dimanche 11 décembre 2016

Une enquête de la BBC révèle que des migrants syriens mineurs travaillent dans les ateliers de grandes marques européennes en Turquie.

Une enquête de la BBC révèle que des migrants syriens mineurs travaillent dans les ateliers de grandes marques européennes en Turquie.

Au bout de la route, des conditions de travail déplorables et un salaire de misère. Selon une enquête diffusée lundi par la BBC, de nombreux réfugiés syriens, dont des mineurs, travaillent dans les ateliers textiles de sous-traitants de grandes marques occidentales en Turquie. 

Parmi les enseignes épinglées par le reportage : Zara, Asos, Mango ou encore Marks and Spencer.

"Emplois" toxiques 

12 heures de travail chaque jour pour un euro. Les images prises en caméra cachée par le journaliste Darragh MacIntyre font froid dans le dos. 

Chez Marks and Spencer, il affirme avoir repéré plusieurs jeunes Syriens - dont un âgé de seulement 15 ans - dans les ateliers de repassage des vêtements, une des dernières étapes avant leur livraison vers le Royaume-Uni. Idem sur un site de la marque Asos : la direction a finalement admis avoir dénombré 14 réfugiés Syriens dont trois âgés de moins de 16 ans.

"Je n'étais pas préparé à cette réalité, ou du moins à son ampleur. J'ai trouvé un sous-sol d'atelier presque entièrement rempli d'enfants qui ne devaient pas avoir plus de sept ou huit ans", explique Darragh MacIntyre.

Chez Mango et Zara, les conditions de travail sont encore plus dantesques : les réfugiés sont utilisés pour la décoloration des jeans, au moyen de produits chimiques extrêmement toxiques. Les "ouvriers", dont la plupart ne disposent pas de permis de travail, ne portent même pas de masques de protection.

Cynisme des multinationales

Alertées par la BBC, les enseignes visées par l'enquête affirment découvrir ces situations dramatiques. Marks and Spencer et Asos ont promis dans la foulée que les travailleurs syriens seraient régularisés et que la scolarité des mineurs seraient en partie financée. Le cynisme est sans limite : la marque Mango a expliqué que l'usine impliquée était gérée par un sous-traitant dont elle n'avait pas connaissance et que l'enquête interne n'avait pas permis d'établir la présence de Syriens sur ce site.

"Quand les contrôleurs arrivent, les responsables cachent les enfants. Une fois qu'ils sont partis, ils repartent travailler. C'est aussi simple que ça", ironise le reporter de la BBC, cité par "L'Express".

Comme le rappelle "Le Monde", Marks and Spencer, Asos, Mango et Zara n'ignorent pourtant rien du problème que représente le travail des enfants et des réfugiés dans leurs ateliers enTurquie. Début 2016, l'ONG "Business and Human rights resource centre" avait adressé un questionnaire à 28 grandes multinationales pour les alerter sur la question mais aucune des quatre enseignes visées par l'enquête de la BBC n'avaient pris la peine de donner suite. A l'époque, seules dix d'entre elles avaient accepté de répondre et quatre avaient admis - dont H&M et la chaîne britannique Primark - la présence de réfugiés dans les usines de certains de leurs sous-traitants. 

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