au pétrole, si l’on additionnait les rendements des gisements syriens on arriverait à un total se situant entre ceux de l’Irak et de l’Iran !

15. Autrement dit la Syrie est nantie en pétrole et en gaz et le jeu valait son coût ?

Il le valait, d’autant plus si nous intégrons les trajets des gazoducs que j’ai déjà détaillés. Ainsi le projet de gazoduc russe South Stream qui passe par la Mer Noire et se dirige vers l’Autriche, traversant toute l’Europe, est un concurrent direct du projet Nabucco passant par la Turquie. Il a été voulu par les USA pour servir l’Europe en court-circuitant la Russie. La bataille s’est finalement soldée en faveur de la Russie pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas ici [3].

Et, à l’avenir, tout porte à croire que le secteur germanique l’emportera dans l’équation européenne et que nous assisterons à une coopération sans précédent entre la Russie ; l’Allemagne et l’Autriche. Personnellement, je vois l’Allemagne comme une future grande puissance disposant d’un droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies.

16. La coopération russo-allemande est déjà bien avancée !

En effet. Tout est affaire d’intérêts commerciaux. Le gazoduc russe North Stream qui se dirige directement vers l’Allemagne via la Mer Baltique est l’un des secrets des relations particulières entre ces deux pays. Ceci dit, je pense qu’il est faux de dire que la Russie agit contre l’Europe. La Russie n’est pas l’URSS et il n’est pas interdit d’imaginer des lendemains plus ensoleillés, car ses relations avec l’Europe sont indestructibles.

De notre côté, nous avons à faire avec le gaz qatari et le gaz iranien issus d’un site d’exploitation off-shore [North Dome] situé à la frontière des deux pays. La partie iranienne [South Pars en jaune sur cliché de capture d’écran] est plus riche que la partie qatarie [en rose]. Les gazoducs respectifs doivent suivre un trajet passant par la Syrie !

17. C’est donc la fameuse nouvelle route de la soie dont vous avez parlé à plusieurs reprises ?

Exactement. Et je pense que c’est là le nœud des problèmes auxquels devra s’ajouter celui de l’acheminement des énormes quantités de gaz des régions de Rub’ Al-Khali et de Ghawar située au sud-ouest de Riad ; problème non encore résolu.

Le Qatar avait l’intention de faire passer son gazoduc par le territoire syrien [4], mais voilà que l’accord signé en Août 2011 entre l’Iran, l’Irak et la Syrie résout le problème de l’acheminement du gaz iranien vers la mer Méditerranée sans régler celui de l’acheminement du gaz qatari. Il ne lui restait plus que l’option de son transport par voie maritime qui nécessiterait une flotte de 1000 navires. Un coût exorbitant ramenant les bénéfices qataris escomptés, sur plusieurs années, de 800 milliards de dollars à 80 milliards ! Par ailleurs, il n’est pas exclu que le gaz saoudien doive suivre le même trajet en direction de la Syrie.

18. Les dossiers du gaz sont donc fondamentaux dans la crise syrienne?

Absolument. C’est pourquoi, je ne peux que répéter à mes compatriotes syriens que nous sommes face à des « conflits d’intérêts commerciaux » impliquant les multiples facteurs d’une même équation : Russie, USA, Israël, Iran, Turquie, Arabie saoudite, Qatar, etc. L’unique moyen de nous en sortir serait que chacun puisse y trouver son compte. C’est à cela que nous devons raisonnablement travailler.

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Vidéo NBN

lundi 3 octobre 2016

À quoi joue Israël en Syrie ?

Le rôle d’Israël en Syrie était néfaste dès le départ. Ce rôle, à l’instar de celui des USA, de l’Arabie Saoudite ou du Qatar était de contribuer au chaos dans lequel l’Etat syrien a été plongé il y a plus de cinq ans.

Les tensions entre la République arabe syrienne et l'Etat sioniste ne datent pas d'aujourd'hui. Damas a depuis des dizaines d'années soutenu la résistance palestinienne, et pas par des paroles en l'air mais bien avec un soutien concret et véritable. Puis la confrontation aura lieu au Liban durant la guerre civile (1975-1990) durant laquelle l'armée syrienne empêchera l'occupation israélienne du pays. Et cela ne s'arrête pas là. La Syrie est alliée avec l'Iran et le Hezbollah libanais, les deux seules forces de la région capables de résister aux interventions israéliennes. Cela sera d'ailleurs amplement prouvé en 2006 lorsque la tentative d'invasion israélienne au Liban se soldera par un échec grâce à la résistance du Hezbollah et de ses alliés. Sans oublier évidemment la question des hauteurs du Golan, territoire syrien occupé et administré par Israël depuis la guerre des Six jours en 1967.

Cette haine donc d'Israël à l'encontre du leadership syrien n'a jamais été cachée. Et depuis le début de la crise syrienne, les actions israéliennes n'ont fait que le démontrer. Plusieurs fois les l'armée israélienne avait bombardé les positions des forces gouvernementales syriennes sans jamais s'attaquer aux terroristes, y compris de Daech ou de Front Fatah al-Cham. Jamais. Plus que cela, ces derniers jours cette confrontation israélo-syrienne a pris une nouvelle ampleur lorsque l'aviation israélienne a commencé à bombarder les positions des troupes syriennes en plein combat contre les terroristes d'Al-Qaida dans le sud du pays, aux environs de la ville de Kouneitra, prétendant « avoir essuyé des tirs côté syrien », sans pour autant prouver que ces tirs venaient de la part des forces gouvernementales de Syrie. Le tout pratiquement juste après l'annonce de l'accord conclu entre Lavrov et Kerry sur la Syrie. En réponse et après plusieurs attaques israéliennes à son encontre, les forces syriennes répliquent. Le commandement syrien affirme à ce titre avoir abattu un chasseur et un drone israéliens. Information démentie côté Tel-Aviv mais le fait est tout autre. La Syrie a montré clairement qu'elle compte répondre désormais à toute attaque israélienne à son encontre.

D'autres accusations visant Israël vont plus loin encore. Selon plusieurs sources, les terroristes takfiristes blessés après les combats contre les forces gouvernementales syriennes, se feraient soigner dans des hôpitaux israéliens. Sans oublier le fait que des armements et moyens de transport de production israélienne aient été découvert en possession des groupes terroristes. A quoi joue donc Israël? Lui qui criait haut et fort tellement de fois le « danger de l'islamisme radical » serait-il en train d'accorder de l'aide justement aux extrémistes confirmés, le tout dans le but d'affaiblir son ennemi de longue date syrien? Visiblement tel serait le cas.

D'ailleurs si l'on observe les différentes réactions ayant suivi l'accord Russie-USA sur la Syrie, on arrive à une conclusion bien simple: le gouvernement syrien a accueilli favorablement l'accord. Les alliés de la Syrie, en plus de la Russie, comme l'Iran et le Hezbollah libanais, ont également salué ledit accord. Ce qui est bien loin d'être le cas du voisin israélien. A ce titre, l'ex-directeur du renseignement de l'armée israélienne Amos Yadlin a affirmé « qu'Israël ne peut voir ses intérêts être garantis sans que l'Axe Iran / Hezbollah / Syrie soit brisé. C'est mauvais, très mauvais de voir l'Iran et le Hezbollah se renforcer en Syrie »… Une déclaration qui en dit long et qui confirme d'ailleurs les fortes rumeurs de coopération désormais non-voilée d'Israël avec l'Arabie Saoudite, qui se rejoignent parfaitement sur cette logique.

Plusieurs médias israéliens sont tout aussi critiques. Maariv, l'un des trois principaux journaux d'Israël, cité par Press TV, souligne que la trêve conclue par les chefs des diplomaties russe et étasunienne ne profitera guère à l'Etat sioniste. « C'est un cessez-le-feu qui ne va pas dans les intérêts israéliens puisqu'il fait de l'Iran, du Hezbollah et d'Assad les principaux gagnants ». Et d'ajouter: « Le refus de ne plus exiger désormais le départ d'Assad par les Etats-Unis et la Turquie constitue, à ne pas en douter, un acquis pour la Russie ».

Après cela, on comprend certainement mieux la position d'Israël, désireux de poursuivre le chaos en Syrie, y compris en coordonnant pour cela ses actions avec l'Arabie Saoudite et le Qatar. La Syrie, elle, a montré tout à fait logiquement qu'elle ne compte plus tolérer cela et qu'elle poursuivra sa lutte pour la victoire finale sur les terroristes takfiristes, quelque soient leurs soutiens.

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mardi 13 septembre 2016

L'OTAN, c'est l'empire américain sur lequel le soleil ne se couche jamais

Varsovie, bien que très peu atlantique si l’on se fie à la géographie, a accueilli le sommet de l’OTAN. Une OTAN, qui, pour l’historien John Laughland est devenue beaucoup trop grande pour pouvoir exister sans un ennemi presque aussi grand qu’elle.

Qui n’était pas présent au sommet de l’OTAN à Varsovie qui s’est déroulé le 8 et le 9 juin?

On y a aperçu le président ukrainien, Petro Poroshenko, ainsi que son ministre de la défense. L’Ukraine n’est pourtant pas pays membre de l’OTAN.

On y a aperçu aussi les présidents géorgien, arménien et azéri, trois chefs d’Etats qui non seulement ne sont pas pays membres de l’OTAN mais dont deux – l’Arménie et l’Azerbaïdjan – sont en guerre depuis plus de 25 ans.

 

Les dirigeants japonais et sud coréens étaient présents, quoique on ne peut plus éloignés de l’Atlantique du Nord

Présent aussi était le président de la République Islamique d’Afghanistan dont l’OTAN assure la sécurité: c’est un protectorat. L’alliance se bat contre l’Etat islamique mais protège cet Etat islamique-là.

Les dirigeants japonais et sud coréens étaient présents, quoique on ne peut plus éloignés de l’Atlantique du Nord. Le ministre de la défense des Emirats arabes unis était là aussi, mais son pays se trouve au bord du Golfe persique.

Ont participé également les présidents de la Finlande, de laSuède et de l’Irlande – pays européens, certes, mais tous des Etats neutres dont les constitutions interdisent toute appartenance à une alliance militaire. Pourtant la Maison-Blanche annonce leur partenariat de «plus en plus approfondi» avec l’OTAN.

Et n’oublions pas le ministre de la Défense de la Macédoine dont les puissances occidentales, les Etats-Unis et l’Union européenne viennent de renverser le gouvernement. N’oublions pas non plus les ministres de la Défense de l’Australie, pays du Pacifique; de l’Autriche, pays neutre; du Bahreïn, pays du Golfe; de la Jordanie; de la Moldavie; de la Mongolie; du Maroc, de la Nouvelle Zélande; de la Serbie; de la Suisse; et de la Tunisie.

 

L’Union européenne est depuis le traité de Lisbonne «un partenaire stratégique de l’OTAN», c’est-à-dire une succursale de celle-ci

Et puis, la cerise sur le gâteau, le premier ministre monténégrin, Milo Djukanovic, au pouvoir depuis 1991, c’est-à-dire depuis 25 ans – d’abord comme Premier ministre et ensuite comme président et de nouveau premier ministre – mais dont personne ne reproche la longévité politique, à la différence de Vladimir Poutine, lui au pouvoir depuis seulement 16 ans, car étant chef de gouvernement d’un pays qui va bientôt adhérer à l’OTAN, Djukanovic est évidemment un grand démocrate. L’homme fort du petit pays mafieux a participé à toutes les réunions du sommet, même si l’appartenance de son pays à l’OTAN n’est pas encore en vigueur. Peu importe la légalité.

J’ai failli ne pas évoquer la présence aussi de l’Union européenne dont le président du Conseil européen et le président de la Commission européenne étaient présents, eux aussi, pour la «photo de famille» et qui ont publié une «déclaration commune» avec le Secrétaire général de l’OTAN. L’Union européenne est depuis le traité de Lisbonne (2010) «un partenaire stratégique de l’OTAN», c’est-à-dire une succursale de celle-ci, et la vacuité de ce communiqué est un cas d’école de la langue de bois:

Au vu des défis communs auxquels nous sommes à présent confrontés, nous devons intensifier nos efforts : nous avons besoin de nouvelles façons de travailler ensemble et d’un nouveau niveau d’ambition, parce que notre sécurité est interconnectée, parce qu’ensemble, nous pouvons mobiliser un vaste éventail d’outils pour faire face à ces défis, et parce qu’il faut que nous utilisions les ressources de la manière la plus efficace qui soit.

 

L’OTAN, c’est l’empire américain sur lequel le soleil ne se couche jamais

Du pur verbiage.

Pourquoi s’attarder sur cette longue liste des personnes présentes et sur leurs communiqués bidons? Pour souligner d’abord que la tenue du sommet relève du pur symbolisme. L’OTAN, c’est l’empire américain sur lequel le soleil ne se couche jamais; le sommet, c’est la cour de Versailles où il faut être vu en train d’orbiter autour du président-soleil pour exister. C’est une alliance dont les Etats-Unis assurent 72% du financement; les autres pays en sont des vassaux. Le symbolisme sert à en souder la solidarité : avec 29 pays membres et autant d’autres pays participants, il est évident que rien ne peut être décidé dans ses réunions elles-mêmes. Tout a été décidé à l’avance par on ne sait quelle méthode.

 

Les attaques otaniennes contre la Yougoslavie en 1999 et la Libye en 2011, l’occupation de l’Afghanistan ou du Kosovo – tout cela n’est pas agressif

Un empire, c’est un projet universel légitimé par des gestes sémiotiques et par la menace d’un ennemi extérieur. Cet ennemi, c’est la Russie, plus encore que l’Etat islamique dont on ne redoute que le terrorisme et le sabotage, alors que la Russie est un Etat-nation avec une armée capable d’envahir d’autres Etats. La décision la plus importante annoncée au sommet, c’est celle d’envoyer mille hommes dans les pays baltes pour les protéger contre une Russie qui autrement soi-disant les envahirait. Les attaques otaniennes contre la Yougoslavie en 1999 ou contre laLibye en 2011, l’occupation de l’Afghanistan ou du Kosovo – tout cela n’est pas agressif mais au contraire défensif. Le déploiement du système anti-missile en Europe, après la conclusion del’accord nucléaire avec l’Iran, est censé être défensif aussi. Ces doubles standards sont le fruit d’un aveuglement délibéré dont le seul but est de justifier la pérennité de l’alliance au-delà de tout vrai besoin.

 

L’OTAN ne peut pas vivre sans attiser l’inimitié contre Moscou

C’est la raison pour laquelle il ne faut espérer aucune amélioration des relations avec la Russie. L’OTAN est devenu beaucoup trop grande pour pouvoir exister sans un ennemi presque aussi grand qu’elle. Malgré les petits accords transitoires qu’il pourra y avoir avec la Russie – sur la Syrie par exemple – l’OTAN ne peut pas vivre sans attiser l’inimitié contre Moscou. Cette inimitié deviendra, dans les années à venir, l’axe principal de cette alliance qui est aussi démesurée qu’obsolète.

Plus les différences augmentent entre les pays membres de l’OTAN – le Brexit, les guerres au Caucase, le flirt grecque avec Moscou – plus il sera important de renforcer le pont atlantique pour empêcher à ce que l’alliance naturelle entre les pays de tout le continent européen se réalise. Dans sa prise de parole devant les journalistes en arrivant au sommet, le Premier ministre britannique, David Cameron, a évoqué le but de «tenir tête à la Russie» comme priorité numéro un pour l’OTAN.

Il faudra donc s’attendre à des actes de violence afin de faire avancer ce projet contre-nature, comme cela est inévitablement le cas dans des projets révolutionnaires comme celui d’approfondir un empire mondial qui dresse les pays européens les uns contre les autres. Si Hillary Clinton est élue présidente des Etats-Unis en novembre, de nouvelles provocations sont une quasi-certitude en 2017.

Lien vers l'article Libre Expression: http://librexpression.org/?p=14810