dimanche 16 octobre 2016

Assad: Il faut combattre le wahhabisme pour éliminer le terrorisme

Le président de Syrie Bachar el-Assad estime que la situation actuelle dans le monde rappelle la guerre froide dont la Syrie est un acteur.

Interrogé jeudi 13-10-2016 par le quotidien russe Komsomolskaïa pravda, il a préconisé l’élimination des terroristes comme seul moyen pour en finir avec le terrorisme, et de combattre le wahhabisme, « sa racine idéologique ».

La Syrie, l’acteur important

« En ce qui concerne la Troisième Guerre mondiale, ce terme est souvent utilisé, surtout après la récente escalade, par rapport à la situation en Syrie. Mais à l’heure actuelle, nous sommes en présence d’une situation qui ressemble à la guerre froide dans son stade de développement. Cet élément est apparu tout récemment, c’est pourquoi je pense que l’Occident, et surtout les États-Unis, n’ont pas arrêté la guerre froide même après l’effondrement de l’URSS », a déclaré le dirigeant syrien  .

Selon lui beaucoup de scènes politiques sont impliquées dans ce processus, et la Syrie en est l’une des plus importantes.

Conserver l’hégémonie américaine

« Nous observons l’escalade du conflit, mais l’objectif majeur consiste à conserver l’hégémonie américaine sur le monde, à empêcher quiconque d’être partenaire (des États-Unis, ndlr) dans l’arène politique ou internationale, que ce soit la Russie ou même leurs alliés en Occident. On sent dans l’air l’odeur d’une guerre que vous (l’interviewer) avez décrite comme la Troisième Guerre mondiale, mais ce n’est pas encore une confrontation militaire directe. Bien qu’il y ait une composante politique, terroriste et militaire », a dit Bachar el-Assad.

Le président a signalé que la Russie, l’Iran et le Hezbollah étaient des alliés qui se trouvaient en Syrie sur une base légale. « Ils luttent contre les terroristes, mais il y a d’autres pays dont l’ingérence vise à soutenir les terroristes. La question principale n’est pas le nombre d’acteurs, mais le terrorisme », a conclu Bachar el-Assad.

Combattre le wahhabisme

Pour régler le conflit syrien il a indiqué qu’il importait de définir qui soutenait les terroristes.

« Peu importe qui s’ingère actuellement dans les affaires syriennes. Le plus important est de savoir qui soutient les terroristes chaque jour et chaque heure. C’est là le problème majeur. Une fois ce problème résolu, la situation embrouillée que vous (le journaliste) avez présentée n’aurait plus d’importance. La question est plutôt de savoir quels pays soutiennent les terroristes que de savoir quels pays s’ingèrent dans les affaires du pays », a-t-il expliqué.

De même, d’après le président syrien, la seule façon de lutter contre le radicalisme islamiste takfiriste est de stopper le financement de l’idéologie wahhabite et de continuer le combat contre les organisations terroristes.
« La lutte efficace contre le radicalisme islamiste exige, en premier lieu, que l’on arrête de financer l’Arabie saoudite », a-t-il signalé.

« La chose la plus importante est d’enrayer le flux d’argent que le gouvernement saoudien, ses ONG et ses institutions investissent afin de promouvoir l’idéologie wahhabite à travers le monde. Vous ne pouvez pas dire: « Je vais combattre cette idéologie », et dans le même temps permettre à leurs cheiks et imams de promouvoir dans leurs médersas (terme arabe désignant une école, ndlr) cette sombre idéologie », a ajouté  le numéro un syrien.

Eliminer les terroristes

Selon le chef d’État syrien, la seule façon de lutter contre les «terroristes idéologiques » est de les éliminer.

« Il n’y pas d’autre moyen. Ils n’ont pas besoin de dialogue. D’ailleurs, nous n’avons pas le temps de dialoguer. Nous devons protéger nos citoyens, et donc nous sommes obligés d’éliminer les terroristes. Même si cela ne suffit pas. C’est comme dans un jeu vidéo, ils surgissent à nouveau. Si on tue un combattant, dix autres font leur apparition. Et ce processus n’a pas de fin », a-t-il ajouté.

L’ASL comme les autres

Pour lui, l’Armée syrienne libre (ASL) ne diffère en rien des organisations terroristes Daech et le Front al-Nosra.

« Quand leur mouvement a commencé à croître et qu’il est devenu impossible de cacher les crimes de décapitation, l’Occident a dû reconnaître l’existence d’al-Nosra. Mais en fait, c’est l’Armée syrienne libre. Et c’est Daesh. Ils ont les mêmes racines et se déplacent d’une zone vers une autre pour une variété de raisons », a-t-il conclu.

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