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vendredi 28 octobre 2016

Réchauffement climatique: Pour Sarkozy, la cause c'est l'Afrique

Invité de "Bourdin Direct" ce jeudi 27 octobre sur BFMTV et RMC, Nicolas Sarkozy a développé son idée selon laquelle la cause du réchauffement climatique dû à l'homme "est l'explosion démographique". Pointant en particulier le continent africain, il prône la mise en place d'"une politique de natalité".

Quand on lui parle de réchauffement climatique, Sarkozy montre le Nigeria.

"L'environnement, ça commence à bien faire…" Entamé dès 2010, le virage climato-sceptique de Nicolas Sarkozy a depuis lors pris un tour de plus en plus sérieux, jusqu'à prononcer le mois dernier cette phrase : "Il faut être arrogant comme l’Homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat". Logique, donc, que le recevant ce jeudi 27 octobre sur BFMTV et RMC, Jean-Jacques Bourdin pose la question au candidat à la primaire de la droite : "Est-ce que l'activité humaine contribue à changer le climat ?" Réponse de l'invité :

"Oui, oui, sans aucun problème, sans aucune réserve."


Nouveau revirement ? Pas si vite… Le candidat enchaîne :"Est-ce que c'est la seule raison ? Non ! Est-ce que c'est le premier problème, le plus grave défi de l'humanité ? Non, je considère que le plus grave défi de l'humanité (...), c'est l'explosion démographique sans précédent". Car voici son diagnostic sur le réchauffement climatique : "La première cause de pollution, la première cause de dérèglement, c'est l'explosion de la population qui vit sur la planète".

"Le seul Nigeria aura plus d'habitants que les Etats-Unis"

A l'appui de cette démonstration, Nicolas Sarkozy ressort son exemple favori de l'année : le Nigeria. "Quand vous pensez que Lagos (capitale économique du pays, ndlr) a 22 millions d'habitants, quand vous pensez que l'Afrique va passer de 1 million (sic, c'est 1 milliard) à 2 milliards 300 millions, quand vous pensez que le troisième pays le plus peuplé du monde dans 30 ans sera le Nigeria (…), le seul Nigeria aura plus d'habitants que les Etats-Unis d'Amérique dans 30 ans ! Vous voyez bien que la première cause de la dégradation de notre environnement, c'est l'explosion de la population." Pour y remédier, il propose donc "un organisme mondial dépendant des Nations unies pour surveiller l'évolution de la démographie dans le monde" et la mise en place de "politiques de gestion de la natalité".

Sauf que… Sauf que la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique auquel fait face le monde aujourd'hui - et que Nicolas Sarkozy a donc reconnue sans ambages - est la conséquence, par définition, de son activité… passée, et non future. En l'espèce, de l'explosion de l'émission de gaz à effet de serre (GES), provoquée non pas par la hausse démographique dans les pays en voie de développement mais par l'explosion industrielle des pays qui se sont développés. Ainsi, souligne le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) , "les émissions des six gaz à effet de serre couverts par le protocole de Kyoto ont augmenté de 80% depuis 1970 et de 30% depuis 1990". Et la principale cause de ces émissions de GES est la production d'énergie (25%). Or, toujours aujourd'hui, les chiffresd'émission de gaz à effet de serre dus à la production d'énergie rapportée au nombre d'habitants ne pointent pas du tout la responsabilité de l'Afrique. Arrivent largement en tête les "Etats-Unis d'Amérique", puis… l'Union européenne.

Par conséquent, quand Nicolas Sarkozy affirme que "la première cause de la dégradation de notre environnement c'est l'explosion de la population", c'est faux. Et quand il affirme qu'en luttant contre les émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés, "nous travaillons sur les conséquences et pas sur la cause" du réchauffement climatique actuel, il a encore faux. C'est appliquer à l'Afrique une double peine : celle d'avoir vu le monde se développer en grande partie à ses dépens, et la rendre responsable par-dessus le marché des conséquences néfastes de ce développement qui l'a laissée pour compte.

Source: Marianne

jeudi 29 septembre 2016

Le carnet qui recense le financement libyen de Sarkozy en 2007

Explosif : Mediapart révèle qu'un carnet de notes, appartenant à un ex-ministre libyen et détaillant plusieurs versements du régime de Kadhafi effectués en pleine campagne de 2007, est actuellement exploité par la justice.

Une affaire d'Etat". Le 28 avril 2012, en plein entre-deux-tours de la présidentielle française, le site Mediapart publiait un article au titre renversant : "Sarkozy-Kadhafi, la preuve du financement". Les journalistes Fabrice Arfi et Karl Laske y diffusaient la copie d'un document officiel libyen daté de décembre 2006 qui, selon leurs informations, était la preuve que le régime de Mouammar Kadhafi avait décidé de débloquer une somme de 50 millions d'euros pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Un "faux grossier", rétorque alors le principal intéressé.

Le lendemain, 29 avril 2012, la police autrichienne retrouvait le corps sans vie de Choukri Ghanem dans les eaux du Danube, à Vienne, concluant à une noyade accidentelle consécutive à une crise cardiaque. Acteur clé de la réconciliation entre Paris et Tripoli, l'ancien ministre du Pétrole de Kadhafi s'était exilé en Autriche après la chute du colonel, tué fin 2011 pendant les printemps arabes.

Quel rapport entre les deux dates ? A priori aucun. Hormis peut-être l'existence d'un petit carnet de notes découvert lors d'une perquisition aux Pays-Bas qui, écrit Mediapart ce mardi, "pourrait bien devenir le pire cauchemar de Nicolas Sarkozy".

La justice française enquête depuis 3 ans sur les soupçons d'un financement libyen occulte et massif de la première campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Et, révèle Mediapart, le juge d’instruction parisien Serge Tournaire et les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption viendraient d'obtenir de la justice norvégienne la communication de nouvelles pièces : des notes manuscrites, rédigées par Choukri Ghanem et datées du 29 avril 2007, qui détaillent trois versements d'un total de 6,5 millions d'euros au profit du futur président français.

Première preuve tangible ?

Le ministre libyen du Pétrole y retranscrit le compte-rendu d'une réunion avec d'autres dignitaires du régime, au cours de laquelle sont évoqués les noms de trois auteurs de versements au clan Sarkozy :

Saïf al-Islam Kadhafi - second fils du colonel - pour 3 millions d'euros ;Abdallah Senoussi - chef des services secrets et beau-frère de Kadhafi - pour 2 millions d'euros ;Bachir Saleh - directeur de cabinet de Kadhafi - pour 1,5 million d'euros.

Dans son compte-rendu des discussions, Ghanem fait aussi état d'une impatience des destinataires quant à la réception physique des fonds, affirme Mediapart. Le "pure player" d'investigation souligne que ce carnet est la première preuve tangible de versements - le document révélé en 2012, par ailleurs authentifié par un expert, n'était qu'un accord de financement.

Surtout, il contrecarrerait l'argument sarkozyste qui consiste à affirmer que les accusations de financement libyen ne sont qu'une construction a posteriori du régime Kadhafi pour se venger de l'intervention française en 2011.

Lorsque Choukri Ghanem écrit ces lignes, nous sommes 4 ans avant le déclenchement de l'opération Harmattan. Et les relations entre Nicolas Sarkozy et la galaxie Kadhafi, 7 mois avant la réception en grande pompe de ce dernier à l'Elysée, sont au beau fixe... notamment grâce à l'entremise du marchand d'armes Ziad Takieddine et de deux amis intimes, Brice Hortefeux et Claude Guéant.

Un extrait non-publié de l'entretien accordé en mars 2011 au "Figaro", dont l'enregistrement a été diffusé par France 3 début 2014Mouammar Kadhafi affirmait avoir fait arriver Nicolas Sarkozy "au pouvoir en France" :

"C'est nous qui lui avons fourni les fonds qui lui ont permis de gagner les élections. [...] Il est venu me voir alors qu'il était ministre de l'Intérieur. Il m'a demandé un soutien financier. Et on l'a soutenu."

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