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vendredi 28 octobre 2016

Le wahhabisme (2): la propagation du cancer

Le wahhabisme, ayant une histoire commune avec la dynastie des Saoud, alimente actuellement l’islamisme.

Si le royaume saoudien s’est renforcé et enrichi, ce n’est que grâce au pompage et à l’exploitation du pétrole. Les bretons, anciens mandatants, ont découvert des gisements pétroliers dont les américains ont bénéficié depuis la seconde guerre mondiale.

En 1945, sur le croiseur USS Quincy, le roi Abdelaziz Ben Abderahmane Ben Fayçal Al Saoud s’allia avec le président américain Roosevelt. Par ce pacte, les États-Unis devait protéger le régime wahhabo-saoudien en échange de l’or noir.

L’importance de ce pacte réside en ses revenus économiques que les Aal Saouds consacraient jusqu’aux années 60 à leurs activités religieuses et politiques.
Ils profitèrent alors du quadruplement des prix de pétrole en 1973 pour augmenter la richesse du royaume. Ce fut aussi une preuve de force au niveau international en tant que chef de l’OPEP (à l'époque).

Ils financèrent, par la suite, le «djihad en Afghanistan ». Ils coopérèrent avec des groupuscules réformistes dont les « Frères musulmans ». Il s’agit d’un groupe islamiste ayant les mêmes convictions religieuses que les wahhabites, mais, acceptant quelques pratiques occidentales comme le vote. Peu de temps après l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979, Abdallah Azzam, un imam frère musulman, émît une fatwa soutenue par le mufti d’Arabie saoudite Ibn Baz, appelant à combattre « l’union soviétique athéiste ».

Entre 1982 et 1992, plus de 600 millions de dollars étaient dépensés pour les 35 000 volontaires du Djihad, dont 25 000 seraient saoudiens.
Ainsi, l’Afghanistan fut « wahhabisé » et dominée par un totalitarisme islamiste.

Face à leur succès en Afghanistan, les wahhabites visent à conquérir plus de terrain en Irak, en Syrie, au Maghreb, mais ce n'est toujours pas tout ! Car de nos jours, l’Europe est également cible du wahhabisme. Selon le journal saoudien Asharq Al Awsat, le royaume a consacré environ 5 millions d’euros pour édifier des centres religieux dans plusieurs pays européens laïcs. Le cancer wahhabo-saoudien s’est propagé dans le domaine universitaire et académique en constituant l’académie du roi Fahd (à Londres et Bonn) et la chaire du roi Fahd au sein de l’institut des études orientales et africaines de l’université de Londres.

En outre, plus de 1,8 milliards de dollars réservés au prosélytisme et aux imams de Médine, pole wahhabite, dont Aboubaker Al Jazayri incitant ouvertement dans son livre « La Voie Du Musulman » à l’armement défensif et offensif contre les non-musulmans, les soufis et les chiites que les takfiristes considèrent comme étant mécréants. Ainsi que Yousouf Qaradawi, vedette des frères musulmans, expliquant dans son livre « le licite et l’illicite » comment battre sa femme et tuer les apostats.
Pourtant, ces deux figures sont libres de publier en Europe. Leurs œuvres sont vendus, comme tout autre livre, sur Amazon et au Fnac de France, à la portée de tout le monde, sans déranger personne.

L’Arabie saoudite, berceau du wahhabisme, le Qatar, officiellement wahhabite, et le Kuwait où le wahhabisme est représenté au parlement fortifient l’islamisme et le terrorisme takfiriste. Par conséquent, les pays se voulant anti-terrorisme doivent bannir le wahhabisme, contrôler toutes les activités financées directement ou indirectement par les groupuscules islamistes, et refuser de s’allier et de coopérer avec les états dont la loi suprême est la doctrine salafo-wahhabite totalitaire.

©Imane Ayadi

Le wahhabisme (1): la naissance du takfirisme

La vague d’islamisme aujourd‘hui est motivée depuis des siècles par un courant politico-religieux se voulant islamique dit le wahhabisme.

L’histoire de cette secte remonte au 18e siècle en péninsule arabique. Mohamed Ben Abdelwahhab , son fondateur, étudiait chez son père qui était savant et juge. Dans cette société de bédouins , la tradition s’imposait : le fils ainé, qui est Mohamed, devait être, après son père, un chef de la famille. Mais, comme il n’a pas accompli ses études , son père ne lui a pas permis de le succéder.

Il quitta alors la péninsule arabique vers d’autres villes du monde islamique afin d’étudier. Or, il n’accomplissait jamais son apprentissage (il était chassé de Bassora, en Irak, ou il a fait ses dernières études). Il n’avait donc que des connaissances basiques en Théologie islamique : il est un faux savant (que plusieurs oulémas, dont son frère Souleymane Ibn Abdewahhab, magistrat à Huraymala, ont désavoué).

Mohamed retourna vers l’Arabie ou il créa sa secte. Il commença par rédiger « le livre de l’unicité divine » dont il se servit non pour expliquer les fondements de la foi islamique, mais pour accuser les musulmans de mécréance,  de paganisme et d’hypocrisie dans le but de leur imposer le wahhabisme. Il s’agit, en fait, d’une secte s’appuyant sur une lecture littérale - rejetée par l’ensemble des musulmans - des livres religieux islamiques (le coran et les recueils de hadiths).

Mohamed Ben Abdelwahhab adressa à ses partisans comme à ses ennemis, à partir de 1740, des lettres (publiées par l’université de l’imam M. Ibn Saoud de Riyad) ou il exprime ouvertement le takfirisme, un courant idéologique dont les adeptes excommunient tout individu n’ayant pas les mêmes points de vue qu’eux.

En réalité, Mohamed Ben Abdelwahhab tentait  -infructueusement - de se présenter comme un fondamentaliste pratiquant la religion dans toute sa pureté loin des interprétations des autres savants (Al Ijtihad).

Le wahhabisme, un mouvement nouveau, et toujours peu répandu, avait besoin de grandir. Mohamed Ben Abdelwahhab n’était pas le seul à avoir cette soif de pouvoir. Le chef de la dynastie Saoudienne l’avait également.

En 1744, un pacte fut conclu entre les deux chefs. Il consistait à ce que les wahhabites soutiennent le règne des Saouds qui, en retour, propageront la secte.

Mohamed Ben Abdelwahhab declara la guerre contre les tribus voisines. Les Saouds utilisaient la religion comme alibi de leurs attaques.

En 1802, ils attaquèrent Karbala, une ville sainte chez les Chiites. Le chroniqueur wahhabite Uthman Ben Abd Ben Bishr cite qu’ils ont tué les habitants de la ville et détruit le dôme de la tombe d’Al Hussein (petit fils du prophète Mohamed). Ils ont volé tous les biens de la ville : or, tapis, armes, argent, vêtements et des précieux exemplaires du Coran. L’an suivant, la population de Taif (au Hedjaz) était massacrée à son tour.

La tyrannie saoudienne continua jusqu’à 1818 ; les ottomans ont atteint la capitale Darya et ont exécuté l’émir saoudien. Cependant, l’émirat de Nejd restait sous le contrôle des Saouds entre 1819 et 1891. La géographie de la région les protégeait au moment ou la Dawa wahhabite se propageait.

La dynastie saoudienne était soutenue non seulement par les wahhabites, mais également par les bretons contre l’empire ottoman.

Dès les débuts du 20e siècle, les wahhabites dirigés par Adelaziz Ben Abderahmane Ben Fayçal Al Saoud (descendant de Mohamed Ibn Saoud) lança une campagne militaire pour former l’actuelle Arabie Saoudite. Son armée conquit Ryad et le Nejd (1902-1912), le Hedjaz, Mecque et Médine (1924), et Djeddah (1925) pour, finalement, unir les royaumes du Hedjaz (1925) et du Nejd (1927). En septembre 1932, la création du 3e royaume saoudien était déclarée.

Le bilan de ces guerres était lourd : 500 000 morts, 40 000 exécutions et 350 000 amputations réalisées par les wahhabites.

Ce succès politique des Saouds dû, avant tout, à l’alliance Wahhabo-Saoudienne, donna alors aux imams wahhabites takfiristes accès aux institutions religieuses et aux postes à responsabilité. Quelques années après, la sacrée constitution irréfutable de l’Arabie saoudite devint la doctrine wahhabite, takfiriste et totalitaire. Depuis ce temps, aucune modification n’a été apportée aux textes de loi saoudiens.

©Imane Ayadi